La série des Monster Hunter, si prisée au Japon, n’en finit plus de faire parler d’elle. Aujourd’hui, ce sont les consoles de Nintendo qui accueillent leur version, en réalité un remix de Monster Hunter 3 avec du nouveau contenu. Bonne nouvelle : il a été possible d’essayer brièvement quelques quêtes en solo sur Wii U et une mission en coopération sur 3DS…
Si la démo testée sur Wii U s‘avérait limitée et ne permettait pas d'appréhender le titre dans sa globalité, du fait de quêtes en solo imposées (au nombre de trois) et de l'absence de compagnons, en revanche elle permettait déjà de se faire un petit avis sur le gameplay. D'abord, le GamePad semble plutôt bien mis à contribution puisque, du bout du doigt ou du stylet, vous êtes capable d'agencer comme bon vous semble les divers menus du jeu. Libre à vous de privilégier ainsi l'accès immédiat à telle ou telle catégorie au sein de l'inventaire (pratique par exemple pour ingérer une potion de vie en deux secondes) ou même à la position de la caméra. Concernant cette dernière, l'écran du GamePad affiche la représentation d'une croix directionnelle sur laquelle on peut appuyer à loisir pour déterminer l'angle de caméra idéal. Bien vu à la base mais hélas pas assez satisfaisant sur le terrain. Dommage aussi que sur cette démo, il était impossible d'afficher la carte dans son ensemble et de localiser de visu la créature chassée (contrairement à la version 3DS). Seule la zone dans laquelle votre personnage se trouve est révélée au fur et à mesure de son déplacement. Plutôt handicapant dans la mesure où vous devez donc explorer les lieux à l'aveuglette. Autre bémol : les zones ne semblent guère vastes et s'avèrent toutes délimitées par un écran de chargement un peu long (il se déclenche à chaque fois que vous pénétrez dans un nouvel endroit). Ces faits paraissent coutumiers aux habitués de Monster Hunter mais pourront néanmoins légèrement irriter les débutants. Côté maniabilité, le personnage répond plutôt bien, malgré une inertie parfois gênante dans ses mouvements, notamment pour ramasser au sol précisément un objet. Outre la possibilité de donner un coup de pied en pressant Start et d'utiliser une potion et de ranger son arme en appuyant sur Y, votre personnage est aussi capable de donner des coups d'épée horizontaux et verticaux (évidemment s'il est équipé d'une telle arme puisqu'il en existe de nombreuses différentes comme arc, lance, hache, marteau…). Enfin, votre héros peut également se mettre en garde en maintenant R et s'accroupir ou faire une roulade via la touche B. Inutile de préciser que ces mouvements de défense ne sont pas de trop face aux dangereuses et énormes créatures qui évoluent dans le jeu et qui sont, à chaque fois, présentées par une cinématique très sympa. Les trois quêtes accessibles en solo dans la démo sont d'ailleurs là pour en témoigner…
Lors de la première mission accessible, pourvue d'une difficulté de trois étoiles et d'une durée maximum de 50 minutes, il s'agit de chasser un Barroth, sorte de Tyrannosaure qui adore la boue, charge tête baissée et donne même de sévères coups de queue. La boue a ici un rôle capital car l'animal, quand il en est recouvert, est immunisé contre le feu mais demeure plus sensible à l'eau (c'est l'inverse lorsque la boue ne le recouvre plus). Il faut donc jouer avec ces éléments, tout en esquivant ses charges au dernier moment ainsi que ses jets de boue qui, s'ils vous touchent, ont pour conséquence de ralentir votre récupération d'endurance. Pour mettre finalement hors d'état de nuire la bestiole, il est nécessaire de la frapper dans les pattes et surtout les avant-bras, un de ses points les plus sensibles. Etrangement, la quête suivante, dotée pourtant de quatre étoiles de difficulté, s'est avérée plus aisée. En effet, le Lagombi, mélange redoutable entre un lapin et un ours, ne fait pas de cadeau