Commercialisé au Japon dans la fameuse compilation Guild 01 de Level 5 au même titre que Liberation Maiden ou Crimson Shroud, Aero Porter se présente sous la forme d'un puzzle-game lambda, fort éloigné de ce qu'on pouvait attendre de son célèbre créateur.
Des puzzle-games de qualité, ce n'est pas ce qui manque sur consoles portables et smartphones. Souvent vendus à tout petit prix, un grand nombre d'entre eux s'offrent même le luxe d'être totalement gratuits. De fait, pour 4,99 euros, on était en droit d'attendre un produit de qualité, surtout quand le game designer à l'origine du projet n'est autre que le célèbre Yoot Saito, connu pour des créations aussi originales qu'Odama ou Seaman. En dépit de quelques bonnes idées, Aero Porter peine à sortir du lot, tant au niveau de son principe que de sa réalisation.
La première chose qui fait clairement sourciller quand on lance Aero Porter, ce sont ses graphismes. En effet, si la sobriété est parfois un choix de design intéressant, elle peut également s'avérer parfaitement rebutante lorsqu'elle ne se justifie pas. Entre ses menus dignes d'un jeu amateur des années 80 et ses graphismes accusant 15 ans de retard, Aero Porter pique carrément les yeux. On a beau se dire que c'est voulu et que tout ce qui importe, c'est en définitive le gameplay, la pilule a du mal à passer. D'autant que le concept même du soft est loin d'être aussi révolutionnaire que ce qu'on imaginait. Responsable du tri des bagages dans un aéroport, le joueur doit simplement répartir valises et autres sacs de voyage entre différents terminaux. Pour cela, il actionnera des rampes à l'aide des touches L et R, et modifiera divers paramètres (éclairage, vitesse des tapis, etc) à l'aide de la croix directionnelle ou du stick. Une fois les bagages affectés au terminal de la bonne couleur, il suffit d'appuyer sur A pour les charger dans l'avion correspondant.
Quasiment enfantin dans un premier temps, l'exercice se complique sérieusement lorsque le nombre de terminaux augmente (jusqu'à 7 vers la fin de l'aventure) et que des requêtes spéciales nous imposent de livrer telle valise en priorité ou d'évacuer des colis suspects vers des véhicules de police. Il faut régulièrement surveiller une jauge de carburant, faire attention aux horaires de décollage pour ne pas subir de pénalité et tenter tant bien que mal de réaliser des combos en apprêtant plusieurs avions dans le même laps de temps. Au fur et à mesure de sa progression, le joueur débloque différents outils lui permettant par exemple d'améliorer la vitesse des rampes ou de mettre des bagages en soute automatiquement et son aéroport s'agrandit. En réalisant de beaux combos et en contentant suffisamment de passagers, il peut même gagner des avions qu'il enverra aux autres joueurs via StreetPass pour gagner plus d'argent. Tout cela est amusant quelques heures mais en dépit de sa difficulté, le soft devient vite beaucoup trop répétitif pour prétendre nous scotcher sur notre écran plusieurs soirs de suite. Trop cher, moche et finalement ennuyeux, Aero Porter ne restera donc pas dans les mémoires sur 3DS. Dommage.
- Graphismes5/20
La sobriété, c'est bien quand ça a du sens et quand c'est bien fait. Là, c'est juste moche et rébarbatif.
- Jouabilité11/20
Après quelques heures, le principe d'Aero Porter devient tellement répétitif qu'on n'a plus envie de se casser la tête à surmonter une difficulté rapidement excessive. Le nombre d'événements aléatoires est très limité et les outils dont on dispose ne sont pas tous très utiles.
- Durée de vie8/20
Pour 4,99 euros, il y a de quoi se sentir floué tant le contenu du soft est limité. Et ce n'est pas les quelques avions qu'on peut envoyer ou recevoir par StreetPass qui y changera quelque chose.
- Bande son13/20
L'environnement sonore évoque bien les aéroports dans lesquels on est censé évoluer. Les rares musiques qui illustrent certains menus n'ont en revanche rien d'extraordinaire.
- Scénario/
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Amusant une heure ou deux en dépit de ses graphismes excessivement austères, Aero Porter s'avère rapidement aussi limité que répétitif. Au prix d'une application smartphone, il n'y aurait déjà pas eu de quoi sauter au plafond, alors pour 4,99 euros on passera son chemin sans le moindre regret.