Attention, spoiler ! Joueurs de Castlevania : Lords of Shadow, si vous n'avez pas encore vu l'issue de l'aventure du premier volet, veuillez vous en retourner avec effet immédiat ! En effet, si par miracle vous ne vous êtes toujours pas fait spoiler la fin du jeu, il est l'heure de quitter cette page qui détaille notre premier véritable contact avec sa suite.
Après avoir enchanté toute l'assemblée en diffusant un magnifique trailer durant sa très poussive conférence pré-E3, Konami nous a permis de réaliser notre fantasme depuis la révélation du premier épisode : incarner enfin Dracula. Dans ce titre plus que dans n'importe quel autre, le personnage principal a une importance phénoménale, à la fois parce qu'il fut à l'origine de cette improbable mais jouissive fin de Lords of Shadow et également parce qu'il est à ce jour, l'un des héros les plus soignés jamais imaginés par Konami. Pas la peine de connaître toute l'histoire du buveur de sang pour tomber immédiatement amoureux de cet être à la fois abjecte et terriblement charismatique qu'est Dracula sauce Konami. Il ne serait même pas surprenant que certains joueurs soient davantage séduits par cette exceptionnelle figure plus que par n'importe quel autre élément du jeu. C'est assez simple : dès que Dracula habite l'écran, sa classe et sa capacité à faire passer tant d'émotions éclipsent tout le reste. En réalité, dès les premières cinématiques, nous n'avons qu'une envie : jouer Dracula, incarner Dracula, être Dracula.
Double ration de violence
Et c'est ce que cette sympathique démo d'une petite trentaine de minutes nous a permis de faire, bien qu'une bonne partie de celle-ci fut dédiée à un tutoriel au sein du château du vampire. L'occasion de faire connaissance avec les pouvoirs de ce cher Dracula, et notamment ceux qu'on ne trouvait logiquement pas dans le premier opus. En effet, deux nouvelles armes peuvent être invoquées en remplissant une jauge appelée Sang de Dracula (en tuant les ennemis ou en réalisant des combos). L'une, représentant la lumière, s'appelle la Void Sword et permet de récupérer de la vie alors que l'autre, représentant l'obscurité, porte le nom de Chaos Claws et peut être utilisée pour casser les boucliers. Et de ces deux habilités se dégage une violence inouïe, à tel point que l'on finit par serrer les dents de colère en explosant littéralement nos adversaires puis en buvant régulièrement leur sang frais, ce qui fait office de fatality à l'aide d'une banale action contextuelle. D'ailleurs, c'est l'un des rares reproches que l'on peut faire au jeu : certains passages sont un peu gâchés par ces QTE qui cassent le rythme et nous font quelque peu sortir du personnage.
Une direction artistique phénoménale
Castlevania : Lords of Shadow 2 est de facto un incroyable défouloir, d'une rare efficacité. Malheureusement, la démo ne durait pas suffisamment pour que l'on puisse se faire une idée assez précise du niveau de l'IA, pas vraiment folichon durant ces 30 minutes de jeu. Une fois le système de blocage maîtrisé, nous ne donnions pas cher de la peau des fous qui croisaient la route de Dracula. Ces quelques séquences empruntaient d'ailleurs autant au précédent volet qu'à des références du beat'em all telles que God of War, à la fois pour la violence des combos et la facilité à les enchaîner d'un côté, et pour la mise en scène globale de l'autre, faisant de Dracula un personnage tantôt surpuissant, tantôt d'une taille carrément modeste face à certains colosses. Dans tous les cas, que l'on soit fan du genre ou non, il faut bien admettre qu'outre une technique douteuse voire passable à ce jour (le jeu est encore en chantier), rien n'a gâché notre plaisir. Au contraire, puisque avec cet épisode, MercurySteam Entertainment laisse une empreinte artistique de toute beauté.
Il se dégage de Castlevania : Lords of Shadow 2 une puissance phénoménale. Doté d'un charisme affolant, le jeu de Konami nous semble tout posséder pour enchanter les fans du premier épisode et même les autres. Tout est réuni pour que le joueur ressente à la fois la haine et la force du personnage de Dracula : le système de combat, la mise en scène, la musique... Si les mécaniques du jeu ne révolutionneront pas le genre, cet univers absolument bouleversant et surtout ce personnage d'une richesse inépuisable devraient largement suffire à notre bonheur d'ici quelques mois.