Parce que les cavaliers sont généralement des cavalières, et parce qu'elles entrent plutôt dans la case des joueuses occasionnelles, il est logique de les voir jouer presque exclusivement à des softs d'équitation. Depuis la série des Alexandra Ledermann, on ne compte plus les titres du genre, qui sont souvent davantage focalisés sur l'aspect affectif que sportif de la discipline. Mon Haras 3D fait partie de cette catégorie et le revendique fièrement.
Autant dire que si vous avez craqué pour ce titre dans le seul but de vous adonner aux fameuses épreuves d'archerie montée citées au dos de la jaquette, vous allez devoir vous montrer patient. Car comme le veut la tradition, il s'agira durant les premières heures de jeu de prendre soin de votre cheval en le pansant longuement au box et en lui proposant diverses activités au pré. Et comme l'action se déroule dans un ranch où de nouveaux propriétaires arrivent chaque jour avec des chevaux ayant chacun un problème différent, vous devrez d'abord prouver que vous êtes capable de vous occuper d'eux avant de vous lancer dans des épreuves de saut ou de tir à l'arc avec votre propre canasson.
En toile de fond, l'histoire fait état d'une rivalité entre votre ranch et ses concurrents directs qui se disputent un pré en héritage. Les protagonistes sont des caricatures de personnes qu'on peut trouver dans n'importe quel club, les passionnés désintéressés côtoyant les compétiteurs peu scrupuleux dans des bribes de scénario pas forcément palpitantes. Pour faire avancer l'intrigue, vous devrez prendre connaissance des objectifs les plus urgents et venir en aide à chaque pensionnaire du ranch, y compris aux chevaux qui ne sont que de passage. Cette construction a le mérite de ne pas nous imposer de refaire toujours les mêmes tâches dans le même ordre, et permet de varier un minimum les activités. Au box, il s'agira de surveiller les jauges de besoins de chaque équidé pour qu'il soit bien dans sa tête et en parfaite santé. Comme la grande majorité des épreuves proposées dans le jeu, la distribution du fourrage et le remplissage de l'abreuvoir reposent sur une bonne gestion des fonctions gyroscopiques de la console. Autrement dit, vous devrez simplement incliner la 3DS dans le bon sens pour valider ces tâches en quelques secondes, avant d'utiliser le stylet pour panser le cheval, en n'oubliant pas de lui faire quelques caresses et de le gaver de friandises pour lui remonter le moral.
Au pré, le cheval se transforme en véritable petit toutou et n'hésite pas à vous rapporter la baballe que vous lui lancerez dans un jeu qui n'est pas sans rappeler un certain Nintendogs. Le travail à la longe consiste, toujours à l'aide du gyroscope, à suivre les déplacements du cheval qui tourne autour de vous sans vous laisser surprendre par ses changements d'allure et de direction. En somme, c'est très exactement l'inverse de ce qu'il faut faire dans la réalité où le but de l'exercice est justement de faire comprendre à l'équidé à quel moment il doit ralentir, accélérer ou changer de sens... Le troisième exercice consiste à demander au cheval de réaliser des figures spéciales, comme la révérence ou le cabrer, en cliquant avec le bon timing à l'aide du stylet. Tous ces petits défis s'avèrent bien évidemment très simplistes, mais la difficulté se corse heureusement à mesure que vous faites vos preuves. Le plus intéressant réside, sans surprise, dans les épreuves de CSO et d'archerie montée qui se déroulent toutes les deux en vue subjective, du point de vue du cavalier. Rien d'exceptionnel, cependant, mais les défis ont le mérite d'être plus corsés, d'autant que la maîtrise du gyroscope n'est pas forcément aisée. L'archerie équestre implique de tirer un maximum de flèches dans les cibles en orientant la console correctement. Quant au saut d'obstacle, il impose de respecter à la fois l'allure, la direction et le timing de saut, après une rapide préparation durant laquelle le cheval doit franchir seul une série d'obstacles alors que vous validez les tracés qui apparaissent brièvement sur l'écran tactile. S'ajoutent à cela des concours de beauté via StreetPass qui permettent de gagner des points de prestige et des pièces destinées à débloquer du contenu. Car si le soft nous offre bien la possibilité de personnaliser notre cheval (26 races au total) et les accessoires utilisés pendant les exercices, il faudra prendre le temps de les débloquer avant de pouvoir en profiter.
- Graphismes7/20
Si la réalisation n'est pas transcendante, la grande variété des races et des robes proposées est assez conséquente et appréciable, même si le résultat est rarement fidèle à la réalité.
- Jouabilité6/20
Sur le papier, la liste des activités proposées peut sembler intéressante, mais elles se résument presque toutes à des mini-jeux ultra simplistes sans aucun rapport avec le sujet. Le gyroscope est surexploité, et seuls les parcours d'archerie montée et de saut d'obstacles méritent finalement le coup d'oeil.
- Durée de vie8/20
On peut enchaîner très rapidement les objectifs pour faire avancer l'histoire, sans avoir à passer des heures dans le box avec chaque équidé, ce qui réduit d'autant plus une durée de vie déjà faible à la base.
- Bande son8/20
Les quelques mélodies entendues ne vous laisseront malheureusement pas un souvenir impérissable, et on aurait apprécié que les chevaux se fassent un peu moins discrets sur le plan sonore.
- Scénario7/20
Une rivalité entre deux ranchs qui se disputent l'héritage d'un pré sert de scénario au soft, moyennant de brefs dialogues entre des personnages très stéréotypés. On ne se laisse pas vraiment prendre au jeu, d'autant que l'histoire ne sert finalement que de prétexte à l'accomplissement d'objectifs très redondants.
Si Mon Haras 3D est loin d'être le jeu le plus fun et le plus exhaustif que l'on ait vu sur le thème de l'équitation, il a le mérite de se démarquer en misant sur des épreuves inédites (l'archerie montée) et un gameplay moderne (fonctions gyroscopiques). Reste un contenu vraiment très léger et des épreuves trop peu inspirées pour nous inciter à le recommander, même aux plus jeunes.