lorsqu'il se sert de ses griffes ou effectue une longue glissade sur le ventre en votre direction. L'avantage pour le joueur est qu'à la suite de cette dernière, il se retrouve de dos et a parfois même un peu de mal à reprendre ses esprits. Il faut donc profiter de ce moment pour le frapper le plus possible et sortir votre plus beau combo. Mais gare à ne pas le manquer et vider votre jauge d'endurance inutilement. Problème lors de la démo : l'animal a eu le malheur de décéder à la limite entre deux zones géographiques. Ce qui fait qu'il a été assez pénible de le découper et de collecter ses récompenses précisément, sans passer intempestivement dans une zone et se voir donc infliger des écrans de chargement successifs. Croisons les doigts pour que ce genre de soucis soit corrigé dans la version finale. Last but not least : la chasse au Rathalos, impressionnant dragon de feu légitimant largement ses cinq étoiles de difficulté. Située sur les bords d'un volcan, cette mission nocturne s'avère très difficile, en premier lieu parce que votre jauge vitale diminue de manière permanente à cause de la chaleur ambiante. De plus, des Aptonoth et des Uroktor évoluent librement alentour. Pas facile donc de leur échapper, d'autant que les zones traversées sont assez étroites. D'ailleurs, la frustration est clairement de mise lorsqu'en plein combat, le Rathalos vous repousse d'un coup d'aile dans la zone précédente. Ce qui occasionne bien entendu un écran de chargement, puis un nouvel écran de chargement lorsque vous revenez immédiatement sur vos pas, pour finalement constater que le monstre a disparu d'un seul coup. Les novices en matière de Monster Hunter ne manqueront pas de pester. Par contre, graphiquement, les zones traversées au milieu de la lave offrent une sacrée ambiance avec les cendres qui volent, le bruit des flammes et des Uroktors qui sortent du sol pour mieux y replonger quelques secondes plus tard…
L'expérience de jeu se révèle un peu différente sur la version 3DS. D'abord parce que l'ergonomie de la console paraît bien adaptée à l'aventure : l'écran du haut montre l'action alors que l'écran tactile affiche toutes les zones géographiques, la position du monstre et les divers menus (mine de rien, il est aisé de cliquer avec le stylet sur les objets de l'inventaire et de constater leur effet directement sur l'écran du dessus). Mais surtout parce que la quête testée – une chasse au Plesioth – s'est déroulée en coopération à deux joueurs avec la présence d'un compagnon Cha-Cha, bien utile pour faire diversion et booster attaques et jauge de vie. Le résultat se révèle donc plutôt fun et le titre prend ainsi naturellement tout son sens en multi (jusqu'à quatre joueurs simultanément sur 3DS, que des joueurs sur Wii U peuvent même rejoindre en local). Toutefois, le Pad Circulaire Pro est absolument indispensable. Surtout lors des passages sous-marins, histoire de diriger correctement la caméra à l'aide de ce second joystick (le Plesioth se réfugie d'ailleurs régulièrement dans les abysses). Bénéficiant de temps de chargement assez rapides, cette version 3DS semble afficher également des graphismes plutôt fins. Bref, de quoi satisfaire les chasseurs de tout poil, désireux de trucider du monstre à tire-larigot…
Avec cette version Ultimate de Monster Hunter 3, nul doute que les fans devraient être comblés. Nombreuses nouvelles quêtes et créatures, pléthore d’armes, potions et petits plats à concocter, sans oublier une esthétique finalement assez probante (design réussi des monstres et environnement travaillé comme le volcan). Reste tout de même qu’en l’état, le gameplay peut apparaître un peu trop rugueux et exigeant aux yeux de nombreux joueurs peu coutumiers de la saga. Il faut d’ailleurs espérer que les quelques soucis rencontrés lors de la démo soient corrigés avant la sortie finale. Verdict final lors du test !