Visiblement satisfait du travail réalisé par les développeurs de MercurySteam qui planchent actuellement sur le second volet de Lords of Shadow sur consoles HD, Konami leur a confié une petite pige supplémentaire sur 3DS. Un épisode censé faire le lien scénaristique des deux opus principaux, et surtout démontrer que la licence n'a rien perdu de son aura.
Et si la famille Belmont redorait le blason de son éditeur en Occident ? On le sait, si l'industrie du jeu vidéo se porte bien, cela ne la protège pas de connaître quelques disparitions tragiques, entre la faillite de THQ ou la fermeture des bureaux de Sega France. Depuis le déclin de Pro Evolution Soccer, produit phare de son catalogue, Konami, s'il n'est pas encore menacé, se rapproche dangereusement de l'œil du cyclone. Certes Metal Gear est là, mais sa seule présence n'immunisera pas l'éditeur en perte de vitesse. Heureusement, Castlevania revient au bon moment, et pourrait bien jouer un rôle prépondérant dans la mission survie entamée par son protecteur.
Premier épisode physique à paraître sur 3DS (on ne comptabilise pas Castlevania : The Adventure disponible sur eshop), Mirror of Fate a effectivement tout du très bon titre. Loin de bousculer les canevas d'une saga ayant fait ses preuves depuis des années, cet épisode réutilise les rouages épurés d'un gameplay et d'une direction artistique de premier choix. A travers la trame scénaristique qui nous en apprend un peu plus sur la famille Belmont, c'est surtout une aventure parfaitement ficelée qui s'effeuille devant nous au fil des minutes. Cette épopée qui se déroule essentiellement dans un château - on vous laissera découvrir pourquoi -, mélange habilement phases d'action rythmées et séquences de plates-formes retorses. Dans le fond comme dans la forme, Castlevania ne surprend pas, reprenant avec talent la technique éprouvée des objets à débloquer tout au long de l'histoire, obligeant ainsi le joueur à revenir sur ses pas pour accéder à des endroits antérieurement inaccessibles. Le grappin par exemple, n'entrera dans l'inventaire qu'après deux heures de jeu. Soyons honnêtes, on pensait vous parler des autres personnages jouables autres que Simon Belmont, mais nous nous abstiendrons. La raison est simple : même au bout de 180 minutes passées dans les méandres du domaine, à grimper, descendre, combattre des monstres, nous n'avons pas terminé le chapitre de Simon. Preuve que Mirror of Fate s'annonce long, très long… Pour connaître le rôle des autres figurants, il faudra attendre encore un peu…
Cette bonne séquence de jeu nous a cependant permis d'apprécier un gameplay alliant classicisme et efficacité. Affrontements et exploration se marient parfaitement et il faudra souvent faire preuve de patience et de logique entre deux combats (au fouet, hache et autres armes débloquées par la suite), pour résoudre les petites énigmes proposées, se résumant souvent à des leviers à activer. Pas de grosse révolution donc, dans cette itération 2D sur fond de décors 3D, qui emploie l'écran tactile judicieusement, que ce soit dans la gestion de l'inventaire ou l'utilisation de pouvoirs. La progression dans les niveaux, elle, ne se déroule évidemment jamais sans la rencontre de monstres, jetés en pâture pour faire gagner de l'expérience (nécessaire pour débloquer des nouveaux coups et combinaisons). Enfin, comme tout bon Castlevania qui se respecte, des boss viendront régulièrement tenter de contrecarrer les plans de Simon. Et là, les développeurs espagnols n'ont pas cherché à innover, se fendant de la bonne vieille technique des patterns. Une fois que l'on a bien étudié les mouvements et déplacements répétitifs de l'adversaire, il suffit de se glisser dans l'intervalle pour les abattre sans trop de difficulté. Combats dynamiques, animations fluides et réussies, décorum gothique digne de la saga, cette version 3DS peut se targuer, après ces quelques heures passées, d'être un excellent opus, même si la 3D de la machine fatiguera au bout de quelques minutes. Pour Konami, c'est également une bonne nouvelle…
L'idée de proposer un épisode intermédiaire sur 3DS est originale. Level design classique mais joliment mis en scène par des décors toujours aussi finement détaillés, gameplay efficace et ergonomie bien étudiée, le travail des développeurs paie d'entrée. Une aventure ensorcelante qui fait office de sympathique "salle d'attente" pour tous les amoureux de la saga, qui attendent impatiemment des retrouvailles avec les Belmont sur grand écran.