Après être passées entre les mains d'Ubisoft puis Konami, les Tortues Ninja ont décidé de changer de pizzeria pour, semble-t-il, passer à une étape supérieure et s'adresser à un public plus proche de l'adolescent que du petit bonhomme haut comme trois pommes. Pour officialiser cette transition, c'est désormais Activision qui va s'en charger. Et dès le début de la mission, quel choc ! Le style graphique choisi n'a plus grand-chose à voir avec les précédents volets, du moins en ce qui concerne le character design des quatre héros. Affichant des traits de visages beaucoup plus fins et plus « humains », les quatre frangins ne ressemblent pas du tout à leur copie de la nouvelle série animée diffusée sur Nickelodeon. Ils feraient presque flipper tellement ils ont l'air sérieux. Que ce soit Leonardo, Donatello, Michelangelo ou Raphael, ils nous ont vraiment donné l'impression, durant les quelques minutes où nous avons pu les voir, d'avoir mûri et s'être transformé en bêtes de combat. Un peu déboussolant surtout lorsqu'on est habitués à les voir se marrer de temps en temps. Mais là, à part des « checks » et des provocations en dandinant des fesses, l'humeur n'est plus franchement à la rigolade.

Après cette surprise de taille, on revient (mal ?)heureusement à des choses plus classiques. Teenage Mutant Ninja Turtles : Depuis les Ombres est un beat'em all traditionnel avec le petit plus de pouvoir se jouer à quatre en coopération (en local et online). Evidemment, si vous jouez seul, vous aurez la possibilité de switcher entre les différentes tortues pour mener à bien vos missions, et de fait, profiter de la variété de gameplay qu'offrent les quatre frères. Leonardo (ninjatos), Donatello (bô), Michelangelo (nunchakus), Raphael (sais, sorte d'épée en forme de trident), ont quatre styles de combat spectaculaires et des enchaînements parfaitement animés. Fluides et aériens, les combos (le joueur pourra en débloquer via l'xp remportée) dévoilent un show plutôt sympathique, même si avec les quatre carapaces à l'écran qui se déchaînent et une caméra un peu trop « ras du sol », on a parfois du mal à retrouver son bonhomme dans la mêlée. Classique et efficace, la jouabilité demeure visiblement assez correcte et facile à prendre en main. Reste maintenant à en voir davantage que ce simple niveau qui, espérons-le, ne représentera pas la majeure partie du jeu. Ce New York un peu terne et affichant énormément (trop ?) de zones d'ombre et de jeux de lumière parfois mal appropriés, n'est pas franchement très séduisant. Mais avec un jeu s'appelant « Depuis les ombres », faut-il craindre le pire ? On attendra d'en découvrir un peu plus avant de se faire une idée définitive sur ce TMNT surprenant par sa direction artistique, mais classique par ailleurs.