Les contenus téléchargeables pour Borderlands 2 se suivent et ne se ressemblent pas. Après les pirates et les arènes du bourrinissime Mr. Torgue, voici maintenant le temps de partir à la chasse aux monstres sous l'égide du très distingué Sir Hammerlock. On quitte donc le désert pour le continent d'Aegrus et ses joyeux marais afin d'y accomplir cinq missions principales et une douzaine de quêtes annexes. A plus d'un titre, c'est dans la vase que se poursuit la valse des DLC.
Pour participer et surtout profiter du sublime week-end de chasse organisé par le fieffé naturaliste et amoureux de la nature qu'est Sir Hammerlock, il faudra tout d'abord vous assurer de posséder un personnage de niveau 30 en mode Normal ou 40 en Chasseur Ultime. Idéalement, il est recommandé de ne pas avoir encore dépassé ces paliers tout en ayant quand même déjà terminé la quête principale du jeu de base. En effet, comme d'habitude avec les DLC de Borderlands, la qualité de l'expérience dépendra largement de ces critères car vous profiterez alors d'une résistance digne de ce nom et ne torcherez pas forcément ce DLC en une heure, d'autant que celui-ci s'avère sensiblement plus court que ses prédécesseurs. Un Chasseur de l'Arche averti en valant deux, partons maintenant dans la description de ce contenu.
Tout d'abord, sachez que pour accéder à ce nouveau DLC, il faudra cette fois vous rendre à Hunter's Grotto par l'intermédiaire du système de voyage rapide. Et là, vous en serez pour votre première déception : si le décor est vaste et si de nouvelles créatures assez semblables aux échassiers des marais de Morrowind vous accueillent, force est de reconnaître que les environnements gris / vert des marais ne sont pas aussi enthousiasmants que les décors explorés dans les précédentes extensions. Puis autant vous le dire, vous allez bouffer de la grotte et des mares d'eau croupie, sans variations notables. Un nouveau véhicule, plutôt marrant, vous aidera d'ailleurs à progresser. Il s'agit cette fois d'un Hydroglisseur, un véhicule de deux places disponible en trois modèles : avec une tourelle corrosive, une électrique ou avec un lance-flammes, pour les airbags et les renforts latéraux en revanche, il faudra repasser.
Heureusement, si le décor n'est pas franchement folichon, la faune locale ainsi que les autochtones devraient vous redonner le sourire, du moins jusqu'à ce qu'ils vous pètent les dents. En effet, sachez que certains des nouveaux adversaires conçus par Gearbox sont franchement violents, à l'instar des sorciers élémentalistes qui en dépit de leur look primitif, peuvent carrément faire gagner des niveaux à leurs nombreux petits potes, se transformer en tornade de feu capable de vous expédier dans les airs, ou tout simplement vous défoncer à coups de Slag. Ajoutons à cela des guerriers sauvages qui vous chargent en nombre et des gentils lanceurs de sagaies qui vous clouent sur place dès qu'ils font mouche. Ainsi, notre fier Zer0 niveau 42 est mort dans d'atroces souffrances lors de sa première fusillade, en raison d'un quatuor de guerriers soudainement boostés au niveau 46. Bonjour l'amour propre. Un peu habitué à bourriner, même avec un sniper, ce DLC nous a pour la première fois conduits à concevoir des approches un peu plus élaborées. Par ailleurs, comme nous l'évoquions plus haut, les sauvages ne sont pas les seuls ennemis à rôder dans les marais. Il vous faudra aussi compter sur des scorpions géants, des ballons de baudruche bombardiers et évidemment des boss, qui sont généralement des versions boostées aux amphétamines de guerre de créatures déjà connues.
