Considérés comme les meilleures adaptations de super-héros en jeu vidéo, Batman Arkham Asylum et surtout sa suite Arkham City sont sans conteste parmi les jeux qui auront marqué ces trois ou quatre dernières années. Riche au niveau du gameplay, sublime par sa réalisation, la série a conquis des millions de joueurs qui attendaient de voir Rocksteady leur offrir une suite. Perdu, ce n'est pas une suite qui arrive, mais un épisode prologue. Doublement perdu même car ce n'est pas Rocksteady aux commandes, mais Warner Bros. Games Montréal.
L'attitude de WB Games Montréal est claire : Pourquoi changer une formule déjà gagnante ? Pourquoi s'amuser à modifier ce que les joueurs ont aimé dans Arkham City au risque de perdre ce qui faisait la force du jeu ? Batman Arkham Origins est donc dans la parfaite continuité de son prédécesseur. Batman se retrouve dans un monde ouvert, où chaque coin de rue peut être le théâtre d'une nouvelle mission pour le justicier masqué.
Comme le titre l'indique, Batman Arkham Origins remonte aux origines du héros. Lorsque le jeu débute, Batman ne porte son masque que depuis environ un an. La police ne sait pas encore qui il est, mais ses hauts faits ont déjà tendance à énerver les criminels de Gotham City. Aussi, Black Mask profite de la nuit du 24 décembre, pendant laquelle les forces de l'ordre fêtent Noël en famille et sont donc en nombre réduit, pour mettre à prix la tête de la chauve-souris. Il promet une somme d'argent à celui qui parviendra à tuer Batman avant le lever du jour. Une petite dizaine d'assassins répondent à l'appel et tous traquent le cavalier noir dans l'espoir d'être le premier à l'abattre. Parmi les super-vilains que nous croiserons dans le jeu, il y aura Black Mask, bien sûr, mais aussi Bane, Deathstroke, Deadshot, le Pingouin, ou encore le Joker. La liste complète n'est pas encore révélée, mais on se doute qu'il s'agira de figures connues dans l'univers Batman.
A moins d'une surprise dans le scénario, l'ensemble du jeu devrait se dérouler durant cette fameuse nuit de Noël au sein de Gotham City. Effectivement, la célèbre ville officie enfin en tant que terrain de jeu – une évolution naturelle puisque nous sommes passés d'un simple asile, à un quartier de prison pour maintenant explorer la ville dans son entier. Durant la démo proposée à l'E3, nous avons pu prendre le pad d'une version PlayStation 3, sachant que le jeu arrivera aussi sur Xbox 360, Wii U et PC. Une version Vita / 3DS est également attendue, totalement différente des autres. Le maniement de Batman n'a pas bougé depuis les anciens volets et permet donc de retrouver ses marques en un instant pour naviguer sur les toits de la ville grâce au grappin ou de planer au-dessus des ruelles en déployant sa cape. Tout se fait facilement et naturellement à l'image des combats, toujours aussi dynamiques et faciles à prendre en main. Le système de combos et de contres est conservé à l'identique. Le studio de Montréal n'a vraiment pas souhaité le retoucher tant celui-ci fonctionnait déjà à merveille dans l'opus antérieur. Batman enchaîne donc les bagarres avec une grande aisance. Même lorsqu'il se retrouve encerclé, les coups sortent facilement et il suffit de réagir aux petits éclairs au-dessus de la tête des vilains pour parer les futures attaques et contre-attaquer. Quelques ennemis inédits ont pu être aperçus durant la démo, à l'image d'un voyou plus balèze que la moyenne, qu'il faut d'abord étourdir avec la cape ou d'un expert en arts martiaux capable de contrer les bat-coups de poing.
Si le système de combat n'a pas bougé, les missions de détective ont, elles, été entièrement revues. Lorsque Batman passe en mode détective et qu'il trouve un indice important, il peut approfondir ses recherches pour remonter le fil de ses déductions jusqu'à comprendre ce qu'il s'est passé. Concrètement, la démo proposait de découvrir ce qui était arrivé à un hélicoptère mystérieusement crashé devant les yeux du héros. En examinant, puis en analysant la carcasse de l'engin, Batman peut reconstituer les dernières secondes de l'appareil. Le joueur peut alors avancer ou reculer dans le temps pour repérer l'instant précis où le problème s'est déroulé. En l'occurrence, Batman repère que le rotor a explosé et est venu atterrir au sommet d'un immeuble. En se rendant sur le toit en question, Batman trouve le rotor, l'analyse et découvre autre chose qui lui permet de remonter petit à petit la piste jusqu'à l'origine de l'incident. Ces phases sont donc bien plus approfondies qu'auparavant et mettent clairement en valeur l'esprit de déduction du héros.
Enfin, cette première prise de contact avec Batman Arkham Origins aura permis de vérifier qu'un système d'expérience est toujours présent pour améliorer et débloquer de nouveaux combos. L'obtention de nouveaux gadgets est également là, avec à la clé des objets réellement inédits tels que le grappin qui attrape un ennemi et le lie automatiquement à autre chose : un autre ennemi ou un explosif par exemple. Ce bat-gadget s'avère particulièrement utile lors des séquences de prédateur lorsque Batman se retrouve perché sur une gargouille au-dessus d'une salle à nettoyer. D'autres items devraient apparaître dans le jeu, mais il faudra attendre pour les découvrir. Courage, même si Batman Arkham Origins ne sort que dans quelques mois, le 25 octobre précisément, il faudra se montrer patient avant d'y jouer et de pouvoir se perdre sous la neige de Gotham City.
Le transfert d'une série entre deux studios peut parfois être périlleux, surtout dans le cas d'un titre aussi adulé que Batman Arkham City. WB Games Montréal s'occupera-t-il aussi bien du super-héros que Rocksteady ? A priori, tout semble indiquer que oui. Batman Arkham Origins conserve les mêmes forces que ses aînés, du moins dans son gameplay. Du coup, si la narration et le traitement des personnages sont aussi réussis que dans le passé, nous avons de fortes chances de tenir là l'un des titres majeurs de cette fin d'année.