Dès sa sortie début juin 2012 sur l'AppStore, Catapult King est venu s'installer en tête des ventes de jeux iOS. Cette place est-elle méritée pour ce qui s'apparente tout de même à une vilaine repompe d'Angry Birds ? C'est ce que nous allons voir.
Evidemment, avec pour objectif de balancer des boulets sur des structures plus ou moins fragiles remplies de vilains pas beaux, le concept de Catapult King ne peut faire penser qu'à une chose : Angry Birds. Ne nous le cachons pas, depuis le succès des oiseaux kamikazes sur iOS, de multiples titres se sont engouffrés dans la brèche, copiant sans vergogne le maître jusqu'à donner naissance à toute une ribambelle de jeux plus ou moins réussis. A mi-chemin entre Angry Birds pour le concept de catapulte proche du lance-pierre, et Siege Hero pour la vue de face et le thème médiéval, voici donc Catapult King. Ici, pas de cochons à débusquer, mais des soldats enfermés dans des tours plus ou moins bancales qu'il convient de faire s'écrouler à coups de boulets.
Ultra simpliste, le gameplay consiste principalement à bander l'élastique de la catapulte, à viser et à tout relâcher pour détruire la forteresse ennemie. Les réglages de l'engin sont minimes. Le rouage sur la droite permet d'ajuster la hauteur de visée tandis que votre doigt s'occupe de la visée. Malheureusement, il n'est pas possible de tout régler en même temps. Il faut d'abord s'occuper de la hauteur, puis de la direction. En d'autres termes, si vous n'êtes pas satisfait de l'angle choisi, il faudra doucement relâcher le boulet, puis tourner le rouage avant de recommencer à viser. Précisons d'ailleurs que la vue de face choisie n'est pas optimale pour ajuster ses tirs. D'une part, elle n'aide pas vraiment à apprécier les distances, d'autre part elle empêche de voir si des ennemis se trouvent cachés derrière un mur. Il est donc parfois nécessaire de promener la caméra sur le terrain pour explorer le niveau et tout repérer avant de préparer son tir. L'absence de vue d'ensemble, ou même de vue de profil, se fait cruellement sentir. D'autant que les développeurs ont choisi de réaliser leur jeu en 3 dimensions. En résultent de gros problèmes de clarté et un gameplay plus approximatif qu'autre chose.
Comme dans le jeu étalon, plusieurs types de boulets sont accordés au fil des niveaux. Si votre soif de destruction débute avec un projectile de base, vous aurez rapidement accès à d'autres types de munitions tels que le boulet lourd capable de détruire les murs en pierre ou la bombe à fragmentation qui se divise en trois lorsque vous appuyez sur l'écran. Là encore, cela rappellera des souvenirs aux fans d'Angry Birds. Pour la petite note d'originalité, le jeu vous donne tout de même la possibilité d'utiliser trois sortilèges différents à tout moment, dès lors que vous avez suffisamment de points de magie à dépenser – les points se récupèrent en réussissant chaque niveau. Le premier pouvoir magique permet de marquer la trajectoire de son boulet et donc de mieux calculer son coup. La seconde magie est un pouvoir terrestre qui déclenche un séisme et fait s'écrouler à peu près tout ce qui se trouve dans le coin. Enfin, le troisième sortilège en appelle à la force de la Lune et voit s'abattre une pluie de météorites sur la cible.
Comme d'habitude, vous serez noté selon vos performances à la fin de chaque niveau. Plutôt que de recevoir des étoiles, vous obtiendrez une couronne en bronze, argent ou or, sertie de différents joyaux. Chaque pierre précieuse correspond à un coup spécial à réaliser durant le jeu. Par exemple, les rubis récompensent le nombre de boulets tirés, tandis que les émeraudes sont données après avoir éliminé plusieurs ennemis en un temps limité. Chaque niveau possède donc ses trois petits défis annexes que vous pouvez tenter de relever pour récupérer de un à trois joyaux par défi. L'objectif ultime sera évidemment d'obtenir une couronne sertie de 9 bijoux, ce qui ne sera pas une mince affaire vu les problèmes de visée signalés au paragraphe précédent.
Techniquement, Catapult King ne s'en sort pas trop mal. La 3D n'est pas la plus fine qui soit, mais l'esprit cartoon qui règne permet de donner un peu de personnalité au titre. On regrette toutefois qu'il n'y ait pas plus d'ennemis différents et qu'il faille se coltiner des soldats/centurions pendant presque toute la partie. Pour ce qui est du son, le jeu a la présence d'esprit d'éviter le syndrome de l'unique musique qui défile sans fin. Ce qui est bien. En revanche, il faut se cogner les moqueries et les provocations incessantes des ennemis. Ce qui est moins bien. Du coup, à choisir, on aurait peut-être préféré la musique...
- Graphismes13/20
La 3D est propre et le style cartoon est coloré. Le jeu peine toutefois à se renouveler au fil des niveaux.
- Jouabilité9/20
L'utilisation de la 3D associée au positionnement de la caméra fait que l'on peine à évaluer les distances et les hauteurs. Les tirs se font donc bien souvent au pif, ce qui semble fonctionner plutôt bien. C'est bien ça le problème. Les magies sont une bonne idée même si elles rendent les parties un peu trop faciles.
- Durée de vie11/20
En allant droit au but, le jeu ne résistera pas plus de 2 heures à vos doigts experts. En revanche, obtenir les 64 couronnes et tous les joyaux réclame quelques heures supplémentaires.
- Bande son10/20
L'aspect sonore se compose essentiellement des railleries de soldats qui vous narguent du haut de leurs tours. On a déjà entendu plus varié.
- Scénario/
Catapult King reprend la base d'Angry Birds et tente d'apporter quelques variations en proposant notamment des environnements en trois dimensions. Ce choix lui est finalement dommageable puisqu'il entraîne une jouabilité lourde et pas assez précise. Alors que ce type de jeux exige justement une certaine minutie pour viser correctement, Catapult King manque le coche et propose un gameplay très aléatoire qui accorde une place trop importante à la chance.