Battle of the Immortals propose six classes différentes, variées mais somme toute classiques, qui correspondent aux archétypes : guerrier, défenseur, assassin, mage, prêtre et invocateur -le petit dernier étant arrivé un peu plus tard. Du côté des compétences, rien de révolutionnaire non plus, mais le panel reste exhaustif. On notera la présence d'une jauge qui se remplit à mesure qu'on combat, et qui, une fois pleine, permet de lancer des sorts de zone surpuissants. La personnalisation de l'avatar n'est pas très poussée, mais on pourra choisir parmi quelques coupes de cheveux, et les nombreuses armes et armures modifient suffisamment l'apparence du personnage pour éviter de croiser son clone à tous les coins de rue. Une fois le héros créé, le jeu propose d'explorer nombre d'environnements variés, couvrant la plupart des mythologies, afin de rétablir l'ordre naturel brisé par la mort du dieu Odin et l'ascension de son rival Ragnarok. Ainsi, dès le prologue, on passe des tombes égyptiennes à la forêt enchantée corrompue par un dragon, avant de rejoindre la cité d'Atlantis, qui fera office de lieu central pour le reste de l'aventure. Ce fourre-tout scénaristique, qui a l'avantage d'être éclectique, est à l'image du jeu : Battle of the Immortals a l'ambition de reprendre tous les points forts de ses concurrents, en poussant les mécanismes habituels à leur paroxysme, et en y ajoutant des innovations bien pensées, qu'on découvrira durant une longue progression.

En effet, le niveau maximum est porté à 140. Si les premières dizaines se font plutôt rapidement, et sans réel défi, la difficulté s'accroît progressivement et la profondeur du titre s'étoffe en parallèle. Prenons pour exemple le système de familiers, que les amateurs de collection apprécieront, puisqu'il est possible d'apprivoiser n'importe quelle créature. Plus il combat à vos côtés, plus votre compagnon gagne de l'expérience. Tout comme votre personnage, il reçoit des points de compétences que vous êtes libre de répartir selon les caractéristiques de vitalité, de force, d'esprit, d'intelligence et de dextérité, chacune apportant un style de combat différent. Il possède également ses propres compétences, sous forme de sorts ou d'améliorations dont vous profitez également. Une fois atteint le niveau 90, il est tout simplement possible de fusionner avec la créature pour profiter pleinement de ses caractéristiques. Vous l'aurez compris, les alternatives sont nombreuses, et ce qui concerne ce point précis s'applique à l'ensemble du jeu. Qu'il s'agisse des nombreuses montures, elles aussi évolutives et capables de combattre, de l'amélioration d'équipement, du système de guilde, du PvP ou de l'artisanat, il est difficile de déplorer un oubli de fonctionnalité...

Le jeu dans son ensemble en ressort extrêmement complet, voire un peu trop complexe pour le joueur non initié, malgré les nombreux tutoriels, et a fortiori pour les moins anglophones, puisqu'aucune traduction n'est proposée à ce jour. Les innombrables PNJ qui peuplent Atlantis, en proposant chacun de multiples services, auront tôt fait de vous donner la migraine si par malheur vous tentez de tout assimiler d'un coup. On appréciera donc le système de tutorat qui propose aux personnages de haut niveau de prendre sous leur aile un maximum de trois disciples. Le maître et son disciple recevront tous deux un bonus d'expérience et des objets supplémentaires, et le premier servira bien entendu d'initiateur au second. De plus, même s'il s'agit d'une information variable, la communauté semble plutôt accueillante. Après une heure de jeu, nous avions trouvé un maître et une guilde à l'ambiance potache qui n'a pas hésité à déployer ses troupes pour nous escorter dans la première instance du jeu.

Le système d'instance est d'ailleurs lui aussi bien ficelé, puisqu'il propose par exemple, au milieu du donjon, d'affronter un autre groupe de joueurs dans un combat où les vainqueurs gagnent l'accès à des défis supplémentaires. Ou encore, les "timetrials"  qui offrent aux groupes les plus rapides des récompenses de qualité supérieure. Une fois enrôlé dans une guilde, il est possible de participer à la guerre des territoires afin de coloniser une partie de la carte. Les guildes peuvent également développer des bâtiments, comme la taverne, où les membres pourront se retrouver dans une atmosphère conviviale, ou d'autres plus utiles comme la caserne ou la bibliothèque, qui permet d'apprendre des compétences exclusives. A partir du niveau 31, il est possible d'affronter les autres joueurs un peu partout sur la carte ou dans des arènes disséminées de par le monde. En revanche, il n'y a ni champ de bataille ni zone de combat instanciées. Un classement général détaillé est consultable sur le site officiel. Certains détails viennent encore peaufiner l'ensemble, comme par exemple la côte de popularité qui augmente à chaque fois qu'un joueur inspecte l'équipement de votre personnage, ou le charisme proportionnel au nombre de fleurs reçues. Des options qui plairont à ceux qui aiment se pavaner en ville dans leur équipement flambant neuf. Il est d'ailleurs possible de se marier, si par hasard vous étiez frappé par un coup de foudre en arpentant Atlantis...

Concernant les graphismes, rien d'extraordinaire, mais le jeu devrait tourner sur la plupart des machines. La caméra aérienne rappelle le genre hack'n slash. Le style est coloré, encore une fois éclectique, entre les personnages réalistes et les monstres au design cartoon. La musique en revanche, dans le pur style fantaisy, est très vite répétitive. Les quêtes se résument souvent à tuer des dizaines de monstres pour ramasser du butin, mais le gameplay est dynamique puisqu'il est notamment possible de courir en attaquant, même en faisant dos à l'ennemi. Les évènements ponctuels et les quêtes journalières n'ont pas été oubliés. Au final, Battle of the Immortals est à conseiller aux amateurs du genre qui trouveront la patience d'atteindre les hautes strates du soft, et sauront apprécier pleinement son potentiel qui ne se dévoilera vraiment qu'au fil de l'aventure.