Electronic Arts profite de la Game Developers Conference de San Francisco pour lever le voile sur son Battlefield, quatrième du nom. La presse est alors réunie dans une salle de cinéma pour assister à une démonstration live située lors du prologue de la campagne solo. On s'attendait à une baffe technique, mais peut-être pas de cette force.
Présenter le nouveau Battlefield dans une salle de cinéma n'est pas un hasard. Electronic Arts et le studio Dice ont toujours eu pour but de rehausser la barre en matière de FPS à grand spectacle et de nous servir des situations sans cesse plus époustouflantes en termes de mise en scène. La démonstration de Battlefield 4 commence pourtant sur quelques notes de piano bien kitsch tirées d'un vieux morceau de Bonnie Tyler des années 80. La musique prête à sourire, mais la situation beaucoup moins. Les quatre membres de l'escouade Tombstone sont bloqués à l'intérieur d'une voiture... qui coule. Le leader a la jambe coincée et vous ordonne de l'abandonner pour sauver votre propre vie et celle de vos deux autres camarades. L'heure est au sacrifice de soi, à l'héroïsme et à tout ce qui peut nourrir le sentiment patriotique du bon soldat américain que vous incarnerez durant la campagne solo. On en verserait presque une larme, si la démo ne décidait pas de nous trimbaler quinze minutes en amont de l'effroyable dilemme, pour nous expliquer comment Tombstone en est arrivé là. Inutile de vous décrire en détail les événements qui suivent, il n'y a qu'à cliquer sur la vidéo en dessous pour vous en prendre plein les yeux et admirer ce qui constitue peut-être la plus impressionnante démonstration technique de ce qu'un PC ultra haut de gamme est capable de faire tourner à ce jour.
Le moteur Frostbite 3 fait ici ses grands débuts et se montre absolument bluffant dans le rendu des textures, la gestion des particules, des lumières, des explosions, etc. Tout est criant de vérité. Seule la succession tout bonnement abusée d'événements catastrophes nous fait finalement redescendre à la douce réalité : il ne s'agit en fait que d'un simple jeu vidéo. Pour le reste, c'est une fiche technique passée haut la main qui ouvre une belle fenêtre sur l'avenir puisque Frostbite 3 est aussi annoncé comme étant le nouveau moteur prêt pour soutenir toutes les prochaines productions EA. Ca promet !
A l'image de ce qu'il avait fait pour Battlefield 3, c'est donc par le solo qu'EA a décidé d'aborder la communication autour de Battlefield 4. Le choix peut paraître aberrant quand on sait que la série est surtout réputée pour la qualité de son multijoueur, mais il a tout de même du sens. D'abord, il permet de mettre en valeur l'aspect technique du titre à travers des environnements et des situations maîtrisés. Ensuite, il colle avec l'intention du studio de DICE de revoir un tantinet la formule du solo en y ajoutant notamment des éléments empruntés au multijoueur, dont la possibilité de donner quelques directives à nos compagnons d'infortune. Il est par exemple possible de marquer des cibles pour eux. La conduite de véhicule devrait aussi être plus présente durant le jeu, à l'image de cette séquence en bateau qu'on aperçoit furtivement dans la vidéo. En revanche, les maudites séquences en QTE de Battlefield 3 ne devraient plus être qu'un mauvais souvenir. Personne ne s'en plaindra. Qu'on se le dise, ces quelques nouveautés, mineures et difficiles à juger durant la séquence choisie, ont pour but d'embarquer le joueur un peu plus loin émotionnellement. Ne me regardez pas avec ces yeux, c'est pas moi qui le dis, mais les producteurs du jeu qui veulent Battlefield 4 plus "humain, dramatique et crédible". C'est vrai, le pari semble osé, mais c'est pourtant la direction voulue pour ce nouveau volet. Bien sûr, il faudra en voir beaucoup plus pour vérifier si le cahier des charges est rempli. En attendant, on ne peut qu'admettre avoir été séduit par Battlefield 4, du moins techniquement, ce qui est déjà 90 % du travail pour un FPS à grand spectacle.
Le nouveau moteur Frostbite fait des merveilles. Il permet d'afficher des environnements (naturels et urbains) destructibles et criant de vérité. La vingtaine de minutes de gameplay dévoilée aujourd'hui laisse entrevoir une campagne menée tambour battant et intégrant quelques éléments réservés autrefois au seul mode multijoueur, tel que le fait de pouvoir assigner des cibles à ses coéquipiers virtuels. Evidemment, la prudence est toujours de mise lorsqu'il s'agit de donner son opinion sur un fragment de campagne, choisi spécifiquement pour en mettre plein les yeux, mais force est de constater que ce que nous avons vu et entendu nous donne envie d'en découvrir plus.