Même si vous ne le connaissez pas à travers ses apparitions dans les comics Marvel, vous avez peut-être croisé la route de Deadpool dans le film Wolverine. Si c'est le cas, oubliez-le, le vrai Deadpool n'ayant pas grand rapport avec le muet en forme de best of des gènes mutants. Mercenaire rendu complètement dingue par un projet proche de l'Arme X, Deadpool est un athlète adepte des armes à feu et des lames, doté du même pouvoir d'auto-guérison que Wolverine. Il est aussi un véritable anti-héros, capable de massacrer n'importe qui, tentant parfois de se racheter une conduite avant de replonger dans ce qu'il fait de mieux : vendre ses services sans se soucier des conséquences. Et pour cause : sa "Comic awareness" fait de lui le seul personnage qui sait qu'il n'est rien d'autre qu'un personnage. Une particularité que High Moon Studio ne néglige évidemment pas dans son jeu. Deadpool aura tout au long de l'aventure des dialogues avec ses propres voix intérieures mais également avec le joueur. Autant d'occasions pour le roi du bullshit de balancer quantité de vannes et de commenter ce qui se passe. Et ça commence dès l'écran d'accueil, Deadpool frappant à l'écran ou se lançant dans quelques chorégraphies idiotes, allant jusqu'à imiter la façon dont le T800 descend lentement dans la fonderie à la fin de Terminator 2.

Pour cette première démo live de gameplay, Deadpool est engagé par la sœur de l'un des candidats malheureux d'un show télé. Sans doute faut-il préciser que le show en question consiste à sauter au-dessus d'un bassin rempli de requins blancs. L'objectif est donc de prendre d'assaut la tour de verre du richissime Chance White, à la tête de la société propriétaire du média. Il est ainsi temps de découvrir le gameplay de cette adaptation délicate. Sans surprise, c'est la voie du beat'em all qui a été retenue. Deadpool tranche, découpe et tire à tout va, avec pour conséquence évidente un gros paquet d'hémoglobine. Encore peu avancé dans son développement, le jeu ne sortant pas avant 2013, Deadpool n'a pas pu faire une petite démo de l'utilisation de son téléporteur même si on nous assure que ce dernier sera bien présent, ce qui devrait pas mal changer le gameplay au final, avec un personnage capable d'apparaître et de disparaître autour de ses ennemis, peut-être à la manière de Diablo. Des phases de plates-formes sont également à prévoir, avec tout ce que cela suppose de doubles sauts et de passages d'adresse. Et il va de soi qu'il sera possible de débloquer de nouveaux combos, des armes et d'upgrader son équipement via un système de points d'XP. Certes pas révolutionnaire, Deadpool fait dans l'efficace avec un gameplay visiblement pêchu et aux roulements éprouvés.

C'est sans doute sur le charisme de son personnage que High Moon Studio mise l'essentiel de ses cartes. Faisant constamment le pitre, le héros, si l'on peut dire, ne loupe pas une occasion de l'ouvrir, en jeu ou durant les animations scriptées. Comme toujours, l'humour ne fait pas systématiquement mouche, mais il faut admettre que voir Deadpool prendre l'ascenseur et réagir à la musique en s'écriant « j'adore ce morceau » avant de se mettre à le chanter tout en adoptant la gestuelle d'une diva du R'nB est assez imparable. Reste à souhaiter que High Moon ne tombe pas dans le piège de la surenchère qui pourrait vite monter à la tête. Mais on ne va pas commencer à se faire du souci pour un truc pareil, ça ne fait pas très Deadpool.