Batman, Harry Potter, Star Wars, Indiana Jones... nombreuses sont les licences de ce genre à avoir été exploitées par la firme LEGO, souvent pour le plus grand plaisir des joueurs. Ce sont maintenant les trois films de Peter Jackson, eux-mêmes tirés des célèbres romans de Tolkien, qui sont adaptés. Le timing est d'ailleurs parfait, puisque nous sommes, faut-il le rappeler, à moins d'un mois de la sortie du Hobbit, nouveau film du même réalisateur, relatant la jeunesse de Bilbon Sacquet. Mais ici, ce sont bien les aventures de Frodon, Sam, Aragorn, Legolas, Gandalf et les autres en Terre du Milieu qui nous sont relatées, les développeurs ayant d'ailleurs scrupuleusement suivi la trame narrative de La Communauté de l'Anneau, Les Deux Tours et Le Retour du Roi. La cinématique d'introduction reprend par exemple les mêmes plans que celle du premier film, avec la charmante voix française de l'elfe Galadriel pour nous bercer. Ceci dit, cette version portable sabre allègrement dans les cinématiques des jeux sur consoles de salon, et nous propose donc des cutscenes plus courtes et moins savoureuses. Certaines séquences ont aussi été purement et simplement remplacées par des textes écrits, en cours de jeu. On a ainsi parfois un peu l'impression de se trouver face à une version expédiée du scénario. L'humour propre à la série de jeux LEGO est lui aussi toujours présent, mais en touches plus légères (un objet incongru, l'expression drôle d'un personnage), sans doute à cause de ce scénario déjà établi, et donc très dramatique. Le mélange peut d'ailleurs parfois sembler un peu maladroit.

Sur consoles de salon, on a aussi droit à un monde ouvert bluffant, dans lequel on pouvait se promener plus ou moins à volonté grâce à une carte, malgré la linéarité des missions principales. Il en est de même sur consoles portables, puisqu'on enchaîne les quêtes tout en ayant la possibilité de revenir dans les lieux précédemment visités grâce à une carte accessible à tout moment. Et c'est dans ces environnements qu'il sera également possible de refaire les missions de la trame principale. On commence logiquement l'aventure à Hobbitebourg, avant de se diriger vers Bree, pour retrouver Gandalf à l'auberge du Poney Fringant. Toutes les versions du jeu proposent la même progression dans l'histoire, mais les environnements sont légèrement différents sur consoles portables. On y trouve en effet des niveaux nettement plus étriqués, dotés de quelques subtiles différences. Les énigmes permettant de progresser dans l'histoire ne sont elles aussi pas toujours identiques, même s'il suffira dans tous les cas de casser toutes les structures présentes pour récupérer des objets à replacer dans l'environnement, fabriquer d'autres mécanismes ou tout simplement récupérer une multitude de briquettes ayant valeur de points, et donc de score final. On retrouve ainsi la structure classique d'un jeu LEGO, avec cette complémentarité des nombreux personnages à débloquer, ayant tous une particularité, des armes propres, ou des compétences. Sam peut faire un feu, Legolas se sert d'un arc, Frodon devient invisible grâce à l'anneau, Aragorn peut suivre des pistes... Concrètement, en se rapprochant d'un endroit interactif, la liste des personnages apparaît sur l'écran inférieur (qui peut aussi servir à afficher la carte) et l'image des héros disposant des capacités nécessaires se met à clignoter. Il suffit alors de choisir le personnage adéquat par le biais de l'écran tactile. D'autre part, seuls deux d'entre eux sont visibles dans l'environnement, les autres apparaissant juste si on les demande.

Par contre contrairement aux versions consoles de salon, ce Lego Le Seigneur des Anneaux sur consoles portables ne permet pas à vos personnages d'embarquer divers objets dans un petit inventaire qui leur est propre, et vous pourrez aussi faire une croix sur le fameux système de crafting. Ici, nos héros prennent juste un objet à la fois, et l'utilisent directement sur une autre partie du décor comme ce qui se faisait déjà sur les anciens épisodes. Il faut dire aussi que les environnements sont réduits, et les allers-retours sont de fait moins gênants. D'autre part, on retrouve des PNJ qui nous donnent des quêtes facultatives nous demandant souvent de récupérer des objets tout au long de l'aventure, comme des partitions de musique. Il suffira ensuite de retourner leur apporter ledit item en se servant de la fameuse carte. Bref, si on le compare aux versions consoles de salon, cet épisode DS fait forcément un peu pâle figure, avec ses environnements limités et ses mécaniques similaires aux précédents opus. Cet opus est également daté techniquement, et souffre de ralentissements et de bruitages souffreteux. On se retrouve néanmoins face à un titre sympathique, permettant de découvrir à nouveau ces fabuleuses péripéties en Terre du Milieu grâce à un monde assez vaste et agréable à parcourir.