La série SBK, sans réinventer la simulation de deux-roues, a su se faire une place sur le marché - certes peu concurrentiel - du jeu de motos sur consoles et PC. Après plusieurs épisodes de qualité mais assez pantouflards, Black Bean et Milestone ont décidé de gaver les joueurs de contenus en leur proposant de disputer les quatre dernières saisons de Superbike. Et pas seulement...
Pas forcément novatrice dans l'âme mais alternative plus réaliste à MotoGP, la série SBK est réputée pour la souplesse de son gameplay. En effet, les SBK sont en mesure de plaire à tous les publics, qu'ils soient néophytes ou confirmés, grâce à un éventail de réglages assez large et influant réellement sur le pilotage de la moto. Cette élasticité, Milestone l'a conservée dans ce volet, il l'a même reconduite à l'identique puisque Generations ne remet aucunement en question cette fameuse prise en main. Il faut toutefois être bien conscient que le titre penche nettement plus du côté arcade que du côté simulation, bien qu'il soit possible d'atteindre un degré de réalisme convaincant en désactivant toutes les aides et en se battant avec une IA au taquet. Le maître mot demeure l'accessibilité avec une moto très solide et une gestion des contacts plutôt permissive, ce qui réduit la fréquence des chutes, qu'elles soient dues à une piste mouillée, à une accélération trop hâtive, à une posture inadaptée en virage ou à une touchette avec l'un des 24 concurrents. Toutefois, la gestion des deux freins et de la position sur la moto a une certaine importance, autant que la santé du pilote, souffrant des accidents, ou du bolide, lorsque les dégâts sont activés.
Generations n'apporte pour ainsi dire aucune nouveauté notable bien que le développeur loue les qualités du moteur physique qui nous semble en toute honnêteté un peu daté. L'interface a de son côté été recyclée sans gêne et la réalisation n'a pas bénéficié d'une attention suffisante pour que l'on remarque de différences flagrantes avec le précédent opus. Elle accuserait même un certain retard en 2012. La star de Generations, c'est donc son contenu, dans la veine de ce que proposerait une compilation. En effet, le mode Carrière, principale attraction du jeu, vous permet de goûter à quatre catégories en quatre saisons, du Superstock 1000 au Superbike en passant par le Supersport et le Superbike FIM Cup. Si vos résultats sont probants, vous pourrez être engagé par une équipe de Superbike dès la seconde saison, faute de quoi il faudra patienter encore une ou deux années. Avant d'entamer votre ascension, le choix de l'écurie est crucial puisque par défaut, toutes sont à même de vous proposer un guidon. Seulement voilà, selon la qualité de la team, les objectifs à atteindre ne seront pas les mêmes. Si des équipes de fond de grille se satisferont que vous ralliez l'arrivée en un seul morceau, celles se disputant les premiers rôles en attendront beaucoup plus de vous. Il est donc évident que réussir dans une top team vous ouvre plus rapidement les portes du Superbike mais n'est pas des plus évidents.
L'autre gros morceau de Generations, c'est le mode SBK Experience. Il s'agit d'un mode Défis amélioré qui comporte pas moins de 44 épreuves réparties sur les quatre dernières années de Superbike. Vous l'avez deviné, il est ici question d'accomplir une mine d'objectifs durant de courtes sessions, dans la veine de ce que nous propose SBK depuis pas mal de temps maintenant. Chaque course peut contenir entre un et trois objectifs qui peuvent être un chrono à battre, une première place à décrocher, un temps de roue arrière ou de dérapage, une vitesse minimale aux points de passage, etc. Mais dans l'idéal, il faut "survoler" l'épreuve en réussissant les objectifs de survol, plus corsés, et permettant de débloquer davantage de pilotes et autres joyeusetés. Malheureusement, ce mode est assez redondant dans la mesure où les objectifs varient peu, à l'instar des conditions de course. Nous aurions apprécié qu'un mode multijoueur en local soit inclus dans cette version qui doit se contenter du jeu en ligne où 16 joueurs peuvent se tirer la bourre (Pourquoi pas 25 ?). Toutefois, SBK Generations s'appuie sur une base très solide avec la possibilité de jouer un championnat classique, dans les conditions définies par l'utilisateur. Cela ne suffira cependant peut-être pas à séduire les possesseurs des précédents volets...
- Graphismes11/20
La réalisation, qui stagne, a pris un sérieux coup de vieux. Techniquement médiocre, SBK Generations jouit d'une animation correcte mais gâchée par des collisions assez mal gérées. Cette version PS3 est un chouïa en dessous de ses homologues PC et 360.
- Jouabilité13/20
Le gameplay n'a pas changé non plus, très souple et appréciable par tous types de joueurs. Prendre du plaisir est donc possible, que l'on soit adepte des jeux arcades ou réalistes.
- Durée de vie16/20
Entre les 4 saisons du mode Carrière et les 44 défis du mode Experience, SBK Generations est généreusement fourni, d'autant qu'il est possible de disputer des championnats classiques ou de jouer jusqu'à 16 en ligne. Il manque malheureusement un multi en local et quelques modes originaux.
- Bande son13/20
L'ambiance sonore est assez quelconque mais les moteurs sont relativement crédibles.
- Scénario/
SBK Generations sacrifie la réalisation et le gameplay au profit d'un contenu très riche. Bien qu'il n'en soit pas une à proprement parler, le titre de Milestone ressemble davantage à une compilation qu'à un nouveau titre, étant donné qu'il permet de jouer les quatre dernières saisons des compétitions Superbike. Ce cru se destine donc aux puristes et uniquement à eux tant il n'apporte finalement pas grand-chose au genre.