Muscler son jeu. Cette fameuse phrase d'Aimé Jacquet un soir de juillet 98 semble être enfin arrivée jusqu'aux oreilles des développeurs de PES. Cette version 2013, si elle embarque encore pas mal de défauts, se peaufine gentiment malgré la faiblesse criante d'un moteur à bout de souffle. Plus de contrôle, plus de gestes techniques, le titre de Konami dévoile un gameplay plus sexy qu'auparavant. Certainement le meilleur volet de ces dernières années.
S'il est clair que PES possède encore une grande communauté de fans, nombre d'entre eux ont quitté le carré vert ces derniers temps pour rejoindre le vestiaire d'Electronic Arts. S'il est évident que PES a depuis longtemps perdu la bataille des consoles HD au profit de son éternel rival, le jeu de Konami n'a pas dit son dernier mot. Cette référence du football du début des années 2000 prépare son grand retour pour... 2013 afin d'être opérationnel et compétitif sur la très probable arrivée des nouvelles Xbox et Playstation. Et c'est tant mieux car la concurrence est toujours bonne quel qu'en soit le domaine. Et elle a surtout beaucoup manqué. En attendant la révolution, Konami ne s'est cependant pas contenté de développer une version 1.5 de l'opus 2012. Par petites touches, le jeu s'améliore même si le chemin est encore long. Dynamiser un gameplay et l'enrichir tout en préservant son style arcade, Pro Evolution Soccer tente aujourd'hui de courir deux lièvres en même temps : concurrencer Fifa tout en gardant son identité qui a fait sa renommée. A un moment donné il faudra cependant choisir son camp.
Si la version 2014 est en préparation, Konami a développé PES 2013 avec un moteur assez fatigué. En témoignent les animations de courses et des dizaines de pas effectués pour courir sur quelques mètres, quand il ne s'agit pas de passes réalisées en se cassant les reins. Ne pestons pas non plus lorsque Arbeloa, connu pour sa lenteur, rattrape un Messi lancé à pleine vitesse... Et que dire de la physique de balle parfois curieuse. Pro Evolution Soccer 2013 est blindé de défauts mais malgré tout, même les gros fans de Fifa peuvent prendre du plaisir l'espace de quelques matchs, ce qui n'était pas le cas dans les versions précédentes. Même si, avouons-le, accélérer la vitesse du jeu via les options sera toutefois proposé, le jeu reste fun. Après quelques balbutiements pour maîtriser les subtilités du PES Full Control et du Dynamic First Touch, la construction des actions se fait naturellement. Dribbler un adversaire en un contre un, envoyer les ailiers déborder, utiliser les espaces, observer sa ligne de défense, se placer en fonction de l'emplacement de la balle, PES sent le football. Evidemment les détracteurs diront à juste titre que Fifa fait cela depuis longtemps, mais faut-il rappeler où était PES il y a quelques années. Au fond du gouffre oui. Mais la persévérance d'une équipe de développeurs doit également être félicitée.
Score fleuve, actions de folie, PES tranche avec le sérieux Fifa. Quelle joie de réaliser trois ciseaux dans le même match alors qu'il faut attendre parfois plusieurs semaines pour que Ibrahimovic ou Hulk daigne en faire un sur un terrain de Fifa ! Un bonheur incontestable certes, mais qui cache des défauts que les développeurs ont encore le temps de gommer comme cette outrageante facilité de traverser une défense en matraquant le R2. Là encore, optimiser la protection de balle et les gestes techniques c'est bien, mais où est l'intérêt d'améliorer le jeu d'équipe lorsqu'un seul joueur peut faire le boulot ? C'est ce déséquilibre-là que Konami doit juguler pour rendre son titre plus crédible. Malgré cela, PES 2013 demeure bien le meilleur opus de ces dernières années. Outre un moteur en fin de vie, les studios de développement sont parvenus à améliorer leur titre du mieux qu'ils ont pu et ça, déjà, c'est bien. A défaut de le comparer une énième fois à Fifa, on peut espérer un avenir prometteur pour la licence. Et pourquoi pas, dans un futur proche, refaire son retard et griller la politesse à celui qui l'a propulsé dans l'ombre depuis 2007. Car finalement, ce que l'on souhaite un jour, c'est se retrouver devant les deux jeux et hésiter avant d'en choisir un. Une situation qui s'est volatilisée depuis longtemps et que l'on aimerait revivre pourquoi pas en 2014. Pour 2013, les jeux semblent encore une fois faits.
Cette version 2013 demeure bien meilleure que les précédentes. Les améliorations de gameplay accroissent le plaisir de réaliser de belles actions, et la possibilité de conserver la balle augmente le fun d'effectuer quelques gestes techniques sympathiques. Bonne surprise malgré de nombreux ateliers à renforcer (animation, gardien, physique de balle), PES 2013 clôt du mieux possible cette longue bataille menée contre EA et Fifa. Attendons 2014 pour une nouvelle version qui devrait sans aucun doute en surprendre plus d'un.