One Piece : Pirate Warriors, première apparition du manga sur une console HD, était plutôt réussi. Mais le jeu comportait encore quelques soucis, que les développeurs se sont empressés de corriger dans une suite. Un an plus tard, voici donc Pirate Warriors 2, qui espère bien emporter l'adhésion unanime des fans de la série.
Alors qu'on ne parvient déjà plus à compter les jeux Naruto, One Piece se fait assez discret dans le monde vidéoludique. Il a même fallu attendre 2012 pour qu'enfin sorte un épisode sur une console HD, en l'occurrence One Piece : Pirate Warriors sur PlayStation 3. Un premier essai plutôt réussi, mais qui souffrait tout de même de plusieurs petits défauts. On pense notamment aux phases de plates-formes bourrées d'actions contextuelles, qui paraissaient un brin hors-sujet. Le faible nombre de personnages jouables était aussi un grief revenant souvent dans la bouche des joueurs. Ça tombe bien, les développeurs les ont écoutés ! La correction de ces deux points fait partie des améliorations apportées par Pirate Warriors 2, comme nous avons pu le constater en essayant la version japonaise dans les locaux de Tecmo Koei.
Mais avant d'en venir aux améliorations du gameplay, il convient d'abord d'évoquer le scénario de cette suite. L'épisode fondateur faisait très fort en la matière, en nous permettant de revivre les principaux arcs scénaristiques des 60 premiers tomes du manga. Du coup, le studio s'est un peu coupé l'herbe sous le pied en épuisant toute cette matière en un seul jeu. Qu'à cela ne tienne : Pirate Warriors 2 sera basé sur une trame originale écrite pour l'occasion ! Nous avons pu interroger Hisashi Koinuma (producer chez Tecmo Koei), Koji Nakajima (producer chez Namco Bandai) et Tomoyuki Kitamura (director chez TK) pour tenter d'en savoir un peu plus. Cette histoire inédite n'a pas été écrite par Eiichiro Oda lui-même, mais Toei Animation a veillé à ce qu'elle respecte l'univers de la série, en dépit de quelques entorses au canon. Dans ce mode intitulé Dream Story, le mystérieux Mad Dial sème la discorde chez les pirates. Voici un excellent prétexte pour proposer des alliances inhabituelles et des affrontements jusque-là impensables. Que les fans se rassurent : les développeurs en ont aussi profité pour intégrer des éléments des arcs absents du premier jeu, en particulier Skypiea et Thriller Bark. Tout cela devrait offrir 15 heures de jeu pour l'histoire principale, plus du double en comptant le contenu annexe.
Car les développeurs tiennent à proposer un contenu étoffé, et cela se ressent au niveau des personnages jouables. Nous n'allons pas en dresser la liste complète dans ces lignes, mais sachez que vous pourrez incarner des protagonistes aussi variés que Garp, Smoker, Kuma ou encore Perona, sans oublier les différents membres de l'équipage du chapeau de paille, évidemment. Dans notre version d'essai, nous pouvions choisir entre Luffy, Nami, Kuzan / Aokiji et Trafalgar Law ; l'écran de sélection comptait 6 lignes de 6 cases, je vous laisse faire le calcul du total. Voilà qui promet une grande variété de coups et de techniques, ce que nous avons pu vérifier manette en mains dans les trois niveaux disponibles. Des niveaux assez ouverts d'ailleurs, ce qui est toujours agréable. Il faut dire qu'il vaut mieux de vastes arènes que des couloirs étriqués pour caser autant d'ennemis ! Pirate Warriors 2 se concentre plus que jamais sur l'action, avec des centaines d'adversaires à éliminer. Nos sessions de jeu étaient limitées à 10 minutes ; à l'issue de ce temps, le compteur de KO atteignait souvent les 8 ou 900 sans forcer.
Bref, le jeu ressemble plus que jamais à un Dynasty Warriors dans l'univers de One Piece. Les développeurs ont carrément supprimé les phases de plates-formes bourrées de QTE qui plombaient le rythme de Pirate Warriors 1, et personne ne les en blâmera. Malgré cette orientation action assumée, le gameplay reste assez tactique. Les enchaînements font monter une jauge de style, qui, une fois remplie, permet de déclencher des pouvoirs bien pratiques – un ralentissement du temps, par exemple. Les combattants disposant du Haki doivent l'utiliser à bon escient pour booster leurs attaques ou assommer les ennemis alentour. Il est aussi possible de basculer sur un autre personnage pendant un court instant. Quant aux alliés contrôlés par l'IA, leur comportement semble grandement amélioré. À ce propos, Pirate Warriors 2 est évidemment jouable en coopération, en ligne comme en local. Enfin, signalons que le système de progression a, paraît-il, été refondu, mais nous n'avons pas pu l'essayer par nous-mêmes dans cette version.
Une fois les interviews et les sessions de jeu terminées, Namco Bandai nous a présenté l'édition collector du jeu, qui contient une jolie figurine de Luffy réalisée par sa filiale Banpresto. Cette version sera réservée à l'Europe, plutôt gâtée par l'éditeur – les Américains n'auront même pas le droit à une boîte et devront donc télécharger le jeu sur le PSN. Cette générosité envers le Vieux Continent a toutefois ses limites : ainsi, la version portable du jeu ne sortira pas du Japon. Mais vu le peu de PS Vita vendues en dehors de l'Archipel, on comprend que Namco Bandai n'ait pas envie de réaliser une coûteuse localisation pour écouler quelques milliers d'exemplaires... Enfin, l'éditeur nous a également montré la bande-annonce de One Piece Z, le dernier long métrage tiré de la série. Il n'a aucun rapport avec Pirate Warriors 2, si ce n'est que le jeu contient quelques costumes issus du film ; mais il permettra aux fans de patienter, puisqu'il sortira dans les salles obscures dès avril ! Le jeu, lui, n'est pas attendu avant le mois d'août.
One Piece : Pirate Warriors était déjà un bon jeu. Sa suite est encore meilleure, car les développeurs ont scrupuleusement écouté les doléances des joueurs. Avec un gameplay recentré sur l'essentiel et beaucoup plus de personnages jouables, Pirate Warriors 2 devrait s'imposer comme un titre incontournable pour les fans du manga comme pour les inconditionnels de Dynasty Warriors. La seule inconnue concerne la qualité de son scénario inédit, mais la confiance est de mise.