Cela fait maintenant plusieurs années que FIFA règne en maître dans le petit monde des simulations de football. Depuis le virage que l'on qualifiera de réaliste, amorcé avec l'épisode « 08 », la série d'Electronic Arts ne cesse de progresser et de conquérir un public toujours plus large. Il semble d'ailleurs acquis que cette génération de consoles ne verra pas revenir PES, le principal concurrent, au sommet de sa forme. Il faudra probablement attendre les futures machines et une remise en question des fondamentaux de la franchise japonaise pour qu'un tel phénomène se produise. En attendant, EA Vancouver continue son petit bout de chemin. Après avoir introduit un changement majeur l'an dernier avec la défense tactique, les développeurs continuent d'enrichir et de faire évoluer leur franchise en apportant des retouches à plusieurs niveaux. Des améliorations moins « révolutionnaires » que celles de l'an dernier mais suffisamment importantes pour inciter les joueurs à replonger. Ces dernières touchent tout d'abord le contenu de FIFA 13.

Dans la majorité des cas, le mode carrière de FIFA reste l'endroit où les joueurs solitaires passent le plus clair de leur temps. Cette année, quelques changements notables ont été apportés à ce dernier. Le plus important demeure l'introduction des sélections nationales. Vous pouvez dorénavant manager ces équipes ou les intégrer en tant que joueur. Dans les deux cas, ce sont vos performances qui dictent l'apparition de cette possibilité. Notez que l'on peut gérer un club et une sélection simultanément. Lorsqu'on est à la tête d'un pays, le système est évidemment différent de ce à quoi on a droit en club. Là, il s'agit essentiellement de sélectionner les joueurs que vous souhaitez emmener avec vous pour participer aux matchs amicaux et aux compétitions internationales. On pourra disputer la Coupe du Monde, le Championnat d'Europe, la Coupe des Confédérations et des matchs de qualification. Ces compétitions ne seront a priori pas toutes sous licence.

Histoire d'éviter les incohérences et de se rapprocher de ce qu'il se passe réellement dans le monde du football, EA a également entièrement réécrit le système de transferts. Dans un premier temps, il faut savoir que le prix d'un joueur fluctue désormais en fonction de ses performances. Ce qui devrait donner au marché un côté dynamique plaisant. Les valeurs ont d'ailleurs été ajustées pour coller autant que possible à la réalité. De nouveaux paramètres interviennent également au cours des négociations comme la possibilité de préciser au joueur son futur statut au sein de votre équipe. La promesse d'une place de titulaire incitera votre cible à accepter votre offre. En particulier s'il est mécontent de son temps de jeu dans le club pour lequel il évolue. Lorsqu'un club refuse une offre, vous pouvez maintenant effectuer une contre-offre afin de le persuader. Comme dans la réalité, de véritables négociations ont donc lieu. EA s'est aussi attaché à gommer d'autres incohérences qui se produisaient lorsque l'on incarnait un joueur créé. Au départ, si vous optez pour un club huppé, vos faibles capacités ne vous permettront pas de prétendre à une place de titulaire. Santiago Jaramillo, producteur de FIFA 13, responsable de ce qui touche au mode carrière, a cité un exemple précis. Celui d'un joueur qui opterait pour le FC Barcelone et qui mettrait sur le banc Messi dès les premiers matchs. Cela ne se produira plus. Il faudra maintenant persévérer et progresser pour gagner sa place en équipe première. Le meilleur moyen de s'aguerrir dans le jeu demeure le prêt. De plus petits clubs solliciteront votre équipe pour obtenir votre signature, le temps d'une saison. A vous d'accepter pour faire gonfler vos statistiques ou de refuser, au risque de cirer le banc toute une année. Dans la peau d'un joueur réel en mal de temps de jeu, vous aurez par ailleurs la possibilité de demander à être transféré pour voir si l'herbe est plus verte ailleurs. Une multitude d'options qui promettent un mode carrière des plus riches.

Autre ajout de taille avec FIFA 13, un vrai mode tutoriel baptisé skill games (en VO). Celui-ci a bien entendu pour vocation de faire comprendre aux novices toutes les subtilités du jeu mais il s'adresse aussi aux joueurs expérimentés qui souhaitent perfectionner leur technique. Au programme, huit disciplines qui permettent d'apprendre à centrer, tirer, dribbler, doser ses passes au sol ou en l'air mais aussi à réussir ses coups francs et ses tirs au but. A chaque fois, des cibles représentent les objectifs à atteindre : la zone où il faut centrer, celle où l'on doit tirer et ainsi de suite. Il existe trois médailles à glaner pour chaque discipline : bronze, argent et or. Une fois ces dernières obtenues, le joueur peut tester ses capacités grâce au skill challenge. Il s'agit d'une mise en situation nécessitant l'utilisation de tout ce que l'on a appris dans les épreuves précédentes. Plutôt que d'opter pour des exercices classiques, EA a choisi de rendre le tout ludique. Pour les passes lobées, le joueur doit par exemple essayer de toucher la barre du milieu du terrain. Plus tard, il peut participer à une sorte de tennis-ballon. On contrôle alors les deux joueurs qui se font face sur le terrain. Le but : se faire le plus grand nombre de passes possibles au-dessus du filet. Le tout, en FUMA puisque l'automatisation de la chose ne présenterait aucun intérêt. Des classements vous permettent de vous situer en permanence par rapport aux autres joueurs et pourquoi pas, d'exploser leurs records. Une belle initiative de la part d'EA qui répond avec ce mode à une demande de plus en plus forte en raison du grand nombre de nouveaux joueurs faisant leur apparition chaque année.

Pour ce qui est du gamelay, nous avons pu nous faire une bonne idée de ce qui nous attend avec FIFA 13. EA souhaite notamment retranscrire à travers ce nouvel épisode, le côté imprévisible du football. Cela passe par le désormais fameux « first touch control ». En gros, les joueurs loupent parfois leur contrôle en fonction du contexte dans lequel l'action s'inscrit. Si on pouvait craindre au départ de se sentir frustrer par quelques balles perdues par les derniers défenseurs ou par un attaquant malhabile, il se trouve au final que cette nouveauté est plutôt bien intégrée. L'astuce consiste à éviter de courir avant de recevoir la balle, du moins pour les joueurs les moins techniques. Ce qui peut parfois freiner un attaquant maladroit. Cela ajoute une couche de réalisme intéressante sans pour autant se montrer trop présent. Côté IA, malgré les promesses, nous n'avons pas constaté de gros changements. On reste dans la veine de ce que FIFA 12 nous proposait. En ce qui concerne les coups francs à trois, il faudra encore s'entraîner pour tirer partie de cette nouveauté.

En revanche, nous ne nous priverons pas de souligner que les défenseurs nous semblent plus réactifs qu'auparavant. Le joueur qui tend le pied pour attraper la balle se ressaisit plus rapidement que par le passé. Cela permet de se rattraper en cas d'erreur, sauf contre les quelques monstres du football moderne. Qui a dit Cristiano Ronaldo ? Du coup, l'équilibre entre attaque (malgré la possibilité de dribbler dans toutes les directions de manière plus fluide) et défense nous semble pour le moment assuré. Nous n'avons pas remarqué de scores particulièrement irréalistes. Au rayon des points négatifs, on soulignera tout de même la présence de quelques bugs de collision et un certain manque de réactivité du jeu. Le délai entre le moment où l'on appuie sur un bouton et l'action à l'écran est encore un peu long, mais rien d'alarmant toutefois. Des détails qu'EA corrigera très certainement d'ici à la sortie du titre en septembre prochain.