Développé et édité par Semi-Secret, un mini studio de 4 personnes, spécialisé dans le jeu mobile et notamment à l'origine de la mouture iPad d'Aquaria, Canabalt est l'adaptation d'un jeu Web gratuit à succès. Si les portages de jeux flashs sont courants sur l'AppStore et conduisent parfois à de jolis succès, que vaut celui-ci ?
« Personne ne sait d'où ils sont venus ni qui ils sont mais une chose est sûre, vous n'avez qu'une dernière chance pour survivre : vous enfuir de la ville qui s'effondre derrière vous. ». Voici en gros le pitch de Canabalt, ou en tout cas la description qui en est faite sur la fiche à l'achat du jeu et ce sera là l'unique bribe de scénario disponible puisqu'aucun indice scénaristique supplémentaire n'est donné une fois le jeu lancé. Même si les jeux portables comme celui-ci se dispensent souvent d'une explication, il est toutefois dommage que les développeurs n'aient pas pensé à mettre ne serait-ce qu'une petite piqûre de rappel in-game. Quoi qu'il en soit, vous aurez compris que votre but est de vous enfuir. Votre personnage court automatiquement et il ne vous reste plus qu'à sauter pour passer de toit en toit au-dessus d'une ville générée aléatoirement. Pour corser le tout, la vitesse de votre héros est toujours plus infernale et demandera donc d'anticiper suffisamment bien ses futurs bonds. Quelques évènements spéciaux interviennent durant cette course folle, tels que des immeubles qui s'effondrent ou des objets qui tombent du ciel. Pour finir, un système de scoring, dépendant de la distance parcourue, intervient dès que vous mourez. Et de mort il sera question tôt ou tard puisque la course sans fin n'attend qu'une erreur de votre part pour s'achever.
Voilà donc tout ce qu'offre ce titre. En effet, cette description, bien que plutôt courte, est quasiment exhaustive, il n'y a rien de plus à chercher dans le jeu : ni bonus à ramasser en course, ni contrôles supplémentaires, ni évolution de la difficulté, juste des sessions de quelques minutes (voire de dizaines de secondes) où vous devrez tenter de battre votre record personnel dans l'unique mode de jeu. Même si l'on maîtrise très vite l'unique mouvement du personnage, on se lasse tout aussi rapidement de Canabalt. D'ailleurs votre capacité à scorer dépendra beaucoup de la chance lors de la génération du monde, certains passages étant vraiment plus difficiles et les franchir relève presque du hasard pur.
Pour sauver les meubles, il reste quand même l'ambiance du jeu, moins ratée que le reste en fin de compte. Les décors dans le style pixélisé sont très lisibles et la palette de couleurs colle bien avec l'univers dans lequel tente de nous amener Canabalt mais cela reste assez pauvre graphiquement et très minimaliste. Les paysages se répètent donc inlassablement malgré des animations plutôt réussies qui tentent de leur donner vie. Pour accompagner l'action, nous avons le choix entre trois musiques de grande qualité qui confèrent au jeu une vraie saveur mais, encore une fois, c'est trop court pour marquer sur le long terme. A noter cependant que ces musiques proviennent de Danny Baranowsky, également connu pour avoir réalisé la bande-son de Super Meat Boy.
Que faut-il donc retenir de Canabalt sur iOS ? Une quasi stricte adaptation d'un jeu flash populaire qui manque toujours d'intérêt à long terme. Autant sur PC, il ne coûte rien de l'essayer pour tuer le temps mais quand il faut débourser plus de 2 € alors que des dizaines d'autres créations originales, plus séduisantes et moins chères vous tendent les bras, la pilule a plus de mal à passer.
- Graphismes13/20
Le côté pixel art est plutôt joli et assez détaillé, notamment au niveau des arrière-plans et des animations. Toutefois, le jeu est assez terne et très simpliste.
- Jouabilité12/20
On saute et... on saute ! Le gameplay étant réduit à sa plus simple expression, il se prend facilement en main mais il ne faut pas chercher plus loin pour du contenu diversifié et divertissant.
- Durée de vie8/20
Quelques minutes et vous aurez fait le tour, c'est vraiment trop peu. La seule option que propose le jeu pour rallonger sa durée de vie est son côté « addictif » mais si vous ne vous y intéressez pas vous aurez vite oublié ce titre.
- Bande son12/20
Les musiques de Danny Baranowsky sont rythmées et entraînantes, c'est presque dommage qu'elles ne soient qu'au nombre de trois et qu'il faille un casque pour en profiter pleinement.
- Scénario/
Pauvre en contenu, Canabalt mise sur son côté addictif pour séduire sur le long terme mais il risque de ne vous amuser que quelques minutes avant de vous lasser. Il existe de nombreux autres jeux courts et intéressants pour moins cher voire gratuits sur le store. D'ailleurs, si vous êtes vraiment curieux, la version flash est, elle, gratuite sur le Web.