Il y a de ces jeux qu'on aurait vraiment eu envie d'aimer mais qui ont malheureusement tout fait pour que nous ressentions l'extrême opposé à leur égard. Brave : A Warrior's Tale en fait partie. Remake de Brave : The Search for Spirit Dancer paru sur PlayStation 2 qui n'avait pas marqué grand monde à sa sortie en 2005, nous revoilà plongés dans la peau d'un jeune amérindien pour vivre une aventure pas franchement palpitante...
S'il faut bien avouer une chose, c'est que l'univers des Indiens d'Amérique a rarement été dépeint en jeu vidéo. L'intention de nous faire vivre dans un univers où tout, de la faune à la flore, des alliés aux ennemis, nous plonge dans une civilisation méconnue est plutôt louable. Néanmoins, il y a l'intention et il y a le résultat. Et le résultat fait parfois pâle figure.
Nous débutons nos pérégrinations dans la peau d'un certain Courage qui vit tranquillement sa vie dans un paisible village presque 70 ans après les évènements relatés dans Brave : The Search for Spirit Dancer. Le dénommé Brave, protagoniste de l'épisode PS2, a bien vieilli. Il raconte au jeune Courage, ainsi qu'au reste des pousses de sa tribu, les évènements qui l'ont amené à vaincre le terrible Wendigo bien des années auparavant. C'est avec ce postulat de départ que le jeu alterne entre des phases avec le Brave du passé (des flash-back donc) et le Courage du présent. Pour ce qui est de l'histoire de Brave, ne cherchez pas, il s'agit à peu de choses près du même jeu sorti sur PS2 en 2005, graphismes et jouabilité bancale inclus. N'espérez pas un mieux pour les courtes phases avec Courage qui sont également loupées. Si le jeu PS2 a pu en convaincre quelques-uns en son temps, il faut bien avouer que le titre a terriblement mal vieilli.
Extrêmement linéaire dans sa construction, Brave : A Warrior's Tale propose des phases de plates-formes aussi amusantes que le remplissage d'une feuille d'imposition un mardi soir. Ces séquences sont pleines de problèmes de caméra récurrents ainsi que de nombreux bugs d'affichage ou de collision qui viennent rajouter leur part d'ombre dans un tableau déjà fort peu reluisant. Pourtant, ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent : course en canoë, séances de pêche, vols à dos d'aigle, dégommage d'ennemis à dos de bison ou incarnations de forces divines, tout est au rendez-vous pour tenter de renouveler chez le joueur un semblant d'intérêt. Néanmoins, si une telle diversité dans le déroulement des séquences peut sembler de bon augure, l'enchaînement totalement illogique de ces phases ainsi qu'une énorme rigidité de gameplay les rendent dans l'ensemble tout sauf fun à jouer. La mission en canoë se résume à essayer d'éviter de se manger le décor, ce qui n'est pas chose facile tant l'engin est peu maniable ; la pêche est totalement aléatoire avec des poissons devins qui n'ont aucun mal à éviter le harpon ; les ennemis à dos de bisons vous blessent sans vous toucher et l'incarnation des divinités se résume à un simple sort de zone fort peu pratique à manier. Autant d'erreurs qui ne pardonnent pas pour un jeu destiné à un jeune public qui se lassera bien vite de tant d'imperfections..
L'univers parcouru est pourtant varié et coloré, allant de la forêt au désert en passant par un volcan. Tout cela pourrait presque être sympathique si ce n'était pas aussi laid et mal modélisé. Le character design pourra en convaincre certains (les goûts et les couleurs) mais pour le reste, malgré une tentative de création d'un monde riche et vaste, tout ou presque est franchement moche et mal modélisé. Cela en est même parfois grossier tant les lianes ou la lave par exemple ne ressemblent en rien à ce qu'on pourrait en attendre. Certes, cette diatribe peut paraître sévère pour un moteur graphique datant de 2005 et qui n'était déjà pas très fameux à la base, mais ce remake sur Wii et Xbox 360 aurait pu – aurait dû ! – être l'occasion de relever, même légèrement le niveau. Pour enfoncer encore plus le clou, la bande-son est d'une affligeante banalité : les thèmes sonores sont vite écoutés et vite oubliés malgré leur agaçante récurrence tout au long du titre. Quant aux dialogues, bien qu'intégralement doublés en français, ils sont tout simplement ridicules et agaceront tout le monde, y compris le jeune public. Autant de raisons pour fuir ce Brave : A Warrior's Tale qui n'est définitivement pas un jeu que vous souhaitez voir dans les mains de votre progéniture si vous voulez lui faire plaisir.
- Graphismes6/20
Déjà dépassés en 2005, les graphismes de Brave : A Warrior's Tale sont une insulte à la capacité technique de la Wii. Mal modélisées, fades et parfois franchement crades, certaines textures auraient plus eu leur place sur une Nintendo 64 que sur une console next-gen.
- Jouabilité9/20
Malgré de nombreuses séquences de plates-formes et une certaine diversité dans les phases de jeu qui donnent pourtant envie sur le papier, la rigidité du gameplay ainsi que les bugs d'affichage et de collision sont omniprésents et gâchent à eux seuls l'expérience.
- Durée de vie12/20
Pour les plus courageux ne rechignant pas à quelques sacrifices pour achever un jeu, environ 10 heures sont nécessaires pour venir à bout des histoires de Brave et de Courage.
- Bande son8/20
L'ambiance sonore tente de recréer une atmosphère amérindienne paisible mais ne parvient qu'à crisper à cause de la platitude des quelques pistes sonores répétées en boucle. De son côté, le doublage français donne franchement plus envie de mettre des claques au héros que de vivre des aventures avec lui.
- Scénario7/20
Nous voilà plongés dans une vague histoire de libération d'un village du joug d'une force maléfique (oui, encore...). Ce postulat de départ pas très original est l'occasion d'un enchaînement de phases illogiques et mal ficelées, voire totalement ridicules.
Malgré beaucoup de bonnes idées et l'intérêt certain que peut susciter l'univers des Amérindiens, ce Brave : A Warrior's Tale n'arrive à aucun moment à procurer du plaisir. La faute à d'innombrables bugs, des graphismes dépassés, un scénario décousu et une jouabilité bancale et irritante.