Jeu indépendant et totalement gratuit créé par une fourchette de développeurs talentueux, Cube 2 : Sauerbraten est sorti en 2004 et succède à Cube premier du nom, sorti en 2001. De par la volonté du créateur, Wouter van Oortmerssen (ou Aardappel), programmeur néerlandais, ces deux jeux ne sont pas seulement de simples FPS mais également des moteurs graphiques open-source qui permettent, en plus de pouvoir fraguer joyeusement, de créer des maps en temps réel grâce à un éditeur très facile à prendre en main.

Un mode solo sympathique, un mode multi addictif.

Mais parlons du jeu pour le moment. En plus de proposer plusieurs modes solo allant de la campagne scénarisée au deathmatch contre une flopée de monstres contrôlés par l'ordinateur spawnant à intervalles réguliers, tout l'intérêt de ce Cube 2 : Sauerbraten repose dans un mode multijoueur nerveux et bourrin, encore très fréquenté prés de 10 ans après sa sortie. Dans le jeu en ligne, plusieurs formats sont proposés. Petite liste non exhaustive : le mode « deathmatch instagib » permet d'exécuter ses adversaires en un seul coup (en FFA ou en équipe), le mode « insta arena » donne la victoire au dernier joueur en vie à la fin d'un round, le mode « capture » permet quant à lui de capturer le drapeau de l'adversaire ou d'occuper la base ennemie pendant un certain temps, etc. Assez bourrin mais très facile à prendre en main, le multi de Cube 2 : Sauerbraten est accessible via une liste de serveurs bien remplie. Grâce à des temps de chargement quasi inexistants et une action instantanée et très rapide, le joueur n'a pas le temps de s'ennuyer et rentre immédiatement dans le grand bain du frag bourrin. Devoir sauter en permanence pour éviter les tirs ennemis et se déplacer à une vitesse considérable pourront en rebuter certains, mais un tel gameplay accompagné d'une bande-son rock ultra nerveuse est une expérience grisante.

Mais en plus de ce mode multijoueur de très bonne facture, une des grosses qualités de ce Cube 2 : Sauerbraten est son éditeur de niveaux très riche permettant de changer la configuration d'une map en quelques secondes et en temps réel, sans rentrer dans un logiciel complexe et austère. Pour ce faire, il faut simplement se rendre sur le niveau de notre choix et commencer immédiatement les modifications. Plusieurs choix nous sont alors offerts. Il est par exemple possible de placer des éléments comme les textures générales de la carte, les armes et munitions lootables par le joueur ou tout simplement la géologie de la carte (ciel, terre, eau...). Pouvant paraître rebutant de prime abord, cet éditeur s'avère pourtant extrêmement simple à prendre en main. Créer sa carte s'avère au final aussi grisant et facile que d'enchaîner les frags. D'ailleurs, plusieurs modeurs ont profité de la simplicité d'un tel éditeur de niveaux pour rendre hommage à d'autres titres en recréant à l'identique des cartes de Quake 3 ou Counter-Strike. Un capture the flag sur Dust 2 ? Pas de soucis !

Mis à jour extrêmement régulièrement pas les développeurs (la dernière update date d'avril 2013), très riche et complet, ce Cube 2 : Sauerbraten n'est malheureusement pas dénué de quelques petits soucis. Ainsi, les graphismes vieillissants, même pour l'époque, piquent la rétine. Néanmoins, cette faible qualité visuelle est pourtant paradoxalement une des forces du jeu, lui assurant une fluidité de tous les instants et une accessibilité sur quasiment toutes les configurations et tous les systèmes d'exploitation existants (Windows, Mac OS, Linux). Pour chipoter un peu, on pourrait également dire que l'intelligence artificielle des monstres des modes solos laisse grandement à désirer mais dans le fond, ce n'est pas bien important, l'intérêt du jeu ne reposant pas dans cette partie. Enfin, le manque de la fonctionnalité phare du fast-fps, le rocket-jump, pourra parfois cruellement manquer à certains. Néanmoins, ces quelques petits défauts ne sont pas suffisants pour faire de l'ombre à un jeu totalement gratuit, fun, nerveux, bourrin et indéniablement bourré de qualités qui happera le joueur pendant de longues heures s'il daigne laisser une chance à ce titre surprenant mais très addictif.