Sorti de nulle part, Payday : The Heist faisait partie des bonnes pioches de l'année 2011. Ce titre signé Overkill Software possédait de nombreuses qualités, la première d'entre elles étant tout simplement son concept plutôt original. Prendre part à des braquages du côté des bad guys, cela n'est pas monnaie courante dans le jeu vidéo. Il se trouve qu'en plus, ce FPS coopératif s'avérait particulièrement plaisant avec des amis. Une grosse année et demie après ce coup d'essai réussi, le studio suédois Overkill remet ça avec Payday 2, cette fois pour le compte de l'éditeur 505 Games. Une suite en forme d'évolution logique.
Payday 2 reprend dans les grandes largeurs le concept de son aîné. On se trouve donc toujours devant un FPS coopératif jouable à quatre, qui nous met dans la peau d'une violente bande de braqueurs. Cette fois, Dallas, Hoxton, Wolf et Chains ont décidé d'exercer leur talent à Washington. Pour ce deuxième volet, le studio Overkill a, dans un premier temps, cherché à étoffer le contenu et à donner plus d'ampleur à son titre. Les développeurs parlent désormais de narration, dans la mesure où les jobs peuvent parfois se découper en plusieurs missions permettant de vivre ce qu'il se passe avant, pendant et après un braquage. Les différents scénarios –il en existera 30 à la sortie du jeu– offrent ainsi une vraie variété dans les objectifs à atteindre et les situations. On démarre notamment certaines missions directement dans le feu de l'action. On doit par exemple protéger des sacs remplis de drogue récupérés au préalable. Après quelques secondes à peine, on se trouve sous une pluie de balles provenant de la police qui chasse la bande de la plus brutale des manières. Il faut alors faire face à cette menace tout en gérant son butin et ce n'est pas une mince affaire lorsqu'on sait qu'une balle perdue peut enflammer le camion qui transporte la drogue et engendrer des pertes financières irréversibles.
Les missions se choisissent dorénavant via une carte de la ville vue d'un satellite. Ce système est appelé Crimenet. En cliquant sur les points lumineux s'affichant à l'écran, on accède à un court briefing permettant de se faire une idée du contexte, des objectifs, du montant à récolter et de la difficulté de la tâche pour laquelle on peut être employé. Avec Payday 2, les développeurs souhaitent plus que tout mettre en avant la notion de risque. Plus on en prend et plus la récompense peut être importante. Ainsi, sur la mission montrée, le but était de dérober une tiare en plein cœur d'une bijouterie. Au cours de l'opération, on peut se contenter de voler l'objet et de partir, mais on a aussi la possibilité de faire main basse sur tout ce qui se trouve dans la boutique. La somme récoltée est ainsi plus élevée mais le risque de se faire pincer accroît lui aussi nettement. On voit alors les flics débarquer en nombre et c'est parti pour le carnage. Ces derniers ne cherchent plus uniquement à vous tuer ou à libérer les civils mais ils visent désormais votre butin.
Certaines missions comme celle dont on vous parlait ci-dessus proposent d'ailleurs d'opter pour l'approche de son choix. On peut la jouer bourrin en entrant comme un dingue dans la bijouterie ou à l'inverse, choisir une voie qu'on peut assimiler à de l'infiltration. On évite alors la porte d'entrée pour chercher un point d'accès plus discret. Se faisant, on peut rencontrer de multiples gardes, dont le positionnement est aléatoire. Ce qui oblige à coopérer et à se montrer prudent. Une fois à l'intérieur du bâtiment, on fouille partout pour trouver la tiare, tout en tentant de limiter la casse. Les civils compliquent bien entendu votre tâche. Dans l'affolement, ils se montrent toujours aussi dissipés. A vous de leur attacher les mains pour les immobiliser. Un bon moyen pour éviter qu'ils se prennent une balle perdue. Ils constituent également une monnaie d'échange précieuse au cas où cela tournerait mal. Et autant dire que ça a de grandes chances de ne pas bien se dérouler puisque les rondes de la police sont également aléatoires. En quelques secondes, tout peut partir en vrille. Pour se faciliter la tâche, il existe toutefois quelques aides, que l'on peut acheter avant de démarrer une mission. Une nouvelle sortie permettant une fuite plus rapide, des caméras de surveillance désactivées, voilà quelques-unes des possibilités offertes par Payday 2.
En cas de réussite d'une mission, vous récupérerez une récompense, elle aussi aléatoire. Ce système de loot donne accès à tout un tas d'éléments plus ou moins intéressants dont certains sont purement cosmétiques. On pense par exemple aux masques, bien que ces derniers permettent malgré tout de distinguer les novices des joueurs aguerris. Un bon moyen d'en imposer auprès de ses équipiers. Par ailleurs, avec Payday 2, Overkill a tenté de mettre en place un vrai système économique. L'argent n'a pas qu'une valeur symbolique, il permet d'acheter de nouvelles armes mais aussi de les façonner soi-même grâce à une fonctionnalité toujours sympathique : le crafting. En dépensant l'argent gagné, on peut se procurer divers éléments permettant d'améliorer et de personnaliser l'équipement qu'on emporte avec soi. Se spécialiser en fonction des ajouts, des gadgets pour lesquels on opte, est tout à fait envisageable. Enfin, les points de compétence servent de leur côté à améliorer votre avatar. Ils peuvent être répartis dans quatre arbres différents. Celui nommé Mastermind permet d'affirmer son leadership. Conséquence, vous pourrez retourner la tête des flics ou des civils pour qu'ils se battent pour vous. La branche Heavy Guy a trait à l'équipement lourd. En progressant dans cette voie, il est aussi possible de porter plus d'armes et de booster sa résistance. A l'inverse, mettre des points dans l'arbre Ghost renforce votre aptitude à rester discret. Enfin, la branche Technician donne la possibilité de se spécialiser dans les gadgets et de rendre ainsi ses armes plus efficaces.
Avec Payday 2, Overkill Software semble parti pour offrir un épisode plus riche et mieux maîtrisé que son aîné. Certes, sur le fond, la formule n'a pas vraiment changé mais les améliorations apportées sont intelligentes. Le jeu se montre par ailleurs très dynamique lorsque l'action s'emballe, s'apparentant ainsi plus que jamais à un shooter moderne. Difficile cependant de parler des sensations de tir puisque les développeurs ont préféré jouer eux-mêmes sans nous laisser essayer leur production. D'aucuns diront en revanche que la progression visuelle n'est pas franche, et ils auront raison. Mais l'ensemble apparaît mieux fini et à un prix plutôt modeste. Ce titre, disponible sur PC (via Steam) mais aussi sur les plates-formes de téléchargement de la Xbox 360 et de la PS3, devrait se montrer plutôt plaisant à sa sortie.