Faisant suite au médiocre Summer Challenge Athletics Tournament, Londres 2012 débarque un mois, quasiment jour pour jour, avant le début de la grand-messe sportive. Si Eurocom a été remercié après un pourtant très réussi Beijing 2008, ce sont les équipes de Sega Studios qui prennent en charge ce nouveau volet à la gloire de ces nouveaux dieux du stade. Bien qu'on y trouve davantage d'épreuves, le résultat est-il à la hauteur ? C'est la question à laquelle nous essaierons de répondre.
Comme nous détestons vous faire perdre votre temps, commençons tout de go en survolant la plupart des 45 épreuves présentes dans ce Londres 2012. Ainsi donc, vous y trouverez de l'athlétisme sur piste (100m, 110m haies), sur terrain (disque, hauteur, longueur, javelot, poids...), du tir (pistolet, carabine), de la natation, du plongeon ou bien encore du tir à l'arc. Suivent également de la gymnastique (trampoline, saut), du cyclisme, du canoë, de l'aviron, du tennis de table, de l'haltérophilie et enfin du beach-volley. Comme on peut le voir, la plupart des sports sont là même, si on aurait bien fait l'impasse sur certains d'entre eux à commencer par le pistolet de vitesse ou le plongeon ici décliné en 4 disciplines. En terme de contenu, Londres 2012 a de quoi faire, d'autant qu'on y trouve plusieurs modes de jeux.
Toutefois, sur ce point, on sent bien que les développeurs ont essayé de rajouter du contenu pour donner une certaine impression de variété. Peine perdue car le mode Mini-jeux est d'une banalité affligeante, trop redondant par rapport au mode Jeux Olympiques. Le tout étant basé sur les mêmes épreuves, on éprouvera un fort sentiment de déjà-vu bien qu'il nous faille réussir certains objectifs précis pour valider le défi. On précisera également pour les possesseurs de PS3 et de Xbox 360 que l'utilisation du Move et de Kinect est relativement anecdotique. En effet, bien qu'on puisse en profiter dans plus d'une quinzaine d'épreuves, le tout manque de précision (sur Kinect) et de fun. En somme, on se satisfera du mode Epreuves, dans lequel vous pourrez choisir 8 disciplines maximum par session, ou la compétition online proposant la Partie rapide, la Partie personnalisée ou bien encore le Tournoi en ligne comprenant 2 à 5 épreuves. Bien sûr, le mode le plus important reste les Jeux Olympiques couvrant la totalité des épreuves disponibles.
A ce stade, il vous faudra également choisir entre les trois modes de difficulté. Signalons que si vous recherchez un minimum de compétition, il vaudra mieux opter d'entrée de jeu pour le mode Difficile tant battre certains records olympiques ou mondiaux est aisé en Facile et Normal. Pour autant, il est un peu regrettable de constater que la difficulté n'est pas vraiment équilibrée en fonction des épreuves. Ainsi, terminer dans les trois premiers au lancer de disque ou de javelot tient de la formalité alors qu'au contraire, on souffrira pour décrocher une médaille en plongeon ou en trampoline pour ne citer que ces derniers. Bien entendu, tout cela est question d'entraînement mais on aura parfois un peu de mal à faire jeu égal avec l'IA. Cependant, n'allez pas croire qu'il s'agit ici d'un souci de gameplay puisque celui-ci est globalement satisfaisant même si on peut lui reprocher diverses petites choses. Par exemple, pour ce qui est de la gestion de l'effort, vous aurez le plus souvent à utiliser une jauge de course et à doser votre vitesse en tapotant afin que l'indicateur de fréquence soit toujours dans le vert. Si le tout convient parfaitement à des épreuves comme le saut en hauteur où la course est moins importante, on aurait apprécié un plus gros effort associé à un matraquage intensif dans le 100m ou 100m haies par exemple.
On dira également un mot sur l'angle des lancers que vous devrez imprimer grâce au stick analogique. Si une certaine latitude nous est parfois offerte en fonction des épreuves, on aura la plupart du temps un peu de mal à trouver l'angle parfait, ce qui pourra poser problème dans le plus haut mode de difficulté. Pour autant, comme nous le précisions plus haut, les médailles d'or et d'argent restent accessibles la plupart du temps. Le constat est d'ailleurs un peu le même pour les épreuves «exotiques» comme le ping-pong ou le beach-volley, agréables et ne posant guère de soucis pour qui veut briller. A contrario, on se serait bien passé des nombreuses déclinaisons du plongeon ou du tir, toujours aussi peu attirantes. Au rayon des points de détails, on notera aussi qu'il est parfois difficile de réaliser les figures choisies au trampoline dans le sens où l'anticipation est un peu trop appuyée. Néanmoins, ce ressenti varie grandement, tout comme l'expérience de jeu, en fonction des joueurs tant les réflexes, saupoudrés d'entraînement, sont primordiaux. En définitive, bien que plus classique que Beijing 2008, Londres 2012 s'avère distrayant et plutôt marrant à plusieurs. Les deux composantes d'un multi-épreuves étant réunies, on lui pardonnera alors sa réalisation datée, son choix d'épreuves non optimal ou ses modes de jeux bonus dispensables.
- Graphismes12/20
La modélisation des sportifs n'est pas exemplaire mais ne pique pas les yeux à l'inverse des animations qui manquent grandement de souplesse. En dehors de ça, la pléthore d'épreuves (plus de 45) et plusieurs environnements différents amènent beaucoup de variété à ces Jeux Olympiques de pixels.
- Jouabilité14/20
Les 45 épreuves ne sont pas toutes aussi jouables les unes que les autres mais dans l'ensemble, Londres 2012 s'en sort convenablement, bien qu'on aurait aimé un peu plus de variété à l'image de Beijing 2008 en termes de gameplay. Retenons également une utilisation de Kinect sur Xbox 360 et du Move sur PS3 moyennement convaincante et vous obtenez une jouabilité peu originale, mais plutôt solide, qui une fois domptée vous permettra d'exploser plusieurs records.
- Durée de vie15/20
Si les mini-jeux et autres défis sont totalement inintéressants, les 45 épreuves à disposition, la possibilité d'y jouer à huit et le mode online sont synonymes d'une longévité ayant du répondant.
- Bande son13/20
Les doublages anglais sont honnêtes et si les quelques blagues distillées sont un peu vaseuses, on leur préférera les musiques qui versent pourtant dans les thèmes d'ascenseur. Notons qu'il n'est même pas possible de couper la musique, seulement de baisser le volume en cochant une case prévue à cet effet. Information anecdotique mais plutôt étonnante...
- Scénario/
Sans égaler l'excellent Beijing 2008, Londres 2012 est un multi-épreuves plutôt sympathique malgré une réalisation graphique dépassée et quelques épreuves peu intéressantes. Si en soi, l'utilisation du Move ou de Kinect ne déchaînera pas les passions, notons que la jouabilité, peu originale mais très accessible, permettra au plus grand nombre de s'amuser, seul ou avec sept amis. Bref, bien que Sega Studios se soit montré plus frileux qu'Eurocom pour le coup, le résultat aura, comme son prédécesseur, le mérite de fédérer les foules lors de soirées entre amis.