Company of Heroes 2 a longtemps fait partie du catalogue de jeux de THQ, avant que l'éditeur ne rende définitivement les armes en début d'année. Ravi d'entrevoir la possibilité d'étoffer son offre en matière de jeux occidentaux, Sega a profité de la fermeture de l'éditeur américain pour racheter le développeur Relic Entertainment. Et par extension, les projets de ce dernier. Dans la foulée, l'heureux nouveau propriétaire du studio canadien a décidé de repousser la date de sortie de CoH 2 au 25 juin prochain. Une décision sage, laissant le temps à tout le monde de se réorganiser. Depuis tous ces changements, nous n'avions pas eu l'occasion de voir le jeu. Ce fut chose faite récemment. Autant le dire de suite, celui-ci n'a rien perdu de ses qualités !
Avec la fermeture de THQ puis le rachat de Relic Entertainment par Sega, on aurait pu craindre que Company of Heroes 2 ne disparaisse des radars pendant plusieurs mois. Le temps pour tout le monde de se remettre dans le sens de la marche. Mais il n'en est rien. A première vue, cela n'a même eu aucune incidence sur la conception du jeu, si l'on excepte le report de sa date de sortie qui offre aux développeurs un laps de temps supplémentaire pour peaufiner leur bébé. Le plan de communication dévoilant au compte-gouttes le contenu du titre n'a, semble-t-il, pas changé lui non plus. Cette fois-ci, la nouvelle présentation de CoH 2 visait à nous montrer le mode Théâtre de Guerre (Theater of War en VO) ainsi que des bribes de la campagne solo.
Le Théâtre de Guerre, un mode très plaisant
Derrière le mode Théâtre de Guerre se cache une ambition très simple. Relic souhaite proposer aux joueurs un ensemble de missions ne rentrant pas dans le cadre de la campagne solo. Ces dernières permettent de revivre des batailles légendaires, que l'on opte pour le camp soviétique ou allemand. A chaque fois, divers objectifs sont à remplir. Au cours du premier défi que nous avons essayé de relever (nommé Indirect Fire), on nous demandait par exemple de détruire quinze bâtiments occupés par les troupes d'Hitler dans un temps limité. Pour ce faire, on dispose de véhicules pouvant balancer des roquettes à intervalles réguliers et de quelques unités d'infanterie permettant d'avancer sur la carte. Évidemment, des ennemis attendent un peu partout, souvent planqués au sein de diverses constructions. Il faut par ailleurs noter que le fait de réduire à néant les autres bâtiments de la map permet de gagner quelques secondes supplémentaires. Voilà qui encourage à bombarder sans relâche à peu près tout ce que l'on voit. Bien entendu, le challenge - important - réside dans le fait de réussir l'objectif dans les temps. Pas insurmontable mais peu évident puisque toute manœuvre stratégique ratée débouche sur une défaite.
La seconde mission du Théâtre de Guerre sur laquelle nous avons pu passer du temps (nommée Winter Defense) nous proposait de protéger une sorte de tour radar soviétique.Concrètement, le but est de repousser sept vagues allemandes. Le tout grâce à une armée limitée à quelques unités au départ, mais s'enrichissant entre chaque assaut. Bien évidemment, l'opposition devient elle aussi de plus en plus forte à mesure que le temps passe. De quelques soldats au début, l'ennemi passe très vite à plusieurs chars déboulant de tous les côtés. Il faut préciser que la position à défendre est pour le moins ouverte et particulièrement simple à attaquer. Seuls quelques rares éléments disséminés çà et là permettent de se planquer. Toutefois, l'endroit a la particularité d'être entouré de lacs gelés. L'occasion de rappeler que le moteur de CoH 2 permet dorénavant de profiter de ce type de surface pour piéger les adversaires (et inversement). En balançant des grenades ou en utilisant un lance-flammes, on peut faire fondre la glace (qui se reconstitue plus tard si l'on n'y touche plus). De quoi faire couler à pic un char si l'on est très précis ou du moins, le forcer à contourner l'eau glacée et donc à emprunter un chemin différent. Cela permet évidemment d'envisager de nombreuses possibilités au niveau de la stratégie à adopter. Globalement, le challenge est encore une fois au rendez-vous car les troupes soviétiques ne se renouvellent que très peu au cours de la mission. Malgré l'apport d'un canon antichar, la tâche s'avère relativement difficile.
