Nul doute qu'Assassin's Creed III fait partie des jeux les plus attendus de cette fin d'année. Cette attente sera-t-elle déçue, ou le jeu sera-t-il digne de tous les espoirs placés en lui ? Avant notre verdict final, voici déjà quelques premiers éléments de réponse.
Depuis son annonce officielle en mars 2012, nous avons déjà eu deux contacts avec Assassin's Creed III. Le premier était une présentation par ses créateurs (donc non jouable), le second était axé uniquement sur le mode multijoueurs développé par Ubisoft Annecy. Mais aujourd'hui, à tout juste un mois de la sortie, nous avons enfin pu mettre les mains sur une version jouable ! Cette démo proposait environ trois heures de jeu situées vers le milieu de la campagne environ (séquence 6). La première partie permettait de s'adonner à des quêtes secondaires et à diverses activités dans une zone boisée, tandis que la seconde partie nous faisait vivre les événements de la Tea Party de Boston. Voyons tout cela en détails.
Cette session commençait donc dans une forêt de la côte est, au milieu de laquelle trône un vieux manoir : le domaine Davenport. C'est en quelque sorte l'équivalent de la Villa Auditore d'Assassin's Creed II. Même si son fonctionnement est un peu différent, le manoir sert de quartier général à Connor et ses alliés, évoluant au fil des quêtes secondaires réussies. Nous avons par exemple accompli une mission qui consistait à secourir une demoiselle en détresse en la débarrassant de vils braconniers. C'est l'occasion rêvée pour aller faire une petite promenade dans les bois et admirer les prouesses de Connor, qui évolue dans les arbres avec une facilité déconcertante. Il faut dire que les contrôles ont été améliorés pour rendre les déplacements encore plus fluides. C'est donc avec une agilité à faire pâlir d'envie Spider-Man que notre héros se meut de branche en branche, jusqu'à trouver un poste d'observation idéal surplombant la position des braconniers. Là, il ne lui reste plus qu'à dégainer son arc pour les aligner comme des lapins. Une fois la chose faite, la demoiselle éplorée s'installe sur le domaine, offrant à notre héros ses services de concocteuse de potions. Ainsi, le domaine Davenport s'enrichit au fil des missions secondaires accomplies.
Nous nous sommes ensuite rendus au port afin de tester une des nouveautés de cet épisode : les missions navales. En plus de son costume d'assassin, Connor peut en effet prendre l'habit de capitaine de vaisseau pour bouter l'anglais hors de l'océan Atlantique. Premier constat : le rendu de l'eau est particulièrement réussi, de même que les animations des hommes qui œuvrent sur le pont. Second constat : la maniabilité du bateau est un peu déconcertante ! Le début de la mission consiste à détruire quelques bateaux ennemis qui pourchassent un navire allié. Mais le lieu où se déroule la bataille est jonché de récifs entre lesquels il est difficile de manœuvrer. Et n'espérez pas prendre le large pour sortir de ce piège : vous vous heurteriez rapidement à une «zone non disponible». Eh oui, la liberté de voguer librement sur les flots n'est qu'une illusion...
Cette surprise passée, on finit par mieux prendre en main le bateau. Finalement, ce n'est pas compliqué : il n'y a que trois réglages de vitesse (arrêt, 50 %, toutes voiles dehors) et le vent semble toujours s'arranger pour être favorable, quelle que soit la direction adoptée... On parvient donc rapidement à slalomer entre les rochers pour tirer sur les cibles grâce aux canons mobiles situés sur le pont supérieur. Un seul boulet suffit à faire exploser un navire ennemi. La séquence se poursuit par la destruction de mines et se termine par l'assaut d'un fort anglais, avec les canons situés sur les ponts inférieurs cette fois, ce qui nécessite de bien s'aligner pendant que les mortiers adverses crachent un déluge de projectiles... Alors bien sûr, quand on vient des batailles navales d'Empire Total War comme votre serviteur, tout cela paraît bien peu réaliste ; mais après tout Assassin's Creed n'est pas une simulation, et ces missions au gameplay résolument arcade se révèlent plutôt fun.
Après cet interlude maritime, il était temps pour nous de rallier la terre ferme et surtout un environnement urbain, essence de la série. Nous voici donc à Boston, et c'est le choc. Oubliez le faste des palais vénitiens. Oubliez l'exotisme de Constantinople. Le Boston de 1773 est une ville ordinaire, où cochons et poules se roulent dans la fange, où des bandes d'orphelins mendient dans des ruelles crasseuses, où le petit peuple s'affaire entre des bâtiments anonymes de briques rouges. N'allez pas croire que ce constat est un regret ; au contraire, cette atmosphère est particulièrement plaisante. D'autant que Boston ne baigne pas seulement dans la misère, mais aussi et surtout dans l'oppression par la soldatesque anglaise. Dès son arrivée en ville, Connor sera amené à secourir un habitant dont les tuniques rouges voulaient saisir la maison. Le bougre deviendra par la suite un précieux allié. Prenant contact avec les indépendantistes locaux, Connor devra ensuite accomplir diverses petites missions ayant pour but d'agiter le mécontentement populaire envers la tutelle britannique.
Tout cela nous amène à la fameuse Tea Party du 16 décembre 1773. Si vous avez séché vos cours d'histoire, il s'agit d'un événement symbolique de la Révolution américaine, au cours duquel des patriotes américains jetèrent une cargaison de thé à la mer pour protester contre les taxes imposées par la Grande-Bretagne. Assassin's Creed III nous propose donc de revivre cette séquence historique ! Connor a fort à faire pour repousser les soldats anglais pendant que ses complices lancent les caisses par dessus bord. Le moment est parfaitement choisi pour expérimenter un peu plus le système de combats, qui a été profondément remanié dans cet épisode. Là encore, le maître mot est fluidité : en enchaînant les bons mouvements, Connor virevolte d'un ennemi à l'autre, fracassant un crâne d'un coup de tomahawk par-ci, tranchant une gorge par-là. Les corps-à-corps sont vraiment spectaculaires, d'une violence aussi extrême que jouissive. Nous préférons attendre une prise en main plus longue pour donner notre verdict final sur cette refonte, mais ce premier essai nous a beaucoup plu. Bref, rendez-vous dans un mois pour le test !
Ce n'est pas vraiment une surprise, Assassin's Creed III s'annonce sous les meilleurs auspices. Mais encore fallait-il confirmer cet espoir manette en mains. Voilà qui est fait avec cette session d'essai, à l'issue de laquelle nous n'avions qu'une envie : en voir plus ! Avec son contexte historique parfaitement retranscrit et sa jouabilité revue et corrigée pour être toujours plus fluide, cet épisode pourrait bien être le meilleur de la saga. Vivement la version finale !