Après deux épisodes qui ne se sont malheureusement pas donné les moyens de leurs ambitions, Geo Political Simulator revient pour un troisième opus nommé Masters of the World. Outre quelques nouveautés, on espère surtout que celui-ci apportera enfin un peu de stabilité.
Dans Masters of the World comme dans ses prédécesseurs, le but du joueur est simple : contrôler un Etat à sa guise. Placé face à une map typée wargame (légèrement plus belle et détaillée que par le passé), celui-ci peut ainsi légiférer comme bon lui semble en choisissant par exemple de taxer les transactions financières, la déforestation ou même les animaux de compagnie. Cela permet de financer toutes sortes de projets en rapport avec la recherche, l'enseignement, la formation sportive, la construction, etc. Comme c'était déjà le cas dans le passé, les possibilités sont donc immenses et le joueur peut incarner le président qu'il souhaite en allant jusqu'à organiser des rendez-vous avec des terroristes pour arriver à ses fins, vendre des armes au marché noir, faire arrêter les membres d'autres partis ou d'organisations gênantes, quitter l'Union européenne, privatiser les médias, supprimer les centrales nucléaires, lancer un programme d'exploration spatiale, autoriser le mariage pour tous, etc. Bref, grosso modo, tout ce qui est possible en vrai est possible en jeu.
Des nouveautés bien senties
Attention toutefois, s'il est possible de lancer des propositions de lois, toutes n'arrivent pas à terme. L'Assemblée ne peut en effet pas être court-circuitée facilement et beaucoup de projets tombent à l'eau. Ce troisième opus apporte cependant quelques nouveautés permettant de faciliter les choses : il est désormais possible de regrouper les réformes en une loi qui sera votée d'un bloc, ou bien de recourir à un référendum qui couplé à une allocution télévisée, peut changer la donne. En règle générale, cet opus est plutôt généreux en nouveautés, à commencer par des sliders modifiant la menace terroriste, la probabilité de catastrophe naturelle et de guerre ou encore les réactions du peuple. On note également l'apparition d'agences de notation ayant une influence sur le taux d'intérêt des emprunts et donc sur la dette, de nouvelles constructions (pipeline entre plusieurs pays, aéroports civils, etc.), de nouveaux scénarios (troisième guerre mondiale, guerre entre Israël et Iran...), de quelques pays jouables supplémentaires, de commandos d'élite capables de frapper discrètement, d'un arbre de recherche ou encore du contrôle de plusieurs Etats simultanément.
Un titre injouable
Présenté comme cela, ce Masters of the World pourrait presque paraître excellent. Malheureusement, ce n'est pas tout à fait le cas. Tout d'abord, on note toujours autant de bizarreries au niveau du comportement de l'IA et de l'opinion publique. Ensuite, l'interface n'a pas franchement été améliorée et se révèle toujours aussi indigeste. Il est ainsi souvent nécessaire de chercher de longues minutes avant d'espérer réaliser l'action souhaitée puis de cliquer plusieurs centaines de fois sur des touches + et – afin de fixer une valeur quelconque. Cela est d'autant plus triste que ces problèmes avaient d'ores et déjà été pointés du doigt par la communauté par le passé. Au lieu de procéder à une refonte complète, Eversim s'est contenté d'appliquer un simple skin qui ne change en rien la donne. Mais le principal problème vient une nouvelle fois de bugs omniprésents qui vont jusqu'à rendre le jeu quasiment injouable. Les freezes et retour Windows sont à prévoir tous les quarts d'heure, ce qui, en l'absence de sauvegarde automatique, perturbe considérablement l'expérience. En règle générale, dès qu'une action d'envergure est entreprise (attaque d'un pays, lancement de missiles, etc.) les textures disparaissent une à une et le jeu finit par planter. Dans ces conditions, difficile de prendre du plaisir et donc de conseiller de débourser les 50 euros demandés.
Points forts
- On se prend vraiment pour le Président de la République
- La liberté d'action
- L'arrivée du référendum
- Assez drôle
Points faibles
- Des bugs qui empêchent de jouer
- Une interface pas très claire
- Des caricatures et imitations pas spécialement réussies
- Encore quelques décisions suspectes de la part de l'IA
- Pas très beau
Les Geo Political se suivent et ne se ressemblent malheureusement que trop. Ainsi, après quelques minutes sympathiques où on ne fait qu'effleurer les possibilités immenses d'un titre très riche et aux nouveautés bien senties, on se retrouve confronté à une série de bugs et freezes qui empêchent carrément de jouer. Pour 50 euros, l'addition est donc plutôt salée.