Faute d'avoir été un immense succès commercial, le premier Zen Bound fut grandement apprécié de ceux qui se sont laissés tenter, récoltant de nombreux éloges en plus d'un prix pour sa 3D réussie. Développé par le studio indépendant Secret Exit, ce jeu repose sur un principe aussi simple qu'efficace : enrouler une corde autour d'une sculpture de bois. Cette corde répand une peinture sur la surface touchée (si la corde est retirée, la peinture l'est bien évidemment aussi), et le but final est de peindre un maximum de surface avec un minimum de cordage, le tout dans un environnement épuré et très relaxant. Quelques années après la sortie du premier opus, Zen Bound 2 voit le jour en reprenant l'intégralité du contenu de son aîné et en y ajoutant toutefois des niveaux inédits et un peu de diversité. Si le premier jeu comportait déjà plus de 75 niveaux originaux, sa suite surenchérit de 35, pour élever le compte à un 110 tout à fait respectable. De plus, ce deuxième épisode ne se contente plus des seules machines iOS et paraît aussi en téléchargement sur PC, Mac et Android.

Le concept du jeu est simple : au milieu de l'écran tient une structure de bois, suspendue dans le vide, pouvant représenter aussi bien un animal qu'un homme ou simplement un cube. A cette sculpture sont fixés deux clous. Au premier est attachée une corde pointant vers l'avant de l'écran, comme si vous la teniez entre vos mains. Tout le but du jeu sera alors d'enrouler cette corde autour du bloc en recouvrant la plus grande surface possible. Pour cela, vous devez non pas agir directement sur la corde, mais sur la structure, en la faisant pivoter grâce à votre souris. Un simple clic l'agrippera, puis elle tournera en suivant les mouvements de votre souris. Le premier clou emportera alors l'extrémité de la corde vers l'arrière, l'enroulant petit à petit autour de la sculpture. Lorsque la corde entre en contact avec une surface du bloc, celle-ci laisse autour d'elle une traînée de peinture. Le but sera de peindre le plus grand pourcentage possible de la sculpture. Trois seuils peuvent ainsi être atteints : 70% de surface peinte, 85% et finalement 99% – la perfection étant quasi impossible à réaliser. Le niveau peut être clos à partir du moment où le premier seuil est atteint, c'est là où le deuxième clou entre en jeu. Passé le premier palier, le clou s'illumine et le joueur peut choisir d'arrêter le niveau en y attachant la corde ou continuer pour tenter de recouvrir plus de surface.

Facile ? Pas tant que ça lorsqu'on sait que la taille de la corde est limitée. De plus, il est possible de se bloquer, par exemple en passant la corde par dessus une cavité, interdisant de ce fait l'accès à celle-ci et obligeant à dérouler la structure jusqu'à ce que le renfoncement redevienne accessible. Par exemple, si une sculpture d'homme tenant ses bras au-dessus de sa tête voit ceux-ci reliés par la corde, il deviendra impossible de faire passer la corde sur la tête pour la peindre. Il faudra se contenter d'un tableau imparfait ou de dérouler la corde jusqu'à ce que la tête redevienne accessible. Il est donc important de planifier son itinéraire sans quoi un niveau doit souvent être recommencé plusieurs fois. Certaines structures imposent d'ailleurs des défis réellement difficiles. Heureusement, aucun chronomètre ne vient précipiter le tout, et on dispose de tout son temps pour réfléchir tranquillement à la solution.

Contrairement au premier opus, certaines structures sont maintenant piquées d'aiguilles dont les bouts sont composés de bombes de peinture. En touchant une aiguille avec la corde, la bombe explose et répand son colorant dans un large rayon. Le but ne sera plus seulement d'enrouler la corde, mais aussi de trouver son chemin vers les aiguilles, bien plus efficaces. Dans d'autres niveaux, c'est la corde qui est régulièrement dotée de bombes qui explosent au contact du bois. Toute l'attention se portera alors sur l'emplacement où la collision se fera afin d'optimiser la surface éclaboussée, tout en faisant attention à ne pas atteindre la limite de longueur de la corde. Cette diversité est bienvenue et permet de varier les plaisirs, puisque tous les types de défis sont accessibles depuis le début du jeu.

En dépit d'un concept et d'une maniabilité pourtant simples, le soft souffre de quelques défauts. Tout d'abord, la caméra n'est pas toujours optimale. La section de la corde mobile peut se retrouver à l'arrière de la structure, obligeant le joueur à essayer d'accrocher une aiguille à tâtons ou deviner quelle partie du bloc n'est pas encore recouverte de peinture. Le clou d'attachement pose aussi parfois problème. Il arrive que la barre des 70% soit passée et qu'en essayant de peinturer la zone autour du clou le niveau se termine, obligeant le joueur à recommencer celui-ci depuis le début afin de faire mieux. Inversement, alors qu'on voudrait clore le niveau, il peut arriver qu'on éprouve de la difficulté à faire se croiser le clou et la corde. Mais ces écueils sont rares et dans l'ensemble, l'expérience est satisfaisante et rarement frustrante. Avec un contenu plus ambitieux que celui de son aïeul, Zen Bound 2 réussit à nous retenir de longues heures, perdus dans sa beauté simple et tranquille.