Au-delà des deux exemples détaillés ci-dessus, il existe une multitude d'autres défis dont certains sont jouables en coop (nous n'avons pas pu tester ces derniers lors de notre session de jeu). Ce qui fait dire à Relic que le mode Théâtre de Guerre est un pont entre le solo et le multi. Quoi qu'il en soit, les quelques missions que nous avons parcourues étaient réellement bien pensées et par extension, très agréables à jouer. Elles devraient permettre de prolonger l'expérience de fort belle manière. Pour Sega, ce sera aussi l'occasion de lancer quelques DLC contenant des défis supplémentaires le moment venu. Mais ceci est une autre histoire.
Cap à l'est !
Sega et Relic nous ont également laissé approcher brièvement la campagne solo de Company of Heroes 2. Pour rappel, celle-ci se focalise sur l'invasion de l'URSS par l'Allemagne en 1941. Cap à l'est, donc, pour une série de missions entrecoupées par de sympathiques cinématiques (difficile cependant de parler de scénario ou de narration avec le peu que l'on a vu). Évidemment, notre session de jeu nous a uniquement permis de jeter un œil au tout début de cette campagne. Du coup, sans surprise, c'est une sorte de didacticiel scénarisé que nous avons pu découvrir. On apprend à micro-manager les unités, à gérer les ressources, à utiliser au mieux les capacités dont dispose chaque soldat ou encore à construire et améliorer les différents bâtiments. La première mission nous propose par exemple d'essayer de tenir tête à un tank Tiger avec quelques unités d'infanterie avant de le réparer et de le récupérer. C'est notamment l'occasion de nous montrer l'utilité d'un canon antichar et du repli tactique (aussi appelé « il vaut mieux se barrer là ! »). Dans le même ordre d'idées, les autres missions proposées permettaient d'appréhender les différents aspects du jeu. Souvent, on doit tenir des points donnés, repousser les troupes allemandes, détruire tel ou tel objectif et ainsi de suite. Difficile de vous en dire plus étant donné que nous n'avons eu accès qu'à un tout petit morceau de cette campagne solo.
Toujours est-il que cela permet au moins de se rendre compte de tout le travail effectué autour du moteur du jeu. L'essence 3 a permis un paquet d'améliorations dans lesquelles réside tout l'intérêt de CoH 2. On pense en particulier à la gestion de la météo. Le froid a un impact sur la santé des unités alors que la neige les ralentit. De même, il faut prêter attention au vent ou encore utiliser au mieux les surfaces fragiles comme la glace. Tout le système autour de la visée des troupes a également été l'objet d'un travail conséquent. Les soldats distinguent très mal leurs cibles à travers les obstacles. De la fumée peut suffire à considérablement les gêner. Et cela est parfaitement retranscrit à l'écran. Il en va de même pour les véhicules qui ont bien du mal à repérer les ennemis dans les villes. Autant de points qui enrichissent vraiment l'expérience.
Le contenu de Company of Heroes 2 étant très dense, notre courte session de jeu ne nous a permis d'apercevoir qu'un échantillon de ce que le jeu renfermera au final. Toutefois, en se basant sur ces extraits jouables, il apparaît évident que la nouvelle production de Relic est de grande qualité. Si l'on attendra de passer plus de temps en compagnie de la campagne solo pour émettre un avis, le mode Théâtre de Guerre semble, lui, particulièrement intéressant avec ses missions relativement courtes mais intenses. De ce que l'on a pu voir, les améliorations apportées au gameplay sont réellement pertinentes et permettent à l'expérience de prendre une nouvelle dimension. Ce n'est pas un scoop, mais voilà qui pourrait faire de CoH 2 l'un, si ce n'est le, STR de l'année.