Venu de nulle part ou presque, Sins of Solar Empire s'est rapidement imposé comme une référence en matière de stratégie spatiale. A mi-chemin entre le STR et le 4X, celui-ci s'est depuis étoffé par l'intermédiaire de deux extensions : Diplomacy et Entrenchment. Cependant, la troisième, Rebellion, se présente sous une forme légèrement différente, puisqu'il s'agit d'un stand-alone. Les nouveautés sont-elles assez nombreuses pour justifier cette démarche et donc la hausse de prix qui s'ensuit ? Réponse dans ces quelques lignes.
Rebellion se déroule quelques années après les deux précédentes extensions, dans un contexte où la diplomatie n'a pas réussi à mettre fin à la guerre. Celle-ci s'est même envenimée après la scission des trois civilisations historiques que sont les Advents, les Vasaris et la Coalition Marchande (ou TEC). Ainsi, chacune se retrouve divisée en une branche dite loyale et des rebelles dont les intérêts divergent fortement. Ceux-ci disposeront par conséquent de vaisseaux propres, d'arbres de technologies distincts, mais également de bonus de faction radicalement différents. Prenons par exemple le cas des Advents. Ainsi, si les rebelles et les loyaux partagent leur culture, et donc leurs bâtiments, ceux-ci n'en font pas le même usage et les premiers pourront entre autres cloner temporairement certaines unités adverses lors de leur destruction quand les seconds auront la possibilité de contrôler un ennemi de façon permanente. En tout, ce sont donc 6 spécificités et pouvoirs qui s'ajoutent aux technologies déjà nombreuses des trois grandes races. Cela peut paraître anodin, mais cela décuple l'intérêt du titre, sa rejouabilité et sa profondeur stratégique.
Au niveau du gameplay, sachez tout d'abord que Rebellion comprend toutes les nouveautés et améliorations des précédentes extensions. Vous retrouverez ainsi les relations poussées de Diplomacy avec ce que cela comprend de recherches inédites quand les mécanismes de défense d'Entrenchment vous permettront de défendre efficacement vos planètes en plaçant des mines et autres pièges mortels. Pour le reste, les mécanismes de jeu sont strictement identiques à ceux que l'on connaissait et nous vous invitons par conséquent à vous tourner vers le test du titre de base si vous désirez de plus amples informations sur le sujet. Ceci étant, ce léger manque de nouveautés risque de décevoir quelque peu les fans et il paraît clair que ce stand-alone s'adresse avant tout aux néophytes. On notera ainsi l'arrivée d'un tutoriel très détaillé qui vous présentera en profondeur les bases du gameplay ainsi que les tenants et aboutissants de l'interface (qui est toujours aussi claire, mais disponible uniquement en anglais), de la défense de votre base, de la diplomatie et de la logistique. La stratégie à adopter pour l'emporter devra toutefois être découverte au rythme des nombreuses défaites que vous subirez. Cela peut évidemment être considéré comme positif mais cela met également en avant un nouveau défaut du titre : l'absence de réelle campagne à la difficulté progressive. Les joueurs qui réclament cela à cor et à cri depuis la sortie de Sins of a Solar Empire devront donc une nouvelle fois prendre leur mal en patience.
Toujours au rayon des nouveautés, on appréciera l'arrivée d'une palanquée de classes de vaisseaux supplémentaires. Les premiers sont nommés Titans et se présentent, comme leur nom l'indique, comme de véritables mastodontes capables d'éliminer des dizaines de frégates tout en bombardant une planète et en attaquant un bâtiment. Ils disposent en outre de compétences propres et certains sont capables de prendre le contrôle d'une planète par la pensée, quand d'autres peuvent agir en tant que capitale mobile. Evidemment, ces pouvoirs dépendent de la faction que vous avez sélectionnée, chacune disposant d'un Titan inédit. Dans tous les cas, l'investissement sera lourd voire très lourd, puisque de nombreuses recherches, un temps de conception monstrueux, et de grandes quantités de crédits, métaux et cristaux seront nécessaires. Il ne faudra donc pas se lancer dans la construction à la légère, sous peine de compromettre la suite de sa partie. Toutefois, bien utilisé, le Titan ouvre de nouvelles perspectives et devrait assurément séduire les fans. On notera en outre l'arrivée de nouveaux vaisseaux amiraux (sortes de héros qui engrangent de l'expérience et acquièrent ainsi des pouvoirs inédits) ainsi que de Corvettes. Ces derniers peuvent profiter de leur grande vitesse et de leur maniabilité hors norme pour prendre l'avantage sur des vaisseaux plus lourds, comme les Titans par exemple. Bref, la dimension stratégique du titre n'a jamais été aussi grande, ce qui n'est assurément pas pour nous déplaire.
Quelques autres surprises sont de la partie, dont la possibilité de paramétrer les conditions de victoire. Ainsi, si vous le décidez, il peut être nécessaire d'occuper une planète fort bien gardée un certain temps pour l'emporter ou bien de rechercher une technologie donnée ou même de détruire les vaisseaux amiraux de l'adversaire. Ajoutez à cela 6 nouvelles maps et vous l'aurez compris, vos parties devraient être plus riches et plus variées que jamais. Si évidemment, cela est avant tout visible dans les joutes en ligne, les adeptes du jeu en solo ne devraient pas être en reste puisque l'IA a, elle aussi, été nettement améliorée et devrait vous donner du fil à retordre. On peut également citer pêle-mêle des factions mieux équilibrées qu'auparavant, des graphismes toujours plus détaillés et vraiment agréables à l'oeil et au final, ce Rebellion se présente comme une très bonne pioche. Pour 30 €, on est donc loin du scandale, bien que les fans ayant d'ores et déjà plié les deux extensions précédentes ne soient pas assurés de s'y retrouver. Cependant, même sans chambouler la série, ce stand-alone emporte haut la main le titre de meilleur Sins of a Solar Empire et devrait ravir les néophytes désireux de découvrir une série tout simplement excellente.
- Graphismes15/20
Un lifting graphique assez important a été opéré et Rebellion affiche des détails plutôt intéressants. Plusieurs milliers de lasers et balles peuvent ainsi être affichés simultanément et les effets lumineux ont nettement gagné en crédibilité. L'espace reste toutefois assez vide.
- Jouabilité17/20
Toujours aussi claire et efficace, l'interface de Sins of a Solar Empire ne souffre d'aucun défaut majeur. L'arrivée d'un tutoriel simplifie encore un peu plus les choses quand quelques nouveautés, rares mais bien senties, comme les Titans, parviennent à bonifier considérablement l'expérience.
- Durée de vie15/20
Si on déplore une nouvelle fois l'absence d'une réelle campagne, la scission des différentes factions en deux, avec ce que cela comprend de recherches et pouvoirs inédits, devrait vous pousser à relancer encore et encore de nouvelles parties. Le jeu en ligne est en outre susceptible de vous faire passer de nombreuses nuits blanches et au final, vous tenez là de quoi vous occuper des heures durant.
- Bande son14/20
60 minutes de musiques supplémentaires sont au programme pour un résultat à la fois varié et agréable. Les voix anglaises sont toutefois nettement moins inspirées.
- Scénario/
Si Rebellion ne chamboule pas radicalement l'expérience proposée par Sins of a Solar Empire et ses extensions, celui-ci n'en demeure pas moins une excellente pioche. Quelques nouveautés bien senties, et notamment les Titans, apportent ainsi une dimension stratégique très intéressante qui devrait assurément séduire les fans de la première heure comme les néophytes.