Le studio Milestone a décidé de mettre temporairement de côté le monde de la simulation automobile pour concevoir un jeu de course totalement orienté arcade. Sorte de sas de décompression pour les équipes du développeur italien, ce titre n'a pour autre ambition que de procurer du fun aux joueurs. Il sera disponible d'ici un mois sur les plates-formes de téléchargement de la PlayStation 3 et de la Xbox 360.
Il n'est pas difficile d'imaginer que travailler sur une licence à itération annuelle peut parfois engendrer une certaine lassitude. Histoire de briser la routine, de s'aérer l'esprit mais aussi de se faire plaisir, Milestone a mis en chantier il y a près de cinq mois un nouveau titre, beaucoup moins ambitieux que les différents épisodes de la franchise WRC. Pour le coup, il s'agit plus d'un petit jeu d'arcade sans prétention mais pas dénué de qualités. Clairement, le studio l'affirme haut et fort, tout a été pensé pour que les joueurs prennent avant tout du plaisir. Sans se prendre la tête se permettra-t-on de rajouter. Cela n'a pour autant pas empêché Milestone d'utiliser la licence WRC pour apporter une belle valeur ajoutée à son jeu. Ainsi, on y retrouve les pilotes, les voitures et une partie des rallyes de la saison 2012.
Pour être précis, WRC Powerslide propose carrément trois catégories de voitures : WRC, Class 2 et Class 3. La première citée permet bien entendu d'accéder aux véhicules les plus puissants alors que les deux autres offrent des modèles moins performants. Côté pilotes, c'est donc Sébastien Loeb, son grand ami Sébastien Ogier et tous leurs concurrents que l'on peut incarner. En soi, cela ne change rien puisque seules les voitures possèdent des caractéristiques propres (vitesse de pointe, accélération et freinage). Côté rallyes, on a droit à huit épreuves (Monte-Carlo, Allemagne, Portugal, Italie, France, Mexique, Grèce et Angleterre) comportant chacune trois spéciales inspirées par les vrais tracés, soit 24 courses. Ce qui constitue un total très raisonnable pour un jeu de ce type. D'autant que chaque destination propose une surface ou des conditions climatiques différentes. Si l'impact de ces paramètres sur la conduite est minime, chaque épreuve n'affiche pas une difficulté similaire, loin de là. Le level design se révèle parfois vicieux, notamment lors des courses qui vous mettent aux prises avec le vide autant qu'avec vos adversaires. Côté contenu toujours, il existe du multi jouable online à quatre, ainsi qu'une partie solo dont l'intérêt repose entièrement sur un mode carrière qui s'annonce assez dense. Concernant ce dernier, trois niveaux de difficulté sont disponibles. Son principe est assez simple puisqu'on débute avec une unique voiture (la plus faible) dans chacune des catégories et l'objectif est de débloquer toutes les autres en remportant des courses. Il s'agit d'ailleurs là du seul moyen de disposer de toutes les caisses en ligne. Pour ceux qui se poseraient la question, on ne peut malheureusement pas jouer à quatre sur un même écran. Milestone avait pourtant envisagé au départ d'inclure cette possibilité, mais les développeurs ont constaté en testant le résultat que cela ne fonctionnait pas du tout.
Concrètement, WRC Powerslide se joue via une vue aérienne qui rappelle de temps à autre le légendaire Micro Machines. Impossible de le nier, on est au départ assez dérouté par cette caméra positionnée au-dessus de son véhicule. Il faut une dizaine de minutes pour commencer à contrôler sa voiture. La prise en main n'est pas immédiate, mais elle reste quand même relativement rapide. Les courses impliquent quatre voitures (en solo comme en ligne) qui se livrent une farouche bataille sur des routes étroites. Évidemment, les concurrents peuvent tout à fait envisager de prendre appui les uns sur les autres ou de pousser leurs adversaires hors des limites de la piste. Tout est permis. A la façon d'un Mario Kart, WRC Powerslide propose également six power-up permettant de faire basculer la course dans son sens. Du bouclier protecteur au simple boost, en passant par le nuage de grêle qui ralentit les trois adversaires, l'éclair qui frappe le premier, l'onde de choc qui touche le pilote devant nous ou encore le nuage de fumée qui gêne la visibilité de ceux qui sont derrière, il y a de quoi faire. Pas de grande innovation ici mais tout cela est très bien géré. Les bonus et malus sont suffisamment intéressants pour faire la différence mais ils ne sont pas non plus trop pénalisants pour celui qui est touché. Bien entendu, les power-up obtenus diffèrent selon la place que l'on occupe au classement. Les derniers se voient ainsi offrir des chances de revenir. Cependant, il n'y aura a priori pas de grosses injustices et un joueur au-dessus du lot devrait pouvoir faire la différence sans trop de problèmes.
Milestone a dû forcer sa nature pour ne pas proposer un résultat réaliste mais au contraire, offrir des sensations de conduite plus primaires. Toutes les voitures se comportent ainsi de manière équivalente. Elles dérapent un maximum dès lors qu'on pousse le stick vers la droite ou la gauche, ce qui permet de prendre des virages très serrés sans perdre de vitesse, surtout si l'on utilise le frein à main à bon escient. De suite, on remarque la fluidité du jeu. Tout va très vite et on prend rapidement du plaisir à manier ces bolides. Un bouton permet par ailleurs de remettre instantanément sa voiture sur la route en cas de sortie de piste, une nouvelle preuve que le jeu se veut très tolérant avec les joueurs et que la prise de risques est récompensée plus qu'elle n'est pénalisée. Dans la même logique, les dégâts n'ont aucune conséquence sur le comportement des véhicules, il s'agit d'un plus uniquement visuel. Côté technique, le jeu se montre correct, sans plus. Il subsiste à ce stade des bugs de collision et quelques soucis de frame rate. Rien qui ne nécessite toutefois de s'inquiéter.
Milestone est bien parti pour réussir son pari, à savoir proposer un sympathique jeu de course procurant un maximum de fun pour un prix raisonnable (une dizaine d'euros très probablement). Si l'expérience semble valoir le coup en solo, le potentiel de WRC Powerslide se révèle pleinement lors des parties à quatre au cours desquelles il faut batailler sec pour gagner. Les équipes du studio italien ont parfaitement su cerner les qualités d'un bon titre dématérialisé. La prise en main est rapide et les parties sont aussi courtes qu'intenses. Le contenu s'annonce qui plus est assez conséquent. Ce croisement étrange entre Mario Kart et Micro Machines aura donc quelques arguments solides à proposer à sa sortie, prévue pour le moment à la fin du mois de mars.