C'est devenu une tradition incontournable : la sortie d'un nouveau film d'animation s'accompagne d'une adaptation vidéoludique. Le prochain Dreamworks, Turbo, n'échappera pas à la règle, avec un jeu signé Monkey Bar Games, studio à qui l'on doit déjà l'honnête Madagascar 3.
Avant de nous présenter le jeu, ses créateurs ont commencé par nous montrer une douzaine de minutes du film, histoire de poser le décor. Turbo est un fanatique de vitesse, ce qui est légèrement problématique quand on sait qu'il s'agit d'un escargot... Un soir, alors qu'il admire les voitures défilant sur l'autoroute, il se retrouve happé dans un moteur et boit une bonne tasse de protoxyde d'azote ! Le voilà doté d'une vitesse phénoménale. Une aubaine pour Tito, un vendeur de tacos, qui passe plus de temps à parier sur des courses d'escargots qu'à faire ses livraisons. Muni de ce précieux spécimen de gastéropode super véloce, il espère bien remporter toutes les compétitions. C'est lors d'un tel événement que Turbo et son frère Chet font la connaissance d'une joyeuse bande : Whiplash, Skidmark, Burn, Smoove Move et White Shadow. Les extraits que nous avons vus sont typiques des productions Dreamworks ; le studio n'atteint certes pas l'inventivité de Pixar, mais son esprit déjanté devrait faire de Turbo un bon divertissement.
Mais nous ne sommes pas là pour juger le film ! Intéressons-nous plutôt au jeu, aux jeux même, devrait-on dire, puisque Turbo sera différent selon les plates-formes. Sur Wii, 3DS et DS, il s'agira d'un jeu de course classique. En revanche, les versions PS3, 360 et Wii U, auxquelles cet article est consacré, adoptent un gameplay assez différent. Sur les machines HD, Turbo se rapproche davantage d'un Tony Hawk ou d'un SSX ! Concrètement, le joueur est lâché dans un environnement ouvert qu'il doit mettre à profit pour effectuer des figures. On retrouve tous les éléments traditionnels du genre : on peut faire des grinds sur des rails, sauter à l'aide de rampes ou dans des half-pipes, etc. Enchaîner les tricks fait monter un multiplicateur ; en mode "timed", le but est de faire le plus gros score possible en trois minutes. Il y a aussi un mode libre, dans lequel on peut arpenter les niveaux à sa guise, avec divers objectifs à accomplir, comme trouver toutes les lettres du mot "turbo". Ce mode met donc l'accent sur l'exploration plus que sur le scoring.
Tout cela permet de débloquer des objets pour personnaliser les escargots, comme des stickers, dont certains octroient des bonus en plus d'être décoratifs. Notez que chaque gastéropode a ses propres caractéristiques de conduite, ainsi qu'un mouvement spécial. Au final, la formule nous a paru sympathique. Les niveaux sont plutôt bien conçus, avec une architecture très verticale – n'oublions pas que les escargots peuvent grimper aux murs – et de multiples recoins à découvrir. Le problème de Turbo vient plutôt de son contenu rachitique. Il n'y a que cinq personnages jouables (Chet sert d'hélico en cas de chute, White Shadow de catapulte). C'est compréhensible : les développeurs n'ont fait que se conformer aux protagonistes du film. Mais la présence de seulement six niveaux, elle, est moins excusable. On voit mal comment le soft peut prétendre divertir plus de quelques heures... Avec un tel contenu, Turbo tient plus du petit jeu vendu 10 € sur XBLA ou PSN. En boîte et au prix fort, en revanche, ça tient de l'opportunisme...
Turbo : Super Stunt Squad n'a pas l'air d'être un mauvais jeu, ce qui est déjà notable pour une adaptation de film. Son gameplay à base de figures sera sans doute fun... le temps de quelques parties. Mais on voit mal comment le jeu peut espérer tenir sur la longueur avec si peu de contenu, et donc justifier son prix.