Manque de bol, les quêtes qui vous pousseront à affronter tout ça se révèlent en fait assez génériques, vous sommant la plupart du temps d'aller trucider tel ou tel type de monstres avant de massacrer leur reine / chef / truc. Pour ne rien arranger, pas mal de boss sont bien moins compliqués à abattre que certaines hordes de sauvages, ce qui est assez dommage. Même l'humour nous a semblé un petit peu moins percutant qu'à l'accoutumée, en dehors du finish, délicieusement débile. Sir Hammerlock lâchera certes quelques bons mots, mais l'unique autre personnage du DLC, le peureux docteur Nakayama, se révèle bien plus terne que la majorité des autres protagonistes du soft. Enfin, si on apprécie la présence d'un boss destiné à un groupe de joueurs de niveau 50 (qui s'affiche d'ailleurs mal sur le panneau des quêtes, puisqu'il est présenté comme « facile » et accessible aux joueurs dès le niveau 42), on regrette surtout que Gearbox ne soit pas encore décidé à augmenter le level cap. Bref, en ce qui nous concerne, La Chasse au Gros Gibier de Sir Hammerlock est le plus dispensable des DLC pour Borderlands 2. Comme d'habitude, les acharnés et les complétives se réjouiront de pouvoir profiter d'une nouvelle ration de leur jeu favori, mais même ceux-là sortiront vraisemblablement un peu déçus de l'aventure.
- Graphismes14/20
Il n'est pas ici question de descendre les graphismes de Borderlands 2 mais plutôt de pénaliser le manque d'ambition de ce nouvel environnement. La grisaille des marais d'Aegrus ne varie pour ainsi dire jamais d'un bout à l'autre du DLC. Certes, c'est cohérent, mais ça n'en reste pas moins terne, peu engageant et finalement assez moche. Les nouveaux ennemis sont en revanche bien plus réussis. Entre les sauvages masqués et des bestioles parfois très impressionnantes, il y a quand même de quoi se faire plaisir.
- Jouabilité14/20
N'ayez crainte, la formule Borderlands marche toujours, et si vous aimez vraiment le jeu, vous prendrez sans aucun doute plaisir à dégommer de la bestiole pour la gloire, le butin et les points d'expérience. Non, le souci vient surtout de la structure archi-convenue des missions et de leur manque global de peps. Heureusement que les nouveaux ennemis sont chouettes à affronter.
- Durée de vie14/20
La Chasse au Gros Gibier de Sir Hammerlock est probablement le moins généreux des DLC sortis à ce jour. Car si ses environnements sont vastes, les quêtes disponibles n'y sont finalement pas très nombreuses, ni très compliquées. Reste le traditionnel boss niveau 50 à affronter en groupe, un marchand spécial fragments de Séraphins et la traditionnelle quête au pifomètre nécessitant de massacrer des types précis de monstres dont l’apparition est aléatoire.
- Bande son14/20
Oui, c'est un petit peu la fête du 14, mais que voulez-vous, de ce côté-là non plus, nous n'avons pas été franchement emballés par les quelques nouvelles compositions, vaguement inquiétantes et vaguement tribales. Les bruitages en revanche sont toujours aussi réussis.
- Scénario13/20
Pour le coup, le seul moment notable de l'extension est la conclusion de la quête principale. Pour le reste, on a un peu l'impression que Gearbox a manqué d'idées pour animer correctement son extension. Dommage.
La Chasse au Gros Gibier de Sir Hammerlock n'est certes pas une mauvaise extension, mais elle s'avère toutefois bien moins réussie que les précédentes. En effet, dans tous les domaines ou presque, ce DLC se montre moins généreux que ses aînés. On se retrouve ainsi avec moins de contenu, des décors un peu trop ternes, des quêtes un peu trop classiques et une histoire moyenne que la conclusion rigolote ne parvient pas à sauver. Tout n'est pas à jeter pour autant puisqu'on découvre toutefois des ennemis vraiment sympas à affronter, offrant au passage un sympathique challenge. Au final, si vous n'avez pas succombé au Season Pass, vous pouvez facilement vous passer de cet add-on.