Au fil des épisodes, Assassin's Creed a su fédérer une véritable communauté autour de sa composante multijoueur. Tant et si bien qu'on attend maintenant chaque épisode, autant pour vivre une belle aventure en solitaire que pour se livrer à des parties de cache-cache online endiablées et ensanglantées. Avec l'arrivée du troisième volet (le cinquième en réalité), Ubisoft se devait de franchir un palier. C'est ce que le studio situé à Annecy s'est attaché à faire. Dans un premier temps, les développeurs ont choisi de complètement changer le contexte dans lequel se déroule toute la partie multijoueur. Dans Assassin's Creed III, la division divertissement d'Abstergo vend au public un nouveau produit : l'Animus. Grâce à des recherches poussées sur la mémoire génétique, celui-ci permet de jouer (au sens jouer à un jeu vidéo !) dans le passé. Les slogans imaginés par la société : « Appropriez-vous l'histoire », ou encore « Revivez le passé en HD »... Tout au long de votre expérience multi, vous constaterez qu'Ubisoft joue avec ce contexte qui apparaît bien sûr comme une habile mise en abyme. Au fur et à mesure de vos parties, vous aurez accès à de multiples fichiers et informations vous permettant de cerner un peu mieux Abstergo. Peut-être découvrirez-vous alors les raisons qui ont poussé cette société à sortir sur le marché un outil aussi puissant que l'Animus ? Tel est l'enjeu principal de l'histoire à laquelle on reste libre de s'intéresser, ou non.

Comme souvent, Ubisoft a évidemment commencé par analyser les retours des joueurs quant aux précédents volets afin de cibler les points à améliorer. Un énorme boulot a notamment été fourni au niveau du matchmaking. Le fait de participer à des parties en groupe, avec ses amis, sera a priori facilité. Les contrôles ont également été revus. Le bouton pour l'humiliation est désormais le même que celui servant à tuer son opposant. Histoire de varier les assassinats, votre personnage peut dorénavant utiliser l'environnement pour éliminer ses adversaires. Par exemple, un mur à proximité lui permet de fracasser la tête de sa proie. Cela tend à briser la routine. Un troisième slot pour des capacités (il en existe plusieurs nouvelles dont une offensive à distance permettant d'empoisonner ses ennemis) fait par ailleurs son apparition en combat. Il est réservé aux attaques à distance. Cela permet bien sûr d'enrichir le gameplay. Enfin, les développeurs ont beaucoup insisté sur le boulot fourni autour de l'interface. D'une part, la navigation dans les menus devrait être plus agréable. D'autre part, les informations cruciales à propos du profil des joueurs, de leur rang, apparaîtront plus nettement qu'à l'accoutumée.

De manière logique, Ubisoft a cherché à exploiter le contexte de ce nouvel épisode : la révolution américaine. Forcément, on retrouve les lieux déjà emblématiques d'AC III. A commencer par Boston et son port très animé. Les joutes multi se tiennent également en plein cœur de New York, au milieu des brasseries locales ou dans un décor enneigé au sein duquel des bateaux ont été emprisonnés par la glace (Northwest Passage). La météo, qui se montre parfois changeante, joue désormais un rôle certain au cours des affrontements. L'arrivée du brouillard peut par exemple obstruer votre vision. De nouveaux personnages font bien entendu leur apparition. On pense au Commander, un soldat britannique particulièrement dévoué à la cause de son pays, au Carpenter, un travailleur irlandais qui déteste les Anglais ou encore au mystérieux Night Stalker qui hante les rues de New York la nuit. Plusieurs personnages amérindiens – femmes et hommes - sont aussi de la partie. Côté personnalisation d'avatar, le nouveau contexte donne lieu à l'apparition de peintures de guerre ou de costumes inédits.

Le multi d'Assassin's Creed III disposera aussi de deux nouveaux modes de jeu. Le premier d'entre eux se nomme Worlfpack. Son principe : deux à quatre joueurs doivent collaborer pour éliminer des ennemis contrôlés par l'IA. Il faut réaliser un certain nombre de points pour franchir chacun des vingt niveaux qui composent ce mode. Plus l'assassinat est classe et difficile à réaliser, plus la récompense est grande. Il faut donc se cacher, se mêler à la foule, éviter d'être repéré, utiliser les capacités à sa disposition pour marquer le plus de points possible. Pour être performant, l'astuce consiste à synchroniser ses assassinats avec son ou ses partenaires. Le jeu est évidemment tolérant au niveau du timing mais il faut tout de même impérativement communiquer pour parvenir à effectuer son action à peu près au même moment. Surtout à quatre. ! D'autant que les cibles ne sont pas systématiquement collées les unes aux autres. Là ou cela se complique, c'est qu'il y a une limite de temps. Tout est donc une histoire de compromis. Doit-on tuer les cibles rapidement au risque d'inscrire peu de points ? Doit-on être plus lent, laisser défiler le chrono mais marquer plus de points à la fois ? Voilà le genre de problématiques que pose ce mode Wolfpack. Heureusement, certaines cibles apparaissant aléatoirement permettent de regagner quelques précieuses secondes si l'un des membres de l'équipe parvient à l'éliminer. Après chaque niveau franchi, les joueurs regagnent aussi un peu de temps.

Beaucoup plus classique, le mode Domination demande à huit joueurs (4vs4) d'occuper le plus longtemps possible trois zones présentes dans la map. Lorsqu'on défend un emplacement, un signal nous alerte si un autre joueur pénètre à l'intérieur de celui-ci. Notre rôle est alors de détecter tout comportement suspect pour éliminer l'ennemi. Impossible de rester passif car la zone est reprise au bout de quelques secondes si l'on ne parvient pas à tuer l'adversaire. Pour sa part, l'attaquant doit donc impérativement se fondre dans la masse et adopter un comportement aussi neutre que possible pour parvenir à ses fins. Il peut éliminer le défenseur si l'occasion se présente. Tout cela donne lieu à des affrontements passionnants au cours desquels il faut se montrer particulièrement malin pour remporter la partie.

Du côté de l'aspect social – nommé simplement Abstergo social - Ubisoft a prévu pas mal de nouveautés. Les développeurs proposeront des challenges mensuels à la communauté. Si celle-ci atteint les objectifs demandés, elle débloquera des pans d'histoire. Visiblement, Ubisoft entend créer une sorte de compétition entre les joueurs possédant Assassin's Creed III sur Xbox 360 et PS3. En effet, les récompenses seront distribuées en fonction des plates-formes. Par ailleurs, la compétition entre amis sera également encouragée. Chaque semaine, tous les scores seront remis à zéro. De ce fait, personne ne sera jamais largué au niveau du classement. Et ce, même si les records de chacun seront tout de même conservés dans un coin du jeu. Histoire de varier les plaisirs, des challenges demanderont parfois aussi aux joueurs amis de collaborer. D'un point de vue plus général, un classement mondial permettra aux compétiteurs du monde entier d'évaluer leur niveau. A chaque fois que vous terminerez un match, en fonction de votre score et du niveau de l'adversaire en face, vous ferez augmenter ou diminuer votre score général, celui-là même qui détermine votre rang et votre grade.