Vous l'aurez compris, Lili est le nom de la jeune fille que nous incarnerons dans ce titre qui démarre plutôt abruptement. Sans trop d'explications préalables, le jeu nous dépose sur une plage, nous enseigne rapidement les commandes et nous laisse plus ou moins deviner que nous sommes bons pour parcourir une île à la recherche de fleurs pour le compte d'une étude scientifique. A ce stade, Lili nous fait miroiter le départ d'une chouette aventure. Le décor est magnifique, tout comme la modélisation du personnage principal d'ailleurs, les mouvements sont naturels et il possible d'explorer et de regarder dans toutes les directions, histoire d'admirer l'excellent travail de design effectué. Il n'y a pas à dire, c'est vraiment très joli.

Assez rapidement, Lili découvre un village peuplé d'habitants en bois, tous effrayés par un certain Maire qui contrôle les environs tel un vrai tyran. Ni une, ni deux, la jeune fille décide de renverser le régime pour libérer ses nouveaux amis. Mais avant d'atteindre le Maire, Lili devra d'abord s'occuper de la plupart de ses sbires qui patrouillent dans les différents quartiers de la ville. Les "combats" sont assez singuliers dans la mesure où il s'agit de sauter dans le dos d'un adversaire et de cueillir les fleurs qui poussent sur ses épaules pendant que ce dernier gesticule dans tous les sens. Toute la difficulté consiste à attraper les fleurs sans lâcher prise et en évitant soigneusement les ronces et les bombes qui germent aussi sur la bête. Chacun de ces combats, 52 en tout pour un joueur qui voudra défaire l'ensemble des monstres, est noté selon le sacro-saint système des trois étoiles. Le seul moyen de décrocher les trois étoiles est de cueillir les fleurs sans commettre la moindre erreur, une tâche rendue difficile par les mouvements aléatoires de la créature. Evidemment, les bestioles deviennent de plus en plus résistantes au fil de l'aventure, elles produisent de plus en plus de bombes et exigent aussi de plus en plus de fleurs pour être terrassées. Elles sont aussi de plus en plus rapides et difficiles à approcher de dos. Tout cela contribue à transformer progressivement les combats en véritables plaies. Original au départ, le processus devient très rébarbatif, et courir après une bête pour lui piquer ses fleurs se fait finalement sans aucun plaisir. Dommage, car il s'agit de l'une des mécaniques centrales de Lili.

En marge de ces affrontements, c'est la partie aventure qui déçoit aussi. En bonne samaritaine qu'elle est, Lili prend à cœur d'aider les âmes qu'elle rencontre –une œuvre charitable qui prend trop souvent des airs de simulateur d'esclave avec des missions toutes calquées sur le même modèle. Boîte d'épices, recueil de poésie, frère disparu, Lili se charge de retrouver un peu tout et n'importe quoi pour les pantins autour d'elle. Le plus embêtant dans l'histoire, c'est qu'on passe parfois des longues minutes à chercher un objet sans savoir qu'on l'a déjà ramassé puisque le jeu ne nous le signale jamais clairement. Cet écueil nous est arrivé plusieurs fois durant notre test. Par exemple, nous nous sommes retrouvés à tourner en rond dans les quatre quartiers de la ville sans jamais mettre la main sur des sucreries convoitées par l'un des habitants. Ce n'est finalement qu'en retournant auprès du bougre en espérant obtenir plus d'informations que Lili lui a finalement proposé de manger un bretzel récupéré une heure auparavant en lieu et place des bonbons demandés. Aucun indice ne laissait pourtant présager que le bretzel ferait l'affaire puisque Lili ramasse à la pelle des tas de "trésors" inutiles dissimulés un peu partout autour d'elle. Du magazine à scandale à la fausse moustache, en passant par la triforce de Zelda ou la casquette de Mario, rares sont les objets à avoir une quelconque utilité dans la progression. La plupart du temps, on se contente donc de les coffrer pour le simple plaisir de remplir sa collection de bibelots.

A ce stade du test, vous devez sans doute penser que Lili ne vaut pas grand-chose. En fait, ce n'est pas que le jeu soit foncièrement mauvais, non. C'est simplement qu'on le subit parfois plus qu'on ne l'apprécie. Pour être honnête, certains dialogues font mouche et on sent réellement de bonnes intentions de la part des développeurs. On apprécie par exemple la possibilité d'améliorer les compétences de l'héroïne pour courir plus vite, s'agripper plus longtemps ou arriver plus discrètement dans le dos des opposants. Mais l'ensemble ne décolle pas, les courses-poursuites avec les créatures sont barbantes et l'ennui fini logiquement par l'emporter à de trop grandes reprises. Signalons enfin que la difficulté excessive des derniers "combats" poussera bien des joueurs à céder aux sirènes des microtransactions afin de s'équiper d'objets permettant de se faciliter la vie.