Un an et demi après la sortie de ses aventures exclusivement sur PlayStation 3, le détective Red Johnson est de retour dans une nouvelle enquête, cette fois-ci également disponible sur Xbox 360 et PC.
Petit rappel des faits : le studio français Lexis Numérique avait tout d'abord lancé cet univers ressemblant étrangement à un film noir sur DS, avec Metropolis Crimes. Red Johnson avait ensuite débarqué sur le PlayStation Network (manque de chance, juste au moment où celui-ci est entré en maintenance pour une longue durée, suite au piratage de Sony) sous la forme d'un point and click séduisant et bourré de qualités. On retrouve notre fougueux détective privé quelques temps après cette dernière aventure, durant laquelle il était parvenu à faire tomber quelques têtes dans le milieu de la mafia, particulièrement florissant à Métropolis. Revers de la médaille : le parrain local veut sa tête et n'hésite pas à lui envoyer quelques assassins de-ci de-là, si bien que Red n'a d'autre choix que de se planquer pour survivre. On le retrouve donc dans un bar miteux de la ville, en train de s'enfiler une petite bière en draguant la serveuse (française... ), lorsqu'il reçoit un colis contenant rien de moins qu'un doigt séctionné. Après une petite analyse, vous découvrez qu'il s'agit de l'appendice de l'un de ses frères, Brown Johnson, qu'il n'a pas vu depuis des années... vous allez donc partir sur les traces du bougre, en tentant de comprendre s'il est encore en vie, et surtout, qui pourrait bien lui vouloir du mal, et pourquoi...
On nous propose donc, pour cet épisode inédit, un scénario un peu plus personnel, qui permettra classiquement à notre héros de se dévoiler en douceur. Mais ne vous inquiétez pas, car comme pour le premier opus, on ne fait pas vraiment dans les bons sentiments, One Against All n'hésitant pas à nous dépeindre une nouvelle fois un univers sombre, disposant de dialogues très fleuris et d'un protagoniste principal qui n'a rien d'un enfant de chœur et sait faire parler la poudre, que ce soit à bon ou à mauvais escient. Le système de gameplay a également été conservé, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Vous vous retrouverez donc toujours face à des écrans fixes, dans lesquels il va falloir déplacer un curseur (à l'aide du stick analogique) pour interagir avec divers points d'intérêt. On pourra par exemple discuter avec des PNJ (caricaturaux à souhait, mais souvent amusants et bien dépeints) ou observer quelques zones de l'environnement, ce qui amènera à certaines réflexions de la part de Red Johnson. Mais vous passerez surtout votre temps à découvrir de nouveaux puzzles, sur lesquels la caméra zoomera... pour ne plus en partir, tant que vous n'aurez pas résolu l'énigme en question. En effet, comme dans le premier épisode, les casse-têtes sont nombreux, et assez originaux. Vous pouvez toujours faire pivoter l'objet concerné par le puzzle en cours (un magnétophone, une série de casiers, une caisse enregistreuse...) afin de trouver les zones sur lesquelles il est possible d'agir. Une fonction zoom est aussi de la partie et petite nouveauté : Red peut également utiliser de la lumière noire pour faire apparaître des indices supplémentaires, cruciaux. Si certaines énigmes ont déjà été vues mille fois dans d'autres jeux d'aventure, d'autres sortent nettement du lot, et dans tous les cas, le design des casse-têtes et la mise en scène qui les entourent les mettent vraiment en valeur, et les rendent encore plus plaisants.
On retrouve aussi plus ou moins le même système d'indices payants permettant de débloquer certaines situations. En effet, notre indic pourra vous filer un coup de main en échange d'espèces sonnantes et trébuchantes, gagnées en résolvant des énigmes (la somme récoltée fluctuant selon votre score). Le système a été amélioré et se révèle plus efficace, les indices étant plus pertinents et aidant plus efficacement le joueur. Au final, ces séquences de réflexion, prépondérantes, sont réussies, et leur difficulté est bien dosée. Au rayon des similitudes, forcément nombreuses, avec le premier volet, on retrouve un système de QTE sympathiques durant les cinématiques, des réponses à choix multiples lors des dialogues permettant de vérifier si vous suivez le scénario ou si vous faites semblant, une machine analysant les indices ou permettant de les comparer... Bref, encore une fois, Lexis Numérique nous offre une aventure de Red Johnson riche en contenu, à l'ambiance toujours aussi travaillée, et aux casse-têtes soignés. On en redemande encore !
- Graphismes14/20
Si, techniquement, One Against All ne fait pas mieux que son aîné, qui était somme toute assez limité de ce point de vue, les décors restent très jolis à regarder, et certains effets de caméra, bien vus, leur donnent vie. Les personnages ne sont pas très beaux, mais reste qu'ils ont la classe.
- Jouabilité16/20
Encore une fois, n'ayez crainte, ce jeu qu'on pourrait qualifier de point and click a été très bien adapté au support console et les diverses actions à effectuer coulent de source. Les énigmes sont toujours aussi plaisantes à découvrir, même si certaines d'entre elles, plus rares, sentent un peu trop le déjà-vu.
- Durée de vie16/20
Pour une dizaine d'euros, Lexis Numérique nous présente une aventure construite autour d'un scénario qui se déroule agréablement durant six à huit heures. Bref, on en a pour son argent.
- Bande son13/20
Les voix des personnages, toujours en anglais, sont de qualité, et les sous-titres français conservent parfaitement le ton parfois grossier des dialogues (pour notre plus grand plaisir). La synchronisation labiale est plus satisfaisante que dans le jeu précédent. Comme dans le premier épisode, les thèmes musicaux jazzy sont agréables mais ne laissent pas une très forte impression.
- Scénario14/20
Le scénario classique touche Red Johnson un peu plus personnellement, et se fait donc plus prenant.
Lexis Numérique parvient à nous pondre une nouvelle aventure du détective Red Johnson tout aussi satisfaisante que la précédente. Malgré son classicisme, l'enquête parvient à nous captiver encore une fois grâce à son ambiance sombre, mature et bourrée d'humour et à ses puzzles plus ou moins originaux, mais toujours plaisants et soignés.