Certains personnages vidéoludiques se sont érigés au rang de superstars. A l’instar de Mario ou Sonic, Bomberman fait partie intégrante de ces mythes virtuels. Fort de nombreux opus multijoueurs au principe simple (affronter ses amis en posant des bombes partout) qui ont fait la légende, la mascotte d’Hudson méritait bien son propre jeu de rôle. Le 24 Décembre 1998, c’est donc en tant que protagoniste d’un A-RPG que le bonhomme revient dans Bomberman Quest. Mais que vaut vraiment cet épisode alternatif ?
L'ingrédient clé d'un bon jeu de rôle est bien sûr son scénario. Hélas, et c'est peut-être ce que l'on remarque en premier, la trame de Bomberman Quest se contente du minimum. Le vaisseau du héros s'écrase sur une planète inconnue, les monstres capturés précédemment sont libérés et se donnent le mot pour semer la pagaille un peu partout. Voilà. Et ne comptez pas sur les cinq PNJ qui peuplent la planète pour offrir des rebondissements. Sans passer par quatre chemins, si l'on ressent clairement l'influence d'un certain Zelda : Link's Awakening paru quelques années plus tôt, le titre relève plus de la parodie qu'autre chose. Dès lors, on se contentera des dialogues avec les monstres, teintés d'humour bon enfant, qui font généralement sourire en plus de donner des indices sur le point faible de l'adversaire. Dans la forme, le jeu est en revanche assez fidèle à son modèle. On arpente la carte du monde, écran par écran, filmée en vue aérienne. Les paysages sont jolis, l'ensemble est coloré, même si l'on regrettera certains choix comme la parure rose du héros. L'aventure se déroule dans quatre zones : prairie, forêt, mer et désert.
Le but de la quête est de capturer les monstres évadés, mais aussi de rassembler les réacteurs du vaisseau pour pouvoir repartir de cette planète peu attrayante. Pour ce faire, il faudra se débarrasser des boss qui ponctuent chaque zone, réfugiés dans des donjons de plus en plus complexes. Heureusement, Bomberman étoffera son arsenal à chaque ennemi vaincu. La maniabilité est au départ chaotique car les ennemis se déplacent librement, sans parcours prédéfini, et c'est au gré de la chance qu'ils seront pris ou non dans le rayon d'explosion de la bombe, qui une fois posée met plusieurs secondes à exploser. Il est donc quasi-impossible de gérer le combat et le moindre monstre peut potentiellement prendre des heures à trépasser ! Le seul moyen fiable est de coincer l'adversaire entre deux bombes dans un coin de l'écran, en faisant attention à ne pas se faire toucher par sa propre explosion. Mais rapidement, une agréable sensation de progression se fait sentir.
C'est là que réside le point fort du jeu. Avec un total de 32 bombes différentes, 16 objets d'équipements et divers items, il s'agira d'adapter sa stratégie aux différentes situations. Pour exemple, les ennemis volants sont insensibles aux bombes classiques et il faudra revenir une fois l'arme adéquate acquise. Et puisqu'il est possible d'équiper deux armes à la fois, le joueur pourra trouver lui-même les combinaisons redoutables. Ainsi, assommer un ennemi à coup de marteau avant de le jeter au loin à l'aide du gant peut-être très efficace. En outre, la plupart des nouvelles bombes s'obtiennent via un système d'artisanat bien pensé. L'un des PNJ rencontré en ville vous propose en effet de combiner deux composants trouvés sur les monstres occis pour fabriquer des armes spéciales. Si la conception est finalement assez guidée, on trouve en revanche une bonne liberté dans l'amélioration des bombes. Certains composants permettent d'améliorer la puissance de feu de la bombe de son choix. On pourra donc choisir de maximiser un certain type ou alors opter pour un panel équilibré. Toutefois, ce système original ne suffit pas à combler la faible durée de vie du jeu. Si vous avez les idées claires, comptez une dizaine d'heures pour boucler les quatre zones. Les énigmes ne sont jamais bien méchantes et la quête annexe des trois cartes ne demande pas des heures d'exploration. C'est peu. C'est l'un des défauts du jeu. On note aussi des petits détails énervants, comme l'impossibilité de se régénérer en ville, qui impose de tuer souvent les mêmes monstres afin de récolter des coeurs. Une manière un peu malhonnête de prolonger l'aventure. Malgré tout, Bomberman Quest est une aventure sympathique qui ravira les amateurs de feux d'artifice en tous genres.
- Graphismes11/20
Les décors sont colorés, les paysages variés, les monstres sont mignons. On en demande pas plus à un jeu Game Boy Color.
- Jouabilité14/20
Les nombreuses bombes et la possibilité de customisation offrent différentes stratégies. Il faudra parfois réfléchir pour trouver l’objet adapté à un monstre ou une énigme. L’action est un peu lente mais certains objets permettent d’accélérer un peu. Malheureusement, les bombes les plus amusantes s’obtiennent à la fin du jeu...
- Durée de vie8/20
Entre cinq et dix heures suffisent pour terminer l’aventure à 100%. C’est peu, surtout pour un jeu du genre. Il faut régulièrement revenir sur ses pas, ce qui donne une sensation de durée de vie artificielle.
- Bande son10/20
La musique s’inscrit dans l’atmosphère générale. C’est gentil, c’est mignon, on aime ou on n'aime pas.
- Scénario9/20
Cinq PNJ : quatre policiers et un chien. C’est tout ce que vous croiserez sur cette étrange planète, à se demander comment l’espèce se perpétue. Est-on vraiment dans un jeu de rôle ? Toutefois, l’humour est omniprésent et les dialogues sont plaisants.
Clairement inspiré par quelques ténors du genre, Bomberman Quest est un A-RPG qui propose sont petit lot d’originalités. On regrettera surtout la durée de vie très faible qui l'empêchera de rester gravé dans les mémoires. Bomberman est plus à l’aise dans les jeux d’action pure et dure. Toutefois, cette petite quête est agréable et plaira sans doute aux plus jeunes et à ceux qui préfèrent les bombes aux épées.