Porté par le succès critique et commercial de Dark Souls, From Software n'a pas traîné pour mettre un nouvel épisode en chantier. Tout en conservant les principes fondateurs de la série, cette suite propose aussi quelques nouveautés, que nous avons découvertes lors d'une petite démonstration de la bête.
Demon's Souls était sorti de la confidentialité grâce à un excellent bouche-à-oreille ; les joueurs PS3 ne cessaient de chanter les louanges de cet action-RPG résolument hardcore. Dark Souls, lui, a fini d'installer la série en l'étendant à d'autres machines (Xbox 360 et PC). Comptant désormais une belle base de fans, le studio From Software est maintenant investi d'une lourde responsabilité : ne pas décevoir ! Annoncé en décembre dernier, Dark Souls II est attendu au tournant par une horde de joueurs exigeants, qui espèrent beaucoup de cette suite. Et notamment qu'elle respecte l'héritage de la série, sans faire de concessions ni céder aux sirènes de l'accessibilité... C'est ce que nous sommes allés vérifier en assistant à la première présentation du jeu, et en posant quelques questions à son codirecteur Yui Tanimura.
Avant de nous montrer un peu de gameplay, l'équipe de From Software a commencé par nous présenter son nouveau moteur 3D. En effet, le studio a décidé d'abandonner sa technologie vieillissante, et d'en développer une autre à partir de zéro. Dans les décors extérieurs, le jeu offre une belle distance d'affichage, permettant de contempler les courbes d'un lointain massif montagneux. En revanche, la végétation au sol nous a paru d'un autre âge, mais ce n'est qu'une broutille. Un autre changement d'importance est l'utilisation de la motion capture ; grâce à cette technique, Dark Souls II bénéficie enfin d'animations convaincantes ! Le jeu s'en trouve plus réaliste, donc plus immersif. Enfin, le nouveau moteur met l'accent sur la gestion des ombres et lumières. En intérieur, certaines salles sont plongées dans le noir absolu... Heureusement, le jeu permet d'allumer une torche pour éloigner un peu ces ténèbres. Notre protagoniste ne possédant que deux bras, il faudra toutefois abandonner le bouclier pour brandir la flamme salvatrice. Progresser à l'aveuglette, mais protégé, ou se découvrir pour mieux voir ? Cruel dilemme, qui renforce un peu plus la tension ressentie par le joueur. Comme s'il avait besoin de ça...
Cette nouveauté de gameplay n'est pas la seule. From Software a par exemple abandonné la structure un peu rigide du premier Dark Souls, où les boss arrivaient inévitablement à la fin des niveaux. Dark Souls II offrira davantage de liberté. En parlant des niveaux, celui que nous avons pu voir présentait une architecture véritablement tridimensionnelle, ce qui est toujours appréciable. Epée en mains, le pauvre développeur choisi pour effectuer cette présentation progressait dans un dédale d'escaliers et de corridors, tremblant à chaque rencontre hostile. Il a profité des premiers combats pour nous montrer qu'il est maintenant possible de parer les projectiles à l'aide d'une arme. Mais les ennemis aussi profitent d'une plus grande variété de mouvements, et réagissent aux actions du joueur de façon plus fluide. Pour illustrer cela, notre démonstrateur est allé devant une geôle dans laquelle croupissait un monstre plutôt costaud. Dégainant son arc, le fou a décoché une flèche sur la créature à travers les barreaux. La réaction ne s'est pas fait attendre : plutôt furax, la bestiole a défoncé les murs de sa prison – l'environnement est partiellement destructible – et s'est ruée sur l'imprudent. L'écran s'est rapidement paré du fameux message « You died ».
Ce message, vous allez le voir souvent dans Dark Souls II, car le jeu est aussi exigeant que ses prédécesseurs. Yui Tanimura nous a pourtant juré qu'il n'était pas un tortionnaire sadique. Non, il fait cela pour procurer un sentiment d'accomplissement aux joueurs ! Il n'empêche : les développeurs ont pris un malin plaisir à imaginer de nouvelles façons de mourir (attention, ne lisez pas les lignes qui suivent si vous préférez en garder la surprise). Notre héros traverse un pont de corde entre deux falaises lorsqu'il se fait attaquer par une horde de dragonnets. Le pont cède, précipitant son passager dans l'abîme. « You died ». Un bruit de sabots se fait entendre alors que notre héros arpente un large couloir. Un char dont les roues sont munies de lames s'approche au galop ! « You died ». Le squelette d'un dragon décide soudainement qu'il n'était pas tout à fait mort, et, d'un dernier soubresaut, écrase notre héros. « You died ». A croire que le protagoniste de Dark Souls II n'est autre que Kenny, le célèbre encapuchonné de South Park...
On retrouve donc dans Dark Souls II tout ce qui a fait le succès du premier épisode. Parmi les similitudes entre les deux jeux, citons également le système de feux de camp pour sauvegarder, ou encore le retour des Covenants, ces factions que le joueur peut rejoindre pour obtenir de précieux bonus. En ce qui concerne les différences, le point majeur sera évidemment l'histoire, mais From Software ne souhaite pas communiquer en détail sur ce sujet pour l'instant. Tout juste sait-on qu'il sera question d'un royaume maudit, dont les habitants ont le corps marqué par un symbole morbide. Lui-même frappé par cette malédiction, le héros devra en chercher l'origine. Le studio n'est pas plus disert à propos du online, qui fait partie intégrante de l'expérience Dark Souls. Bonne nouvelle néanmoins : le jeu reposera sur des serveurs dédiés, ce qui nous promet des interactions plus poussées entre les joueurs. Lesquelles ? Il faudra attendre un prochain contact pour en savoir plus...
Pas de doute, Dark Souls II est bien le digne successeur de Dark Souls. Ça paraît évident, mais il est toujours utile de le préciser en ces temps où de nombreuses suites s'éloignent fortement de l'esprit de leurs ancêtres... Ce n'est pas le cas du bébé de From Software, qui se révèle toujours aussi exigeant. Le studio n'a cependant pas oublié d'incorporer quelques nouveautés, sans parler de la refonte graphique que rend le jeu encore plus immersif. Nous attendons encore des précisions sur l'histoire et les interactions online, mais tout cela sent déjà très bon.