Le nom Bûcheron Simulator 2011 vous évoque peut-être quelque chose si vous êtes un historien du jeu vidéo, un passionné de tronçonneuses ou un grand malade prêt à toutes les expériences extrêmes. Soyez heureux, grâce à Just for Games, ce monument est de retour sous un nouveau nom. Donc attention, ça va aller très vite et ça va trancher à sec.
Donc dans cette rediffusion de Vis ma Vie de Sylviculteur, l'amateur pas trop averti aura la joie de retrouver tout ce qui fait le charme de Bûcheron Simulator 2011, à savoir pour commencer un joli mensonge concernant la promesse de gérer une exploitation forestière, le jeu se résumant en vérité à aller couper des arbres là où on nous le demande parce que « la forêt est trop dense, les jeunes pousses n'ont pas assez de lumière » et peu importe que la forêt soit aussi clairsemée qu'un champ de tir militaire, faisons fi du mauvais esprit et vivons notre rêve. L'expérience débutera donc par un temps phénoménal consacré à la découpe à la main des troncs. On accepte une mission, un indicateur apparaît sur la map et on y va... à pied. De longues, affreusement longues minutes plus tard, durant lesquelles on a fini par s'inventer sa propre histoire fantastique et après avoir découvert que la carte est truffée de murs invisibles que l'on doit contourner en empruntant les routes, le woodcutter wannabe arrive enfin in situ. Parce qu'on peut être bûcheron et parler latin.
Le moment est arrivé de prendre connaissance avec l'interface indigeste de Woodcutter 2013. En somme, un radar vous indique comment vous placer face aux troncs marqués d'une bande jaune. Après quelques tours et détours et une fois correctement positionné, hop, un petit coup délicat sur la barre d'espace et on va se faire un café pendant que l'animation se lance et qu'un trait fort vilain se dessine, symbolisant dans un style néo-figuratif tout à fait dégueulasse la saignée appliquée par la lame sur le bois encore vert. Quand votre café est prêt, vous pouvez passer à l'arbre suivant et ainsi de suite jusqu'à ce que la mission soit remplie. Bien, vous venez de gagner 7.000 brouzoufs. Le premier véhicule intéressant, un tracteur équipé d'une lame circulaire, en coûte 65.000. On se retrouve dans trois heures.
Bon, là, normalement, à ce stade, on en a déjà plein le dos, c'est long, c'est mou, et pour ne rien gâcher le framerate asthmatique a des chances de coller un mal de crâne pénible à nombre de joueurs. Mais il est temps de passer à l'étape suivante, les engins. Se positionner correctement par rapport à l'arbre est un calvaire, un cauchemar, une épreuve des dieux, un truc à faire péter son karma et à se réincarner en sachet de thé. Vient ensuite la manipulation des rondins, la dépose en scierie, le transport qui prend des heures... On s'empêtre avec la physique, on galère pour se placer, on se plante sur les pentes, bref, sans surprise, c'est tout aussi exécrable que dans les versions précédentes et il n'y a nul besoin d'épiloguer sur la question pendant des pages et des pages. Quand on ne s'ennuie pas comme un vieux chêne au milieu d'un bois de jeunes bouleaux, on s'agace à n'en plus finir. Et pour en terminer avec cette édition 2013, on n'oubliera pas de citer les bugs d'affichage, de collisions et de physique car, sachez-le, le bûcheron sait voler pour peu qu'il prenne appui sur un tronc d'arbre abattu. Et ça, avouons-le, nous l'ignorions.
Le jeu n'acceptant pas la capture d'écran, les images proviennent du site officiel de l'éditeur
Points forts
- Euh... peut-être... ah non en fait rien
Points faibles
- Tout
Bardé de bugs en tout genre, mortellement laborieux et soporifique, irritant parfois, Travaux Forestiers Simulator 2013 ne trahit pas sa longue lignée et respecte un héritage ludique qu'il serait temps de solder. Même pas vraiment drôle malgré lui, on aura tout intérêt à le laisser tranquille sur son rayon et à utiliser son argent à de meilleures fins. Genre acheter du papier bulles et le faire éclater, c'est nettement plus stimulant.