Avec comme seul contenu un assortiment de 10 défis aussi peu inspirés que calamiteux à jouer, l'Age de Glace 4 affiche d'entrée de jeu un manque total d'ambition. Pire encore, le soft ne s'embarrasse aucunement de convivialité puisque les épreuves n'accueillent pas plus de deux participants, et encore à tour de rôle... Si en plus on vous précise que les deux modes de jeu proposés (Histoire ou Jeu Libre) contiennent exactement la même chose, et qu'on en fait le tour en moins d'une heure, vous aurez compris que ce titre est à éviter comme la peste, surtout au prix abusif auquel il est vendu dans les bacs !

Vous n'avez pas vu le quatrième long-métrage d'animation de l'Age de Glace et vous stressez à l'idée de risquer de passer à côté de certaines subtilités narratives du jeu ? Pas de panique, l'histoire dans l'Age de Glace 4 : Jeux de l'Arctique est inexistante. Le mode « scénarisé » se contente en effet de nous expliquer que deux clans se disputent la possession d'une noisette géante remplie de fruits exotiques bien juteux. D'un côté, nous avons Manny et sa bande de bestiaux préhistoriques ; de l'autre, nous avons une horde d'animaux pirates prêts à en découdre pour prouver leur suprématie sur leurs concurrents. Cette rivalité sert donc de prétexte basique pour justifier l'enchaînement de dix mini-jeux dans lesquels s'affronteront les membres de chaque équipe, les uns après les autres.

Sur Wii, la plupart des épreuves tiennent compte de l'orientation de la Wiimote pour tout ce qui concerne la gestion des déplacements latéraux. Par exemple, c'est en la faisant basculer à gauche ou à droite que vous pourrez vous déplacer durant le Crash Bobsleigh, le Tunnel de Glace ou le Slalom. Dans ce dernier, le maniement avoue très vite ses limites puisque le passage des portes est un vrai calvaire, surtout si l'on tente la moindre accélération. Un peu plus fun, le Canon à Scrat nous catapulte dans les airs et il faut planer ou au contraire plonger en piqué pour rebondir sur les tremplins afin d'atteindre l'arrivée sans tomber dans l'eau. Sur Wii, cette épreuve reste jouable dans la mesure où l'on peut battre des bras indéfiniment. Cette version s'avère également la plus assistée par moments, notamment pour le curling où l'on peut voir l'indicateur de cible au cours du lancer, ou encore durant le défi Coco Fronde où les projectiles sont irrémédiablement attirés vers leurs cibles. A l'inverse, le Plombier Préhistorique est d'une imprécision rebutante, l'objectif consistant à déplacer Scrat sur la paroi gelée pour boucher toutes les fuites d'eau rapidement. Simple mini-jeu de plates-formes à un seul bouton, le Saut de Glacier affiche rapidement son absence d'intérêt, tout comme le Brise-Glace où des boules de neige tentent vainement de nous ralentir.

Si les développeurs ont au moins le mérite d'avoir pris la peine de tenter d'exploiter les spécificités de chaque support pour différencier chacune des versions, du moins pour ce qui est du maniement, le résultat n'en reste pas moins catastrophique. Dépourvu de toute convivialité, le jeu est tout aussi navrant en solo où l'on ne peut même pas régler le niveau de l'IA qui fait n'importe quoi durant l'épreuve de Curling. Tantôt trop assisté, tantôt injouable, le soft exige de la part du joueur une patience à toute épreuve qu'il n'aura pas forcément, surtout après avoir déboursé le prix fort pour se procurer un titre aussi médiocre. Bouclées en moins d'une heure, les dix épreuves ne donnent absolument pas envie d'y retourner, même pour ceux qui auront apprécié le film et qui se désoleront devant la réalisation honteuse de cette adaptation.