Inutile de se leurrer, The Expendables 2 ne brille pas particulièrement par la qualité de son scénario. Celui-ci est d'ailleurs tellement anecdotique qu'on pourra le décrire en seulement quelques mots : le but est de sauver un otage milliardaire, et c'est tout... Pour cela, vous devrez simplement traverser des couloirs infestés d'ennemis en tuant tout ce qui bouge. On a connu plus cérébral, mais peu importe, le but n'est ici clairement pas de réfléchir. Sachez alors simplement que vous pourrez incarner au choix Barney Ross, Hale Caesar, Gunner Jensen ou Yin Yang (chacun disposant d'armes et compétences propres) en solo comme en multijoueur. Le titre est largement tourné vers la coopération, puisque le joueur solo devra alterner entre les différents héros pour l'emporter ou éventuellement pour soigner son propre expendable blessé (l'IA n'étant pas très efficace à ce niveau). L'entraide simplifie alors les choses et peut apporter un semblant de lumière sur un titre qui, comme nous allons le voir, n'a pas grand-chose pour lui.

Ainsi, au niveau du gameplay, The Expendables 2 fait dans le classique. On dirige un personnage vu du dessus avec le stick gauche et on vise avec le stick droit. Du moins, on essaye de viser, puisque cela se passe en réalité plus ou moins automatiquement. Par exemple, le jeu fera lui-même son choix entre un ennemi situé sur un toit et un autre au sol, sans évidemment tenir compte du fait que l'un dispose d'un lance-missiles et l'autre d'un simple revolver. Il sera toujours possible de choisir des affrontements au corps-à-corps, mais cela n'est guère plus convaincant, notamment par manque de lisibilité. En effet, les balles volent de tous les côtés et les ennemis sont extrêmement nombreux. Peut-être même trop puisque ceux-ci spawnent par dizaines, des fois juste à côté de vous et tendent à devenir de véritables éponges à balles. Ainsi, dans les niveaux avancés, il faudra une vingtaine de munitions pour éliminer certains ennemis à distance. S'il reste possible d'améliorer chaque héros indépendamment en boostant par exemple sa vitesse, son armure ou la précision de ses deux armes, cela complique grandement les choses et contraste nettement avec des phases de rail-shooting extrêmement simples. Celles-ci peuvent se dérouler dans un hélicoptère ou un bateau, et la tâche du joueur se limite à déplacer un curseur sur les ennemis et à appuyer sur la gâchette. On a connu plus intéressant !

Mais ce n'est malheureusement pas tout. Le soft se montre très en retard techniquement parlant, affichant des décors et des personnages à la fois peu inspirés et peu détaillés. Les bugs sont en outre omniprésents, à commencer par le clipping. Et malgré tout, l'action est rarement fluide et se permet le luxe de saccader lorsque les ennemis et les explosions sont trop nombreux (soit 90% du temps). On appréciera également le fait que certains adversaires puissent s'abriter derrière des murs invisibles ou en traverser des réels, afin de vous prendre par surprise. Et pour compléter le tableau, il aurait été dommage que du respawn infini ne soit pas de la partie. Vous en voulez encore ? On terminera alors en évoquant une gestion de la caméra calamiteuse bloquant systématiquement toute retraite ou toute tentative de percée des lignes ennemies. Bref, il y a de quoi se faire plaisir ! Mais ne vous inquiétez pas, le calvaire ne sera pas très long, puisque seulement 4 chapitres d'environ une heure chacun sont au programme. Pour quasiment 15€, on en attendait évidemment davantage, mais à ce stade, plus rien ne nous étonne. Au final, que vous soyez fan du film ou non, nous ne pouvons que vous conseiller de fuir comme la peste cet Expendables 2 qui a tout de l'adaptation ratée car réalisée à la va-vite.