Avec un épisode Secret Wars en demi-teinte, la série Air Conflicts nous transporte aujourd'hui dans le Pacifique pour revivre la Seconde Guerre mondiale à partir d'un porte-avions américain ou japonais. Une idée originale qui fait mouche en dépit de quelques défauts récurrents.
Certains amateurs de simulation aérienne se souviennent peut-être que le premier épisode d'Air Conflicts, paru en 2006, était une véritable catastrophe. Alignant les missions sans intérêt, ce titre totalement arcade nous permettait de piloter des avions de la RAF, de la Luftwaffe ou de l'armée de l'air soviétique pour dégommer des adversaires aussi réactifs que des pigeons. 5 ans plus tard, Secret Wars rectifiait un peu le tir en proposant des séquences de jeu plus intéressantes à travers 7 campagnes scénarisées. On appréciait de pouvoir incarner non seulement une jeune héroïne entraînée malgré elle dans la Seconde Guerre mondiale mais aussi son père, pilote durant la soi-disant "der des der". Malheureusement, ni la réalisation, ni l'intelligence artificielle de cet épisode ne s'étaient révélées véritablement convaincantes.
La première chose que l'on constate en se lançant dans Pacific Carriers, c'est que la qualité des graphismes a enfin été revue à la hausse. On remarquera par exemple que le ciel et la mer sont bien rendus ou que les diverses explosions sont désormais assez convaincantes. Aux commandes d'un avion américain ou d'un appareil japonais, nous voici rapidement au-dessus de Pearl Harbour, en train, selon le camp choisi, de sauver les meubles ou de pilonner sans ménagement les bâtiments ennemis. Régulièrement entrecoupées de petites cinématiques, les nombreuses missions des 4 campagnes disponibles sont aussi longues que variées. Ici, on doit protéger notre flotte à bord d'un chasseur, là il faut bombarder des citernes ou empêcher des avions ennemis de décoller. Mieux, certaines missions nous invitent carrément à jouer les vigies ou les artilleurs directement à bord de notre porte-avions. Assez superficielles, ces missions particulières n'en demeurent pas moins très originales et vraiment rafraîchissantes entre deux dogfights.
Peut-on réellement parler de dogfights cependant ? La question peut se poser vu que pour la troisième fois consécutive, l'intelligence artificielle de nos adversaires n'est pas à la hauteur de ce qu'un joueur contemporain est en droit d'attendre. Les pilotes ennemis sont en effet incapables de nous prendre en chasse correctement et leurs manoeuvres d'évitement sont très rudimentaires. Il existe bien plusieurs niveaux de difficulté mais cela ne résout pas le problème. En ce qui concerne le pilotage de notre propre appareil, on constatera une fois de plus que le tandem clavier-souris n'est pas aussi agréable qu'un pad analogique. Néanmoins, quel que soit le système de contrôles choisi, force est de constater que la douzaine d'avions disponibles se pilote les doigts dans le nez en mode Arcade. Leurs réactions sont souvent trop identiques et la sensation de vitesse n'est pas franchement au rendez-vous. En mode Simulation, les choses se corsent un peu mais au bout de quelques séances d'entraînement, virevolter au-dessus du Pacifique sera finalement un jeu d'enfant.
Très classique en matière de gameplay, Air Conflicts : Pacific Carriers nous offre en revanche la possibilité de switcher à n'importe quel moment entre les divers avions composant notre escadrille. Chaque fois que l'on atteint un objectif avec un pilote donné celui-ci gagne de l'expérience et peut développer des aptitudes particulières au fur et à mesure de son évolution. Par ailleurs, les pilotes que l'on ne sollicite pas en profitent pour repartir sur leur porte-avions faire le plein de munitions avant de se remettre à notre disposition. Si l'idée est séduisante sur le papier, elle déçoit un peu plus dans la pratique. En effet, la nécessité de changer d'avion pour recharger ses armes hache le rythme des parties et l'intelligence artificielle de nos ailiers est une fois de plus à la ramasse. On regrette donc que les développeurs n'aient pas pris le temps de creuser un peu ce concept intéressant.
Outre ses 4 campagnes et son tutoriel, le jeu comprend un mode Batailles Rapides entièrement paramétrable et un mode Survie. Il est également possible de lancer des parties en ligne. Si on trouve des modes Deathmatch, Team Deathmatch, Capture the Flag et même Batailles de Porte-avions, on ne pourra toutefois pas coopérer pour mener à bien une campagne commune. Au final, Air Conflicts : Pacific Carriers est un shooter aérien sympathique et plutôt original. Certes, le pilotage des avions est minimaliste et l'intelligence artificielle laisse à désirer mais les joueurs occasionnels pourront s'en contenter en attendant un titre plus abouti.
- Graphismes13/20
Comme l'an passé, les avions sont bien modélisés et les explosions sont assez réussies. Un effort a été fourni au niveau du rendu de l'eau et les collisions sont mieux gérées. On reste toutefois nettement en dessous des possibilités d'un PC actuel.
- Jouabilité13/20
Une fois de plus, l'intelligence artificielle constitue le principal talon d'Achille du soft. Nos adversaires sont stupides et nos alliés ne valent pas mieux. Heureusement, les missions sont très variées, on peut piloter n'importe quel avion de notre escadrille et les pilotes gagnent de l'expérience au fur et à mesure de leurs exploits.
- Durée de vie14/20
Les 4 campagnes sont longues et de nombreux modes de jeu permettent de varier les plaisirs seuls ou jusqu'à 8 joueurs en ligne.
- Bande son13/20
Les différents thèmes sont immersifs et les voix anglaises ou japonaises sont convaincantes. Dommage que les bruitages soient toujours aussi médiocres.
- Scénario12/20
Le point de vue de chaque camp sur la guerre est intéressant mais la documentation historique est trop légère pour nous permettre de bien comprendre les événements et les dialogues sont souvent trop caricaturaux. Les cut-scenes, de leur côté, sont trop courtes pour illustrer correctement le scénario.
Original, mieux réalisé et plus convaincant que son prédécesseur, Air Conflicts : Pacific Carriers souffre hélas des même tares, à savoir une intelligence artificielle déficiente et un pilotage trop basique. Néanmoins, les fans de shooters aériens et les passionnés d'histoire s'en accommoderont certainement en faisant preuve d'un peu d'indulgence.