Mine de rien, EA Sports est face à un sacré défi sur consoles nouvelle génération : tenter de maintenir la série FIFA à un degré d'excellence qu'elle a atteint ces dernières années sur current-gen. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, la tâche n'a rien d'évident, Konami peut en témoigner, n'étant jamais parvenu à faire de PES une référence sur machines actuelles après avoir jadis écrasé la concurrence...
Il n'est jamais chose aisée de développer le même titre sur deux générations de machines. C'est d'ailleurs pour ça que les deux versions du jeu que nous avons pu voir présentent les mêmes fonctionnalités et qu'il faudra considérer le premier FIFA next-gen comme un titre de transition. En effet, que ce soit sur Xbox 360 ou Xbox One, FIFA 14 est un jeu très proche de l'opus actuel. Ne vous attendez donc à aucune révolution de gameplay ni à des mécaniques toutes nouvelles. Le bon côté de cela, c'est que la prise en main fut immédiate et c'est essentiellement sur l'inertie des joueurs et leur façon de se disputer la possession du ballon que les équipes d'EA Sports ont opéré un certain nombre d'ajustements. Plus que jamais, la capacité de l'utilisateur à anticiper va compter, tout comme sa connaissance des caractéristiques du joueur qu'il contrôle. Inutile d'espérer choper le cuir si l'approche est maladroite. Impossible de se rattraper en cas de timing foireux. FIFA 14 exige des interventions propres et réfléchies.
Bataille pour la terre du milieu
L'effet pervers de ce genre de feature aurait pu être de rendre le jeu rigide et sans considération pour le feeling et l'improvisation. Mais dans la mesure où ce degré d’exigence touche aussi bien le joueur qui possède le ballon que celui qui le marque, c'est une lutte parfaitement équilibrée et passionnante qui s'installe à chaque fois que la sphère est disputée, au sol ou dans les airs. Et la conclusion de tout cela, c'est que si les deux joueurs ont un timing pourri, se rattraper devient possible et cela se concrétise par un jeu de corps capital et une protection de balle plus vraie que jamais (au point que l'on retrouve ce fameux geste de défenseur qui consiste à empêcher l'attaquant de récupérer une balle promise à une sortie de 6 mètres). Bref, la bataille du milieu est de très loin la clé de la réussite dans FIFA 14 et posséder des joueurs techniques et / ou physiques à la récupération et dans l'entre-jeu sera un atout non négligeable. Si l'on ajoute à cela une physique de balle revue et légèrement alourdie, on obtient un réalisme inégalé à ce jour dans la franchise. Conséquence directe de cette véritable guerre de possession, la construction du jeu est beaucoup plus lente. A moins de ne baser son jeu que sur des contre-attaques et la profondeur, prévoyez de passer pas mal de temps autour du rond central.
Tu la sens bien la next-gen ?
Mais la question que vous vous posez certainement, c'est : alors graphiquement, c'est cool la next-gen ? Réponse : oui, mais je n'ai pas pris de claque. Pourtant, tout un tas de détails marquent le joueur habitué de la série. Par exemple, le public en carton a laissé place à des modèles presque aussi soignés que les joueurs, qui vivent et s'animent indépendamment les uns des autres, sans pour autant avoir des réactions complètement incohérentes. Le bord de pelouse accueille cameramen, remplaçants à l'échauffement et même coachs dans la zone qui leur est dédiée. A ce niveau, l'immersion est totale, encore plus quand un joueur expédie derrière la ligne de touche un second ballon envoyé par erreur par un ramasseur de balle peu attentif. On se délecte d'autres petits plus tels que la caméra qui plonge derrière les filets à chaque frappe envoyée au-dessus de la barre transversale. Oui mais voilà, globalement, on ne peut pas s'avouer estomaqués par la performance technique. Peut-être parce que FIFA 13 était déjà magnifique et qu'au bout d'un moment, il est compliqué de faire beaucoup mieux dans une simulation de foot. Mais soyez rassurés, le jeu reste beau, fin, fluide et criant de réalisme...
Oui, c'est vrai, FIFA 14 n'innove pas des masses et se repose essentiellement sur les acquis de la série tout en peaufinant des détails. Mais cette nouvelle inertie et la lutte perpétuelle pour la possession du ballon qui en découle modifient quand même pas mal notre approche du jeu. Rien n'est facile et les joueurs intelligents seront forcément récompensés, et il faut bien avouer que cela n'a pas toujours été le cas dans les simulations de foot. Etablir un plan de jeu et avoir systématiquement une longueur d'avance sur l'adversaire va devenir une obsession pour les joueurs de FIFA. Et pour ne rien gâter, le jeu a franchi un pallier graphique grâce à la next-gen, bien qu'il ne soit pas aussi énorme que je pouvais l'espérer.