Alors que le Tour de France approche à grands pas, c'est sans surprise que Cyanide nous propose l'itération 2012 de Pro Cycling Manager. Pas vraiment connue pour innover, la série revient toutefois cette année avec de bonnes intentions. Cela sera-t-il suffisant pour conseiller un nouvel achat aux fans ? Réponse dans ces quelques lignes.
Seule sur son créneau, la série Pro Cycling Manager a pris la fâcheuse habitude de se reposer sur ses lauriers. Ainsi, l'épisode précédent n'aura apporté que de légères retouches, essentiellement visuelles. On pouvait par exemple apprécier des visages un peu plus réalistes, mais encore trop uniformes. Cette année, Cyanide va plus loin et affiche des visages modélisés directement depuis les plus grandes stars du moment, ce qui nous permet de reconnaître instantanément les coureurs concernés. Malheureusement, beaucoup ne le sont pas et on observe une nouvelle fois trop de clones. On nous promet par ailleurs des décors plus détaillés (comme chaque année), plus variés et plus vivants, mais il faut avouer qu'à ce niveau, l'amélioration n'est pas flagrante. Quelques textures peu séduisantes sont en effet au programme ainsi que des bugs graphiques toujours aussi nombreux. On remarquera ainsi que le clipping et l'aliasing sont très présents quand la gestion des ombres est parfois surprenante. L'ensemble reste toutefois plutôt agréable à regarder, surtout lorsque l'on sait qu'il s'agit avant tout d'un jeu de gestion.
Au niveau de la gestion justement, quelques nouveautés sont au programme. On pensera en premier lieu à l'arrivée d'un planificateur aux allures de diagramme de Gantt. En d'autres termes, toute la saison est représentée sous la forme d'un graphique affichant les activités de chaque coureur en fonction du temps. Vous pourrez alors simplement faire glisser les épreuves où vous êtes inscrit en face du nom du coureur souhaité, ce qui vous permettra de visualiser et gérer en un instant les plages de repos et d'activité de vos petits protégés. Vous saurez alors quand organiser les stages et entraînements spécifiques (montagne, contre-la-montre, etc.), en sachant qu'un nouveau diagramme vous permettra de connaître la forme prévisionnelle des coureurs sur l'année, en prenant en compte toutes les activités planifiées. Malgré les apparences, cet outil simplifie vraiment la vie, et saura se montrer très facile d'utilisation. Cela est d'autant plus appréciable que le contenu a été une nouvelle fois étoffé. En effet, 40 courses inédites et 20 équipes supplémentaires complètent le tableau pour un total de 180 épreuves et 80 formations. Malheureusement, les licences sont une nouvelle fois lacunaires et certains noms comme Tyler Fourure (Tyler Farrar), Fabio Carbonara (Fabian Cancellara) ou André Stark (Andy Schleck) font un peu tache. Evidemment, des patchs non officiels existent d'ores et déjà sur la toile et ce défaut n'en est au final pas vraiment un.
Au rayon des grosses nouveautés de ce Pro Cycling Manager Saison 2012, on peut également citer le mode Armada. Jouable uniquement en ligne, celui-ci vous propose de prendre en main une équipe et de gravir les échelons afin de devenir le meilleur directeur sportif du monde. Pour cela, vous devrez vous procurer des cartes qui peuvent être d'or, d'argent ou de bronze, et qui vous octroient des coureurs et des équipements. Votre premier pack vous sera offert et vous permettra de prendre part à une course multijoueur où vous devrez faire de votre mieux malgré vos moyens limités. Vous gagnerez alors quelques Coins avec lesquels vous achèterez des cartes supplémentaires qui augmenteront par la même occasion vos chances de victoire. Il faudra toutefois être patient puisque la progression est excessivement longue. Cela n'est pas anodin et a un seul et unique but : vous pousser à acheter des Cyans avec de l'argent réel. Vous pourrez alors obtenir en un instant un Alberto Contador et ainsi déséquilibrer complètement la course. Inutile de préciser que ce choix ne nous enchante pas particulièrement et enlève une bonne partie de l'intérêt de ce mode pourtant alléchant sur le papier. Notons que pour couronner le tout, la stabilité des serveurs n'est pas optimale et l'attente à la fin de chaque course est excessivement longue puisqu'il est impossible d'accélérer le temps. PCM 2012 n'est donc pas parfait, mais propose assez de bonnes idées et d'améliorations pour satisfaire les fans du genre. On peut ainsi ajouter que l'IA a été peaufinée et réagira de façon plus naturelle, surtout lors des courses par étapes, et au final, le constat est plutôt positif.
- Graphismes14/20
Plutôt agréable à l'oeil dans l'ensemble, PCM 2012 n'en demeure pas moins bourré de bugs graphiques en tous genres. La modélisation des coureurs, et notamment des visages, a toutefois gagné en crédibilité tandis que les décors sont un peu plus variés qu'à l'accoutumée.
- Jouabilité16/20
Cyanide continue d'améliorer sa série par petites touches et nous propose cette année des nouveautés peu nombreuses mais bien senties. On appréciera notamment le planificateur de saison, très pratique et particulièrement bien pensé, mais également le travail effectué sur l'IA qui réagira de façon beaucoup plus réaliste. Au final, l'expérience s'avère très agréable et la prise en main toujours aussi instinctive.
- Durée de vie15/20
Le nombre d'épreuves est une nouvelle fois colossal et Pro Cycling Manager Saison 2012 devrait vous occuper des heures durant. Malheureusement, le mode multijoueur Armada risque de lasser rapidement, notamment à cause d'un modèle économique de mauvais goût. Les épreuves sur piste sont quant à elles toujours aussi inintéressantes.
- Bande son7/20
Il faut bien l'avouer, la bande-son n'a jamais été un point fort de Pro Cycling Manager. Cet opus 2012 ne fait malheureusement pas exception à la règle et propose des musiques toutes plus irritantes les unes que les autres et des commentaires peu crédibles.
- Scénario/
Lentement mais sûrement, Cyanide continue de peaufiner sa série afin de combler toujours plus les amateurs de cyclisme et de gestion. Les rares nouveautés au programme améliorent ainsi considérablement l'expérience et seuls un modèle économique discutable et quelques bugs viennent noircir le tableau. Cela ne devra toutefois pas vous dissuader d'investir dans ce titre ultra complet et très efficace.