Attention, ne confondez pas ! Swagman n'est certainement pas ce "rappeur" français tatoué de la tête aux pieds. Non, il s'agit bien ici d'un jeu sorti sur PS1 et Saturn en 1997. Et bien que celui-ci soit étrangement très peu connu, il a été façonné par les petites mimines de Core Design et Eidos Interactive, créateurs moins d'un an auparavant de la belle Lara Croft. Un gage de qualité ?
Un scénario déroutant...
Tout commence dans la petite bourgade de Paradise Falls, par une belle nuit d'été. Alors que Zack et sa soeur Hannah sont tranquillement allongés en train de lire, d'étranges événements vont se produire juste sous leur fenêtre. Une femme enlevée par une ombre, Hannah enfermée dans une cage, et trois drôles de lutins verts qui dansent sur le lit. Impensable, si ce n'est que Zack va vite se rendre compte qu'il est au pays des rêves, et qu'il est en danger à cause de... Swagman ! Et il se pourrait bien que ce fameux livre qu'il lisait quelques minutes auparavant ne soit pas étranger à tout cela. Nous voila plongés dans un jeu d'action / aventure / plates-formes somme toute assez classique. Vous avancez de salle en salle en récupérant des clés, en dévoilant des passages secrets grâce à des bombes, et en combattant différents types d'ennemis. Le système d'avancée n'est pas sans rappeler les donjons des premiers Zelda, tous les niveaux se concluant généralement par un boss.
... Mais accrocheur, et mêlé à un gameplay très varié
Certes nous sommes au pays des rêves, mais les niveaux se suivent tout de même sans grande logique. Au fur et à mesure que l'on avance dans le jeu, le cauchemar est censé devenir de plus en plus terrifiant, mais ce scénario est-il suffisant pour justifier le passage de la chambre de Zack à un désert, une crypte, ou encore une salle de billard où des queues géantes vous attaquent ? Quoi qu'il en soit, le gameplay reste très agréable, entre des phases de plate-forme pure, d'action avec des combats face à de nombreux ennemis, et aussi d'aventure lors de ce qui pourrait s'apparenter à des donjons. Mais la principale originalité de Swagman réside dans son côté coopératif. En effet, vous libérerez assez rapidement votre soeur Hannah, et pourrez switcher entre les personnages, chacun ayant leurs propres spécificités. Lors du niveau dans le désert, Zack se transformera par exemple en une sorte de dragon cracheur de feu, mais en ayant encore la coupe de cheveux "pâte à modelée" du garçonnet, qui maintient toujours le jeu dans son univers décalé... Ces transformations donnent presque parfois une impression de puzzle-game, avec de longues phases sans ennemis, dans des salles remplies de leviers et de boutons ! Le jeu est au final extrêmement varié.
Des graphismes agréables, tout autant que la bande-son
Pour parler maintenant des graphismes, la 3D isométrique, avec un petit côté cartoon, est bien réalisée, surtout en comparaison avec des jeux sortis la même année et utilisant la même technologie. Les différents niveaux sont colorés, les animations sont fluides. De même, les scènes cinématiques sont bien faites, en dehors des visages des personnages un peu trop caricaturaux et peu attachants (notamment à cause des yeux disproportionnés de Zack et de sa soeur...). Les musiques sont également de bonne facture et collent assez bien à l'univers, à la fois pesant (Zack est emprisonné dans un cauchemar), décalé et humoristique. Les bruitages sont de qualité, à l'instar du rire terrifiant de Swagman !
Mais le tableau n'est pas tout blanc
Le scénario s'articule autour de douze mouches des rêves à libérer pour échapper à ce cauchemar. Mais après les trois premières, libérées à la suite de donjons relativement longs et difficiles, tout s'accélère et on arrive bien vite à la fin du jeu, restant un peu sur notre faim. Le jeu ne dure ainsi pas plus de quatre heures, pour peu que vous perdiez du temps en vous creusant les méninges lors des phases de réflexion. En ligne droite, il est même possible de le finir en moins de trois heures ! Autre gros problème, Swagman n'est pas jouable en écran splitté. On aurait pourtant très bien imaginé un joueur incarnant Zack, et l'autre dirigeant sa soeur, mais cela n'a pas été fait. Comme si les développeurs avaient bien commencé leur jeu, puis pris par le temps, avaient bâclé la fin et oublié d'y ajouter un mode coop. Et c'est bien dommage car nous n'avons rien pour rattraper la durée de vie catastrophique du jeu. Aujourd'hui, le jeu se trouve à moins d'une dizaine d'euros, donc rien ne vous empêche de vous le procurer et passer ainsi une petite dizaine d'heure dessus pour le finir à 100 %. C'est finalement presque dans la moyenne des jeux actuels !
Points forts
- L'univers décalé
- Un level design agréable bien que très surprenant parfois
- Une bande-son que l'on prend plaisir à écouter
- Un gameplay varié
- L'addition des capacités de Zack avec celles de sa soeur
Points faibles
- Bien trop court (moins de 4 heures)
- Absence de mode coopératif en écran splitté
Swagman est un jeu certes très court, mais avec un gameplay agréable et varié. Les quelques heures que vous passerez dessus seront un réel plaisir, et vous le finirez sans doute avec joie à 100 % (récupérer toutes les chauves-souris par exemple). bien qu'il ne soit pas à la hauteur des gros jeux de l'époque comme Tomb Raider, Final Fantasy VII ou Fallout, Swagman n'en reste pas moins un jeu sympathique qui aurait mérité d'être un peu plus connu du grand public.