"Un robot complètement fou a capturé vos amis ! Saurez-vous réussir ses défis afin de les libérer ?" Voilà le pitch de départ de Razor Freestyle Scooter sur Dreamcast. Surfant sur la popularité croissante des sports extrêmes, aussi bien sur neige que sur bitume, le jeu tente de se démarquer par une ambiance un peu décalée et des graphismes flashy. Mais ce n'est pas une franche réussite.
Un contenu très limité
Vous êtes membre de la team Razor, un groupe de huit jeunes réunis autour d'une passion commune, la trotinette (comprenez scooter en anglais). Tout cela serait génial sans cet affreux robot ayant enlevé six membres du groupe, ne laissant libres que Chad et Amy, les deux personnages que vous pourrez incarner au début du jeu. Concernant le jeu en lui-même, il propose trois modes, dont un mode Entraînement qui permet de jouer sur les maps du mode Solo mais sans limite de temps. Le mode Solo consiste à parcourir les six niveaux aériens construits par le robot. Si vous réussissez à attraper les différents "anneaux" avant la fin du temps imparti, vous libérerez ainsi un de vos amis, et pourrez alors l'incarner. En plus de ces six niveaux, vous trouverez aussi trois zones dans lesquelles vous pourrez faire du scoring : un skate park (ou trotinette park...), une cour d'école et les ruelles d'une ville qui semble s'inspirer de Londres. Bref, un total de seulement neuf niveaux, pliés en une heure montre en main une fois qu'on s'est un peu habitué au gameplay. Vient ensuite le mode Versus, à deux joueurs. Ici, rien de nouveau : on retrouve les mêmes niveaux, et le but est de marquer plus de points que son adversaire avant la fin du chrono. Malgré l'originalité du pitch de départ, le jeu s'avère bien plat une fois la manette en mains...
Un gameplay lui aussi limité...
Alors certes, nous avons peu de niveaux différents. Mais qui sait, peut-être y a-t-il plein de figures différentes permettant de varier le plaisir et de passer des journées entières à scorer pour tenter de battre le record de son petit frère ? Que nenni... Le nombre de figures est extrêmement limité, il n'y a pas de combos, et assez peu de plates-formes différentes (presque uniquement des half-pipe...). Chaque personnage dispose de ses propres tricks et ne peut donc pas exécuter les figures des autres ; en clair ce que vous voyez sur l'écran est différent, mais le gameplay ne bouge pas d'un pouce. Par exemple, lorsque vous appuyez sur une même touche, Amy fera un "tour du monde" (rester immobile en l'air, en faisant tourner sa trotinette autour de soi), alors que Chad fera un backflip. C'est certes sympathique, mais on aurait préféré que chaque personnage puisse réaliser toutes les figures du jeu, mais avec des caractéristiques différentes (vitesse, technique, etc.). Finalement, aucun rider ne se démarque des autres dans tel ou tel domaine. De même, Razor Freestyle Scooter ne propose qu'une seule trotinette, dont on peut uniquement changer la couleur, rien d'autre. Donc au final, quel que soit le personnage et la couleur de trotinette choisis, le gameplay reste toujours le même, et on se lasse très vite. Alors oui, ça se prend vite en main, mais qu'est-ce qu'on s'ennuie à faire toujours la même chose !
Des graphismes datés
Le jeu essaye de se donner un côté très "dessin animé". Au niveau des décors, cela fonctionne pas mal, en revanche les personnages ne sont pas très bien modélisés, et les animations lors des chutes sont catastrophiques. Il y a de plus beaucoup de clipping, et une gestion des contacts bien souvent buggée, ce qui est inadmissible sur un jeu de la sorte ! Au niveau des textures, le jeu est même encore pire que sur PSone, alors qu'il est sorti un an après... On peut aussi rappeler que Razor Freestyle Scooter est sorti deux ans après Tony Hawk's Pro Skater 2, la référence du genre. Il est pourtant a des années lumières des graphismes et du gameplay de ce dernier. Bref, la réalisation n'est pas là pour sauver la durée de vie misérable et le gameplay si peu varié.
Points forts
- Les différents personnages, au style parfois assez comique
- Des trotinettes et un robot géant, ça donne un peu d'originalité au jeu...
Points faibles
- Un gameplay ultra-limité
- Des graphismes ayant 4 ans de retard
- Une durée de vie catastrophique
- Une seule sorte de trotinette proposée
Razor Freestyle Scooter est un jeu offrant bien trop peu de maps, surtout que les zones aériennes créées par le robot ne permettent pas de scorer. Ainsi il ne reste plus que le skate park, la cour d'école et les ruelles pour marquer des points. Graphiquement c'est fluide mais il n'y rien de bien transcendant pour l'époque. Notons en plus que cette version Dreamcast, pourtant sortie près de deux ans après, est encore plus moche que la version PSone... Le gameplay est quant à lui est agréable, mais extrêmement limité puisqu'il ne propose qu'un nombre restreint de figures différentes – un comble dans ce genre de productions. Au final, Razor Freestyle Scooter est un titre médiocre qui devient rapidement lassant.