Après le succès de The Hobbit : Kingdoms of Middle-Earth sur smartphones, Kabam s'attaque aux navigateurs Web avec un titre dans la même veine : Armées du Troisième Age. Il s'agit donc à nouveau d'un jeu de gestion / stratégie free-to-play dans l'univers du Seigneur des Anneaux. Mais celui-ci a-t-il quelque chose de plus que les centaines de jeux du même genre d'ores et déjà disponibles sur le support ?
Après avoir choisi son serveur, il convient de définir sa faction parmi les 3 proposées : les Elfes, les Nains et les Orques. Ne prenez toutefois pas cette décision trop au sérieux dans la mesure où dans les faits, les différences entre les forces en présence se limitent à l'architecture et aux statistiques des unités militaires. Une fois aux commandes de votre ville, vous devez tout d'abord construire les infrastructures nécessaires à la collecte des 4 ressources de base (or, pierre, bois et nourriture). Cela passe donc par l'édification de fermes, de mines et d'un arboretum, chacun étant ensuite susceptible d'être amélioré afin de maximiser les rendements. Par la suite, une caserne pour recruter des troupes, des maisons pour augmenter la limite de population, et donc la taille de son armée, ou encore une forge permettant de débloquer de nouvelles unités peuvent être ajoutées à l'ensemble. Enfin, la construction d'une académie ouvre les portes de la recherche (amélioration des productions, de la vitesse de construction et de recrutement, des compétences des unités, etc.) et quelques tourelles défensives couronnent le tout. On est donc ici dans le très classique, ce qui, comme on va le voir, caractérise malheureusement le titre dans son ensemble.
Une dimension sociale sous-exploitée
En dehors de sa ville, il est possible d'explorer les Terres du Milieu et de s'attaquer soit aux autres joueurs, soit à des gobelins, afin de s'emparer des Terres Sauvages octroyant de nouveaux bonus de production de ressources. Mais alors, comment se déroulent les batailles ? Eh bien, vous devrez recrutez des héros (par exemple Gandalf ou Legolas), puis leur attribuer des troupes. Ces bataillons ainsi constitués peuvent être disposés tout autour de l'ennemi avant chaque bataille, puis dirigés ensuite à sa guise. En réalité, vous vous rendrez vite compte que vos unités font ce qu'elles veulent, mais la dimension stratégique n'en reste pas moins intéressante pour le support. Il est également appréciable que les armées se déplacent instantanément et qu'il ne soit pas nécessaire d'attendre de nombreuses heures avant d'encaisser un butin salvateur. Seul un système de cooldown relativement court empêche de repartir au combat immédiatement, ce qui n'est pas vraiment contraignant. Il est toutefois dommage que les alliances ne puissent pas être mises à profit lors de ces affrontements. En effet, s'il est possible de s'associer avec des joueurs de la même faction, ce partenariat se limite à des conseils prodigués sur un chat privé. Ne comptez ainsi pas sur un quelconque renfort ou réapprovisionnement de vos alliés, puisque ceci est tout simplement impossible à l'heure actuelle. Evidemment, Armées du Troisième Age est encore en phase de bêta et certaines choses vont inévitablement changer, mais en l'état, le constat n'est pas vraiment positif.
Des achats intégrés dont le tarif grimpe jusqu'à 399,99 dollars
Au niveau du système économique, on nous propose, comme dans 99,99 % des titres du genre, une monnaie alternative qui se nomme ici Mithril. Celle-ci a de multiples usages et peut par exemple être convertie en ressources, utilisée dans un jeu de hasard aux multiples récompenses ou permet d'accélérer tout et n'importe quoi : construction, recrutement, cooldown des unités, etc. On peut également s'en servir pour acheter diverses runes, dont une offrant une protection d'une journée contre toute attaque. En d'autres termes, le joueur qui paie peut produire des unités instantanément tout en étant immunisé contre les attaques. Cela nuit inévitablement au plaisir de jeu, d'autant plus que le tarif de ces achats intégrés grimpe jusqu'à 399,99 dollars (soit environ 311 euros). Il s'agit là d'un bien triste record qui illustre tout ce qu'on ne veut pas voir chez un titre free-to-play. Certes, il est possible de jouer gratuitement et de profiter de tout le contenu sans débourser le moindre centime, mais le déséquilibre instauré par des achats intégrés inabordables est dommageable. Ajoutez à cela des environnements peu variés (les décors sont les mêmes quand on attaque une forêt, une montagne, une ville ou une plaine), une originalité proche du néant et une immersion limitée dans l'univers pourtant si riche du Seigneur des Anneaux, et vous tenez un jeu qui aura beaucoup de mal à se distinguer. Que vous soyez fan de la licence ou non, nous vous conseillons donc de vous tourner vers les nombreuses alternatives plus convaincantes.
Points forts
- Des mécanismes ayant fait leurs preuves
- Peu de temps d'attente entre les batailles
- Tout le contenu disponible gratuitement
Points faibles
- Une originalité proche du néant
- Des factions quasiment identiques
- Les alliances sous-exploitées
- Pas de files d'attente de construction ou de recrutement
- Les achats intégrés jusqu'à 399,99 dollars
Prenez un skin du Seigneur des Anneaux et appliquez-le à n'importe quel jeu de gestion / stratégie sur navigateur, et vous aurez Le Hobbit : Armées du Troisième Age. Il ne s'agit pas d'un mauvais jeu pour autant, mais il ne propose rien de susceptible de le démarquer de la concurrence. Ajoutez à cela un système d'alliances largement sous-exploité, un modèle économique inégalitaire, des achats intégrés extrêmement onéreux et vous obtenez un titre qui ne devrait pas rester dans les annales.