Suivant les traces laissées par ses aînés, Pelleteuse Simulator vogue en terrain connu synonyme d'expérimentation ludique afin de galvauder au mieux le terme «simulation». Franchissant une nouvelle étape dans la médiocrité, le titre de Headup Games lève un point rageur en vociférant à qui veut l'entendre qu'en 2012, on peut encore vendre des jeux avec rien dedans et rien autour.
Qui n'a jamais rêvé, étant petit, de devenir conducteur de pelleteuse dans un chantier perdu au fond du Sahara ? Pas vous ? En fait, nous non plus à la différence des grands garçons de chez Tradewest qui ont enfin réalisé leur rêve de manière virtuelle grâce à Pelleteuse Simulator. Et là, tout de go, pourquoi ne pas mentionner le contenu du jeu sans attendre une seconde de plus ? Vous êtes prêt alors c'est parti ! Trois véhicules que sont une pelleteuse, un excavateur et un bulldozer à la modélisation improbable. Trois vues dont deux injouables, un mode principal fort de 20 missions totalement inintéressantes (poser des plots, ramasser du sable...) qu'on boucle en trois minutes chacune. Rajoutez un mode Free complètement inutile permettant d'évoluer dans l'unique décor du jeu et vous obtenez un soft vendu 10 euros ! Ca ne vous suffit pas ? Alors pourquoi ne pas rajouter une maniabilité immonde et des problèmes d'échelle entre les véhicules ? Vu sous cet angle, on en vient à se demander pourquoi, sans véritablement attendre une réponse. Après tout, vu que les développeurs ont a priori oublié de prendre le temps nécessaire pour proposer un produit présentable, on oubliera pour notre part de l'acheter.
- Graphismes1/20
Un seul décor désertique dont le style architectural des maisons qu'on voit au loin n'est même pas raccord. Que peut-on rajouter que n'évoquent déjà les images ? Rien... Un peu à l'image de ce que nous propose le visuel de Pelleteuse Simulator.
- Jouabilité2/20
Trois véhicules, trois vues, dont deux injouables, une jouabilité lourdingue, dans tous les sens du terme et un framerate bloqué à 40 images secondes dans le meilleur des cas. Qui dit mieux ?
- Durée de vie3/20
Vingt missions qui se bouclent chacune en moins de 5 minutes et un mode Libre n'ayant aucun intérêt. Qui a dit qu'on ne pouvait pas remplir un CD avec du vide ?
- Bande son5/20
Quelques sons épars sont censés reproduire la toute puissance des véhicules. Peine perdue puisqu'ils synthétisent seulement le «je m'en foustisme des sound designers».
- Scénario/
Il y a certaines choses dans la vie qui ne s'expliquent pas : le succès de Justin Bieber ou le jeu d'acteur de Keanu Reeves. A tout cela, on pourra rajouter l'existence même de la plupart des jeux estampillés Simulator dont la dernière itération en date défie toutes les lois du bon goût. Mû par une volonté farouche de refourguer un produit mort-né, les développeurs ont réussi à enfanter une créature moribonde pour prouver à qui de droit que le jeu vidéo, ce n'est pas seulement de la violence et du sexe, ca peut aussi être synonyme d'arnaque.