Cette envie de coller au maximum à la réalité a poussé Milestone à soigner tout ce qui a trait aux animations des pilotes. Sur la moto, le comportement de ces « voltigeurs » se montre ainsi très crédible, aussi bien lorsqu'ils sont à la rupture que lorsqu'ils maîtrisent les événements. Les moindres petits mouvements sont ici retranscrits avec une relative justesse. Un constat flagrant lorsque l'on joue l'une des deux vues classiques avec la caméra placée derrière le bolide. Mais puisque le studio italien souhaite pousser l'expérience simulation toujours plus loin, il vous propose également deux vues subjectives, dont une à l'intérieur du casque du pilote. Le résultat est assez déstabilisant, voire même carrément déroutant. Il faut avoir le cœur sérieusement accroché et faire preuve de patience pour commencer à maîtriser la moto. Techniquement, le rendu global est honnête. Le jeu bénéficie d'un tout nouveau moteur et cela se voit, même si l'on reste assez loin de ce qui se fait de mieux dans le domaine des jeux de course. Notamment chez Codemasters pour prendre le haut de gamme en la matière.

Maintenant, quelques défauts sont malgré tout à souligner. On remarque ainsi un souci de framerate assez gênant (mais probablement dû au caractère non définitif de la version montrée). Par ailleurs, la vue casque peine à nous convaincre. L'avant de la moto manque par exemple de détails - ce qui brise un peu l'immersion - et les sensations de vitesse ne sont pas tout à fait au rendez-vous. Avec une caméra plus éloignée, on récupère une modélisation plus conforme à ce que l'on est en droit d'attendre d'un jeu MotoGP, aussi bien pour le pilote que pour sa bécane. En laissant les considérations techniques de côté, et malgré la réserve que l'on se doit d'afficher à l'égard d'une version encore en développement, on constate également que le jeu est un peu trop lisse. On enchaîne les tours de manière très mécanique. Le côté ultra spectaculaire de la discipline n'est pas vraiment retranscrit. On ne se sent pas vraiment bousculé, ni par la machine, ni par la route, même en vue subjective. Il manque peut-être un peu de folie ou plus simplement, des effets permettant de faire sentir les capacités d'accélération surnaturelles de ces motos surpuissantes. La partie sound design, assez peu enthousiasmante, possède aussi sa part de responsabilité dans ce constat. Bref, cette absence de relief risque à l'arrivée de rendre ce MotoGP 13 assez générique.

En ce qui concerne le gameplay, Milestone renoue avec sa spécialité. Le studio italien propose un résultat qui peut varier de la simulation à l'arcade selon les options activées. Vous pouvez ainsi profiter d'un nombre plus ou moins important d'aides. Online, ces dernières seront activables dans la mesure où les développeurs souhaitent que tous les joueurs puissent s'affronter, quel que soit leur niveau. Evidemment, ceux qui se passent de ces coups de pouce auront toujours l'avantage sur les autres. Il faut le signaler, on reste en revanche relativement surpris par certains choix effectués par Milestone. Sauf modification de dernière minute, un accident, même très spectaculaire, n'engendrera jamais un arrêt définitif de la course. Les constructeurs ne souhaitant pas égratigner leur matériel, même virtuellement, les dégâts engendrés seront en plus assez minimes d'un point de vue visuel. Quant aux pilotes, une chute ne pourra jamais provoquer de blessures. On sent que sur ces points, Milestone est partagé entre son envie de réalisme et cette volonté de plaire à tous. Dommage que cela nuise au positionnement de départ qui était de rendre l'expérience accessible à tous et non de sacrifier certains aspects pour plaire au plus grand nombre. D'autant que d'autres points, comme la météo, s'avèrent pour le coup bien gérés. Le temps peut ainsi varier pendant la course, obligeant le joueur à effectuer des arrêts imprévus et à opter pour différentes stratégies avant de prendre position sur la ligne de départ.

Du côté des modes de jeu, on retrouve un côté simulation prononcé à travers le mode Carrière qui constitue l'attraction principale de la partie solo. A la manière des derniers épisodes de la série F1, signés Codemasters, Milestone tente le pari de l'immersion, jusque dans les paddocks. A l'intérieur de ces derniers, vous avez accès, en amont de la course, à vos résultats mais surtout, à l'écran de réglage de votre moto ainsi qu'aux conseils des techniciens de votre écurie, avec lesquels il est possible de converser pour améliorer ses performances. Le tout, à travers les yeux de votre avatar qui accède à chacune de ces options en tournant simplement la tête. Plus généralement, les développeurs ne veulent pas perdre de vue leur ambition initiale, à savoir faire vivre l'expérience d'un pilote. Aussi, vous n'avez pas à gérer les sponsors ou la communication de l'écurie. En revanche, vous êtes en contact avec les fans, la presse, vous pouvez lire les journaux et avez à rendre des comptes à votre équipe. Le but du mode Carrière est d'atteindre les sommets en partant de la catégorie Moto 3. Vous avez donc deux échelons (Moto 3, Moto 2) à grimper avant de rejoindre l'élite. De nombreuses offres vous parviennent sur votre ordinateur portable personnel afin de vous permettre d'atteindre cet objectif dans un laps de temps relativement court. Pas besoin de patienter cinq ans avant de pouvoir enfin enfourcher des bécanes plus puissantes. En plus de divers modes classiques (Grand Prix, Championnat), la partie online donne elle aussi accès à une sorte de carrière simplifiée (mode Sprint Season). Il faudra à nouveau tenter de rallier le Championnat du Monde MotoGP en partant de la catégorie Moto 3. Le tout fonctionne comme dans le mode Saisons de FIFA. On progresse indépendamment des autres joueurs en fonction de ses résultats. En clair, le jeu a l'air d'être assez complet. Quelques surprises pourraient en plus venir se greffer aux modes annoncés. Mais rien n'est encore certain à l'heure actuelle.