Si le premier Army of Two n'avait pas brillé au Panthéon des incontournables, le deuxième volet avait habilement rectifié le tir en gommant la plupart des défauts de son aîné. Malgré cet état de fait, Electronic Arts semble vouloir oublier les efforts de sa branche québécoise puisque c'est désormais Visceral Games (Dead Space) qui reprend les rênes de la franchise. Qu'on se le dise tout de suite, l'évolution de la série passera indubitablement par de l'action non-stop.
Cette gamescom 2012 nous aura donc permis d'essayer ce nouveau volet de Army of Two à travers un niveau présenté lors de la conférence d'Electronic Arts. Ainsi, pour celles et ceux qui n'auraient pas vu la vidéo, par ailleurs disponible sur JV.com, la séquence consistait à atteindre le toit d'un immeuble infesté de mexicains armés jusqu'aux dents... et c'est un euphémisme. En effet, à peine le temps d'enfoncer la première porte que des nuées de malandrins nous canardaient de tous les côtés. Une occasion comme une autre d'entrer dans le vif du sujet en profitant d'un système de couverture fortement inspiré de celui de Gears of War, de l'aveu même des développeurs. Bref, entre la possibilité de se planquer rapidement derrière un élément, de passer de l'un à l'autre via une touche d'action ou de l'enjamber tout en tirant alentours, les mécanismes étaient simples et parfaitement adaptés à la situation.
En somme, outre le système mentionné plus haut, vous n'aurez qu'à switcher entre vos deux armes, en empruntant des plus puissantes à vos ennemis et à balancer vos grenades pour faire place nette. Bien entendu, la coopération sera toujours de la partie même si dans la démo présentée, elle se résumait à aider son pote à monter sur un mur, à détruire des éléments pour aider son compagnon à progresser, etc. Toutefois, on attendra d'en voir un peu plus pour vérifier si cet aspect sera étoffé ou non. On l'espère malgré tout car ce serait dommage de passer à côté d'un des principaux centres d'intérêt des précédents volets. En l'état, Army of Two : The Devil's Cartel semble davantage miser sur sa dimension cinématographique que sur la profondeur de son gameplay. Sur ce point, il faut avouer que Visceral Games a plutôt réussi son pari. L'action est frénétique, les explosions abondent, les balles pleuvent et si ça ne vous suffit pas, vous pourrez toujours compter sur l'Overkill. Kezako ? Eh bien, il s'agit tout simplement d'un mode Bullet Time qui sera accessible dès que vous aurez rempli une jauge spécifique liée à vos kills. Une fois ceci fait, il sera alors possible de profiter d'une puissance de feu accrue (doublée si votre pote l'active également) à même de réduire en charpie la quasi totalité du décor.
Sur ce point, on remerciera le moteur Frostbite 2 (bien connu des amateurs de Battlefield 2) grâce auquel chaque gunfight, chaque explosion permet de détruire des pans entiers de murs réduits à l'état de centaines de particules virevoltantes. Aucun doute là-dessus, Visceral entend bien nous immerger dans un véritable blockbuster américain portant la signature de Michael Bay. Dès lors, on ne sera pas surpris qu'au détour d'une séquence, on nous demande de tirer à l'aide d'une Gatling depuis un hélico afin de protéger notre compatriote et ainsi d'éliminer du militaire par paquets de dix en détruisant bonbonnes d'essence et autres éléments friables. Et que dire de cette scène de fin où, alors que notre pote vous retient afin de ne pas tomber du toit, les deux lascars, unis par une poignée de mains virile, utilise chacun de leur côté leur propre flingue pour tirer sur un pilote d'hélicoptère avant que celui-ci ne crashe son véhicule dans une gerbe de flammes. Non, franchement, aucun doute là-dessus, Army of Two : The Devil's Cartel opérera bien un changement dans la continuité et nous ne demanderons qu'à en être témoins si tant est que Visceral Games arrive à maintenir un rythme aussi effréné sur toute la longueur.
Fils illégitime de nombreux blockbusters hollywoodiens sentant bon la poudre, ce nouveau Army of Two ne fait pas dans la dentelle. Ca tombe bien puisque c'est un peu ce qu'on lui demande. De fait, tout en conservant la dimension coopérative propre à la série (bien que finalement assez limitée dans la démo présentée), ce nouvel épisode développé par les papas de Dead Space semble plus que jamais vouloir opter pour de l'action pure synonyme d'explosions à la chaîne et de passages en bullet time. Un concept bas de plafond, certes, mais il faut avouer qu'une fois la manette en mains, on s'en prend plein la tronche et on en redemande tant on a parfois l'impression d'être le héros principal de la rencontre entre Expandables et Delta Force.