Sorti en octobre 2010, le précédent volet avait marqué les esprits par la qualité de sa réalisation mais aussi son histoire aussi géniale que dramatique. Bonne nouvelle : les développeurs semblent avoir mis aujourd'hui les bouchées doubles pour plonger le fan toujours plus profondément au cœur du mythe, tout en suivant à la lettre les toutes dernières aventures du héros créé par Masashi Kishimoto. Ainsi, l'histoire de ce nouvel opus reprend là où le précédent jeu s'était arrêté et met en scène notamment la quatrième grande guerre Shinobi. Mais l'aventure contient évidemment son lot de rebondissements et de passages dramatiques et poignants, comme le chapitre n°4, intitulé La Naissance de Naruto, auquel il a été possible d'assister. L'action débute ici par une cinématique agrémentée d'un dialogue sonore en japonais sous-titré français entre Naruto, Yamato et Killer Bee. Ce dernier explique sa mission très difficile au ninja de Konoha : il lui faut affronter le démon à neuf queues Kyûbi dans le but de lui dérober son pouvoir. Après un court entraînement et l'exploration possible de divers lieux (à l'instar du volet précédent), Naruto fait face à la gigantesque créature. Le combat s'engage et le jeu commence à dévoiler ses atouts. D'abord, les graphismes et les animations sont ultra détaillés et le tout semble même encore plus bluffant que lors de la seconde aventure, car réellement digne d'un vrai long-métrage d'animation. Le boss Kyûbi enchaîne les séries d'attaques (pluie de boules d'énergie, balayage du décor avec ses griffes) que Naruto doit esquiver. Puis le héros doit contre-attaquer en frappant violemment la tête du démon. Pour mieux illustrer le gigantisme des combats, les développeurs se sont officiellement inspirés des films de « Kaiju » (créatures monstrueuses comme Godzilla ou Gamera) dans lesquels des monstres de la taille d'un immeuble se tapent dessus. Le résultat est d'ailleurs on ne peut plus probant…

A travers les nombreuses et parfois longues cinématiques qui émaillent le combat entre Naruto et Kyûbi, le joueur a l'impression d'assister en direct à un évènement exceptionnel. D'autant que, comme les épisodes précédents, des QTE interviennent de temps à autre. Il faut donc presser rapidement les touches ou directions qui s'affichent à l'écran, sous peine de manquer le coup ou la parade suivante et de ne pas découvrir la prochaine étape de l'affrontement. Au bout d'un moment, lorsque Naruto commence à prendre le contrôle de Kyûbi, la haine véhiculée par le démon s'empare subitement du jeune ninja. Intervient alors une cinématique étonnante qui fait apparaître la mère de Naruto, Kushina. Lors d'une longue digression, cette dernière parle de sa rencontre avec Minato, futur père de Naruto. Les dialogues sensibles et la musique superbe ne font que conforter l'intensité poétique de cette séquence qui interrompt le combat. Submergé par l'amour de sa mère, Naruto réussit à repousser l'influence néfaste de Kyûbi. Quelques secondes plus tard, une scène dramatique survient et dévoile au joueur la manière dont Naruto devient le réceptacle de Kyûbi, mais surtout met en lumière le sacrifice bou-le-ver-sant de Minato et Kushina pour sauver la vie de leur fils. Sans trop dévoiler la chose, sachez que ce passage s'avère, en puissance émotionnelle, digne de la mort de Jiraya dans Ultimate Ninja Storm 2…

Côté casting, Hiroshi Matsuyama, directeur du studio de développement CyberConnect2, annonce plus de 70 personnages jouables, dont les « Jinchuriki » (personnages surpuissants qui possèdent à l'intérieur d'eux un « Bijû », un démon à queue). Figurent ainsi logiquement Gaara, Yugito Nii, Yagura, Roushi, Han, Utakata, Fuu, Killer Bee et bien entendu Naruto. Lors de l'utilisation de sa technique secrète, chacun de ces héros s'avère donc capable de se transformer en une énorme créature qui envahit l'écran. Impressionnant. Matsuyama apporte également une précision supplémentaire quant au mode Histoire : avant certaines séquences clés, le joueur a le choix entre deux options qui symbolisent le niveau de difficulté (indiqué par un certain nombre d'étoiles à l'écran) : Légende (plus difficile) et Héros (normal). Il suffit de pousser la croix directionnelle pour choisir la difficulté désirée. Par exemple, dans le combat contre Kyûbi, si vous choisissez « Légende », vous jouez seul et n'avez à disposition que votre propre force. Mais si vous sélectionnez « Héros », vous combattez avec l'aide de Killer Bee qui assiste de temps à autre Naruto en usant de son pouvoir (en l'occurrence une grosse boule de feu). Autre exemple : lors d'un flash-back, vous pouvez choisir entre la version très jeune de Naruto ou sa version « Shippuden », histoire d'affronter un adversaire différent de force variable. Evidemment, rien ne vous empêche de jouer une seconde fois le mode Histoire pour découvrir les choix non explorés.

Au niveau du gameplay pur et dur, Matsuyama apporte quelques précisions quant au « Ring Out » (éjection de l'adversaire en dehors de l'aire de combat) possible lors d'un affrontement. D'abord, il ne peut être effectué que dans certains décors et uniquement dans une zone précise de ceux-ci. Ensuite, il n'est accessible qu'à travers un coup très particulier inhérent à chaque personnage. Mais attention, ce n'est qu'à la troisième utilisation de cette attaque spécifique que le joueur adverse peut être éjecté. Enfin, il reste tout de même une parade pour éviter l'éjection : sacrifier un personnage de soutien. Si sa jauge de soutien est pleine, ce dernier va alors empêcher au dernier moment le joueur d'être éjecté. En contrepartie, ce personnage n'est plus accessible pour la durée restante du match. Dans la continuité, il faut aussi savoir que les deux personnages de soutien peuvent désormais intervenir directement en plein milieu d'un combo et même prolonger celui-ci (ils n'interviennent plus seulement pour « repousser » le belligérant temporairement). Après avoir essayé brièvement une poignée de combats à deux joueurs, le résultat s'avère particulièrement probant : les enchaînements – tout comme les déplacements des héros – sont rapides et les coups pleuvent dans un maelström d'animations aussi délirantes que géniales. La maniabilité se révèle d'ailleurs grosso modo identique au précédent jeu, si ce n'est que le dynamisme et la vitesse des combats semblent avoir été revus à la hausse. A noter enfin que le jeu hérite du système de permutations (disparition puis réapparition dans le dos de l'adversaire) en vigueur dans le volet « Générations », c'est-à-dire une limitation à quatre permutations d'affilée puis un rechargement progressif. Le mode Eveil dépend directement de la nature du personnage : selon le héros choisi, il est possible d'y avoir accès dès le début du match ou plus tard lorsque le combattant est en difficulté. Bref, ce Naruto Shippuden : Ultimate Ninja Storm 3 semble aligner tant de qualités qu'il risque fort d'être incontournable !