L'ours en peluche assassin est de retour pour semer la terreur parmi ses congénères. Pas invité à partir en vacances sur une île paradisiaque, Naughty est bien décider à se venger de la façon la plus impitoyable possible.
Si vous n'êtes pas familier avec Naughty Bear, personnage apparu en 2010, imaginez-le comme une sorte de Hitman au pays des ours en peluche. Dans le monde des doudous, tout le monde n'est pas si mignon et adorable que ça. Naughty Bear, par exemple, l'a sérieusement mauvaise. Régulièrement exclu par les autres à cause de son tempérament peu sociable, il a carrément viré psychopathe et passe son temps à massacrer ses frères de peluche. Dans Panic in Paradise, on retrouve donc les bases du gameplay du précédent volet, avec quelques petites nuances. Chaque mission correspond à une cible principale, à éliminer selon une méthode précise. Le botaniste créateur d'un hybride plante / requin devra par exemple être donné en pâture à sa propre création quand celui qui se sera fait ériger une statue sera empalé sur son image pendant que ses invités font la bringue. Si on s'y prend autrement, les niveaux suivants ne se débloquent pas. Côté level design, chaque mission se déroule dans un niveau ouvert de petite taille. Comme un Hitman en miniature donc.
Pour ne pas se faire remarquer, le joueur peut se planquer dans les fourrés et devenir proprement invisible, mais en y entraînant un ours capturé, on pourra lui subtiliser ses fringues pour se déguiser et passer inaperçu. Ou alors le tuer directement et assister à l'une des nombreuses animations qui nous gratifient de killing moves rigolos et parfois parodiques. Il est de plus possible de ramasser à peu près n'importe quoi, du râteau au couteau, pour s'en faire une arme. Si liquider la cible principale est la condition sine qua non pour remplir sa mission, il est vivement recommandé de semer un maximum de terreur et pour y parvenir, on ne manque pas de méthodes. Il est toujours possible de saboter téléphones, barbecues, juke-box et autres pour y attirer un ourson plein de bonne volonté, désireux de le réparer, pour lui enfourner la tête dans un four ou un évier rempli d'eau. Pour s'assurer un maximum de points, l'idéal est évidemment de faire cela devant témoin. De plus, après s'être saisi d'un malheureux, on peut utiliser le cri de Naughty pour le terrifier. A force de voir des cadavres un peu partout et de se faire hurler dessus, un ours terrorisé finira par exploser. Attention toutefois, tous les personnages présents ne sont pas des poltrons et certains n'hésiteront pas à vous mettre une bonne tannée, sans parler des forces de l'ordre qui peuvent être appelées à tout moment par les invités de la fête en panique.
Comme dans le premier Naughty Bear, l'idée a du bon et certaines séquences sont assez drôles : voir des ours terrorisés et implorants, tentant de s'enfuir en trébuchant ou vivre leur vie de débauche sur cette île dédié à la fête, ne manque pas de piquant. Malheureusement, tout cela tourne vite en rond. Les objets interactifs ne sont pas très nombreux et la difficulté pas franchement toujours au rendez-vous. La plupart du temps, ce qui vous compliquera la tâche, c'est le manque de clarté dans l'énoncé des objectifs ou leur inutile complexité, notamment quand on exige qu'une arme précise soit utilisée. On pourra l'obtenir sans difficulté, mais pas sans perte de temps. Malgré tout, on se dit que Panic in Paradise est un petit jeu moyen avec ses moments rigolos et une longue liste de cibles à abattre... du moins jusqu'à ce qu'on termine la première petite dizaine de missions, parce que lorsqu'on démarre la suivante, c'est le drame : toutes les missions suivantes ne sont que du recyclage. On revisitera ainsi à de multiples reprises les mêmes lieux, seul le nom de la cible changeant, ainsi que la méthode imposée pour la liquider, et encore, tout juste. Voilà comment d'un titre qui s'annonçait potable après 3 heures de jeu, on passe à un titre rempli au copié-collé. Et là, on a plus envie de pardonner quoi que ce soit et on se prend dans la tronche toute la redondance du gameplay, sa facilité et les problèmes de réalisation qui vont du clipping bien violent aux ralentissements en passant par des morceaux de bande-son qui disparaissent. Une fois de plus donc, si on adore l'idée de départ de Naughty Bear, tout le reste est encore à revoir.
- Graphismes9/20
Bugs de collision, clipping, framerate au ras des pâquerettes doublé de ralentissements, le bilan technique n'est pas joyeux. Seul le design décalé saura en séduire certains.
- Jouabilité10/20
Assez fun dans les premières minutes, le gameplay tourne vite en rond et le fait de revenir encore et toujours dans les mêmes zones n'arrange rien. Par ailleurs, la prise en main manque de souplesse.
- Durée de vie10/20
Si on veut boucler le jeu, on comptera une dizaine d'heures pour terminer les 36 missions. Le hic étant que tout le contenu n'est que du recyclage des premiers niveaux et qu'on se lasse au bout de trois heures.
- Bande son12/20
Le narrateur franchit la ligne jaune de l'insupportable. Pour le reste, les bruitages liés aux ours sont franchement fendarts, mais la bande-son est truffée de bugs (pistes qui sautent, effets manquants, etc.)
- Scénario/
Une fois de plus, on ne peut qu'adhérer au pitch déviant de Naughty Bear qui fait du plus populaire des doudous le plus implacable des sociopathes, mais encore une fois la mise en pratique est dans les choux. Interactions peu nombreuses, recyclage du level design, progression répétitive et réalisation qui manque clairement de finition, on ne peut pas dire que le jeu déborde d'arguments. Dommage, ça partait bien.