Depuis l'an passé, Cyanide a décidé de sortir, en parallèle de son célèbre Pro Cycling Manager, un titre consoles centré sur le Tour de France. On oublie ici le côté gestion pour se concentrer sur la sueur et sur l'action en incarnant directement un coureur. Le résultat n'a malheureusement été que peu convaincant et il ne nous reste donc plus qu'à prier pour que ce nouvel opus relève le niveau.
On ne vous préviendra jamais assez, Le Tour de France 2012 est sans commune mesure avec son homologue PC. Et pourtant, une fois en selle, le but de ces deux titres est le même : tirer le maximum de ses coureurs tout en prenant en compte leur santé, leur énergie, leur jauge d'attaque et leurs ravitaillements. Néanmoins, quand PCM vous propose de gérer une équipe entière sur plus de 180 épreuves, cette mouture consoles se concentre sur une seule course et sur un coureur donné. Vous gagnerez certes la possibilité de vous diriger avec le stick, mais cela ne suffit absolument pas à masquer les carences de ce Tour de France 2012. Ainsi, malgré les efforts de Cyanide, il sera difficile de ne pas voir ici autre chose qu'une sous-démo de Pro Cycling Manager. Le fait de pouvoir donner des ordres à ses coéquipiers (attaquer, durcir la course, etc.) même lorsqu'on incarne un illustre inconnu va dans ce sens et seule la possibilité nouvellement offerte au joueur de changer de braquet ou de s'abriter du vent pour s'économiser octroie un semblant d'immersion.
Au niveau visuel, les deux softs présentent une nouvelle fois de nombreux points communs. Cependant, ce qui est largement acceptable venant d'un jeu de gestion est nettement moins pardonnable venant d'un titre qui prétend être une simulation, voire un jeu de course. Le niveau de détails se montre ainsi plutôt faible et certains éléments de décor se présentent comme une véritable bouillie de pixels. Ce sont néanmoins les bugs en tout genre qui sont les plus gênants, à commencer par un clipping omniprésent. Le tearing et l'alliasing ne sont toutefois pas en reste et l'ensemble se montre au final tout à fait indigne du support. Notons qu'on peut ajouter à ce descriptif peu glorieux des animations rigides et peu réalistes ainsi qu'une physique catastrophique. Cela sera d'ailleurs particulièrement visible dans une échappée puisqu'il sera quasiment impossible de rouler en file indienne ou de réaliser des relais corrects. L'IA variant en outre sans arrêt son rythme, l'action se révèle être un joyeux bordel dans lequel on fait le yo-yo entre la queue et la tête de course. Et puisque nous parlons de l'IA, il nous semblera bon d'évoquer des incohérences majeures comme par exemple le fait que Thomas Voeckler puisse remporter un sprint massif sur une étape de plaine.
Notons que les courses se déroulent exactement comme dans l'opus précédent. Vous n'aurez donc la main que sur quelques séquences prédéfinies, le reste de l'épreuve (50 à 80% suivant les étapes) étant simulé. Au final, il est impossible de courir comme on l'entend, d'attaquer où on le souhaite ou même de durcir la course à sa guise. L'intérêt ainsi que l'immersion (également impactée par le fait de pouvoir changer de coureur durant une course) s'en retrouvent donc diminués, notamment à cause de trop nombreux temps de chargement. Cela ne parvient pas pour autant à rompre l'ennui qui s'installe progressivement. En effet, les phases de jeu sont pour le moins répétitives et se limitent souvent à maintenir un bouton enfoncé durant 10 minutes. On aimerait alors pouvoir accélérer le temps ou carrément sauter les étapes de plaine pour se concentrer sur celles de montagne, plus intéressantes, mais cela est une nouvelle fois impossible. On pourra apprécier le fait qu'il soit désormais possible de simuler la plupart des sections de jeu (sauf la dernière), mais cela ne parviendra certainement pas à redonner un intérêt au titre sur le long terme. L'ajout d'un mode multijoueur où seuls deux joueurs peuvent s'affronter en ligne ne suffira pas non plus à booster cette durée de vie et au final, ce Tour de France 2012 ne devrait pas vous tenir en haleine bien longtemps. Tout n'est évidemment pas à jeter et les fans pourront par exemple prendre un certain plaisir en concluant des alliances avec leurs concurrents ou tout simplement en montant sur la plus haute marche du podium à Paris. Cependant, l'expérience reste trop fade et les nouveautés trop discrètes pour que nous vous conseillions un achat.
- Graphismes8/20
Entre les spectateurs aux animations ridicules, les voitures qui ont tout de la bouillie de pixels, le clipping, l'alliasing et le tearing, ce Tour de France 2012 est parfaitement indigne des productions actuelles.
- Jouabilité10/20
Si on appréciera de se prendre pour un coureur, avec ce que cela comprend de stratégies, il faut avouer que pad en main, on s'ennuie ferme. Cette sensation provient de multiples facteurs, comme par exemple l'IA à la ramasse, la physique catastrophique, le fait de ne pas pouvoir simuler une étape complète ou d'accélérer le temps et le découpage des épreuves. En effet, seul un faible pourcentage des différentes courses est réellement jouable, ce qui casse à la fois l'immersion et le plaisir de jeu.
- Durée de vie10/20
La répétitivité qui s'installe au fur et à mesure, et le manque d'épreuves lassent rapidement. L'ajout d'un mode multijoueur en ligne ne devrait pas non plus booster cette durée de vie, notamment parce que seulement deux joueurs peuvent s'y affronter.
- Bande son9/20
Les différentes musiques au programme ne sont pas particulièrement inspirées, mais ce sont surtout les bruitages de la foule qui posent problème ici. Les « go go go » et les « ouais, allez » pourront ainsi se montrer agaçants très rapidement.
- Scénario/
A nouveau trop répétitif et trop pauvre en contenu, Le Tour de France 2012 ne parvient malheureusement pas à relever le niveau de son prédécesseur. Les rares nouveautés au programme n'améliorent ainsi pas vraiment l'expérience qui est encore entachée par des écrans de simulation trop nombreux. L'immersion en ressort grandement impactée, ce qui est fâcheux venant d'un titre dont c'est la principale force.