Contrairement à certaines adaptations vidéoludiques susceptibles d'intéresser un public adolescent ou adulte, Madagascar 3 : Bons Baisers d'Europe s'adresse clairement aux enfants. En effet, entre son scénario volant au ras des pâquerettes ou ses dialogues bien lourds, il est peu probable que le soft parvienne à retenir l'attention d'un joueur âgé de plus de 10 ans. Par ailleurs, le manque de soin apporté aux graphismes accusant plusieurs années de retard ou le manque de précision du gameplay ont de quoi horripiler plus d'un joueur expérimenté. Par chance, quelques bonnes idées sauvent Madagascar 3 du naufrage in extremis.

Tout au long de son mode Histoire, Madagascar 3 : Bons Baisers d'Europe nous invite à sillonner l'Europe aux côtés des héros du long-métrage pour accomplir diverses missions et monter des numéros de cirque. Concrètement, il s'agira dans un premier temps d'utiliser au mieux les deux compétences spécifiques d'un binômes de personnages complémentaires pour trouver des objets éparpillés dans les décors. On évoluera ainsi à deux dans des environnements variés sachant qu'Alex est capable d'effectuer des acrobaties et de rugir tandis que Gloria peut détruire des portes ou nager. Morty peut franchir de grandes distances dans les airs et ruer à volonté. Enfin, la grande taille de Melman lui permet d'atteindre certains éléments en hauteur et confère à ses éternuements une puissance légendaire. Après un court briefing, nous voici donc en train de faire grimper Alex sur un toit pour faire tomber une caisse et permettre à Gloria de se hisser auprès de nous. D'un coup de popotin, une porte vole en éclats et Alex en profite pour voltiger de perche en perche et ainsi de suite...

Si les contrôles sont simplissimes avec seulement deux ou trois boutons à retenir, on ne peut pas dire que la prise en main soit optimale. En effet, les sauts sont affreusement imprécis et la caméra est loin d'être toujours bien placée. On a du mal à évaluer les distances si bien que l'on doit souvent recommencer certaines phases de plates-formes assez ardues après avoir plongé dans le vide inopinément. Bien entendu, la médiocrité des graphismes n'arrange rien et les bugs de collision, loin d'être rares, se chargent d'enfoncer le clou. Heureusement, la difficulté des énigmes à résoudre pour avancer est bien dosée et quelques traits d'humour font passer la pilule. Par exemple, alors que nous venions de nous élancer dans les airs avec Marty, nous avons tout à coup eu la surprise de le voir s'écraser lamentablement contre une porte que nous avions tout simplement oublié d'ouvrir avec Gloria. Quand on ne s'y attend pas, ça surprend vraiment et ça fait bien rire, surtout si on joue avec un ami. Et ce n'est pas tout, des petites courses d'obstacles ou des jeux de cache-cache avec des contrôleurs animaliers nous permettent régulièrement de varier les plaisirs.

Une fois que l'on a accompli toutes les missions liées à une ville, il est temps d'installer le cirque. L'installation en question commence par un jeu de plates-formes assez ardu suivi de mini-jeux minimalistes pour vendre des tickets et de la nourriture. Viennent alors les numéros de cirque proprement dits. Ici, Marty jouera l'homme-canon (enfin... le zèbre-canon en l'occurrence), là, Alex se mettra au trapèze, etc. Durant ces épreuves distinctes les unes des autres, on contrôle aussi d'autres personnages tels que Vitaly le tigre ou Julian le singe. Avec un minimum de dextérité, n'importe quel enfant s'en sortira haut la main et pourra passer à la ville suivante avec ses petites compagnons. Si l'envie lui prend, il pourra aussi revenir à ces mini-jeux dès qu'il le souhaite à partir du menu principal. Tout cela fait en fin de compte de Madagascar 3 : Bons Baisers d'Europe un titre grand public assez correct à défaut d'être vraiment bon. On devra s'en contenter.